Israël en guerre - Jour 539

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Herzog : Pretoria « a déformé mes propos » dans le cadre de la plainte pour génocide

Dans une tribune, le président israélien a noté le large soutien des Gazaouis au Hamas et insisté sur le fait que l'aide devait parvenir aux civils palestiniens

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Photo d'illustration : Le président Isaac Herzog s'exprimant lors d'un événement organisé à la résidence présidentielle en l'honneur des soldats de l'armée israélienne tués dans la guerre contre le Hamas à Gaza, à Jérusalem, le 28 janvier 2024. (Crédit : Capture d'écran YouTube ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Photo d'illustration : Le président Isaac Herzog s'exprimant lors d'un événement organisé à la résidence présidentielle en l'honneur des soldats de l'armée israélienne tués dans la guerre contre le Hamas à Gaza, à Jérusalem, le 28 janvier 2024. (Crédit : Capture d'écran YouTube ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Le président Isaac Herzog a qualifié le procès intenté par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) de « diffamation antisémite » et de « honteuse bassesse » pour l’ordre établi après la Seconde Guerre mondiale.

Dans une tribune publiée dans le Wall Street Journal, Herzog affirme que l’accusation sud-africaine avait sciemment déformé ses propos du 12 octobre, selon lesquels « une nation entière est responsable », pour en faire la preuve que les dirigeants israéliens approuvaient le génocide des Palestiniens à la suite des attentats du 7 octobre.

« L’affaire sud-africaine, intentée pour soutenir le [groupe terroriste palestinien du] Hamas, est une diffamation contre l’État-nation du peuple juif, une honte pour un système international qui a émergé des cendres de la Shoah », a écrit le président israélien.

En décembre, l’Afrique du Sud a entamé des poursuites pour génocide contre Israël, déclarant que ce dernier avait manqué à ses obligations au titre de la Convention des Nations unies de 1948 sur le génocide – née après l’extermination de six millions de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale – dans sa guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza. Cette plainte se fonde en partie sur les propos tenus par trois hauts fonctionnaires israéliens qui, au lendemain du massacre du 7 octobre, ont dénoncé le terrorisme palestinien, et dont certains auraient fait porter la responsabilité aux Palestiniens en général.

« Le fait est que de nombreux civils palestiniens sont entrés en Israël le 7 octobre au côté des terroristes du Hamas et ont participé à des meurtres, des viols et des pillages, dont la plupart ont été filmés », a écrit Herzog pour défendre ses propos du 12 octobre. « Des Palestiniens ont été filmés en train d’applaudir le massacre, de railler et d’attaquer les otages alors qu’ils étaient emmenés en captivité. J’ai également souligné que le Hamas opère au cœur de sa population civile et jouit d’un large soutien. »

Dans le même temps, il avait souligné à l’époque qu’il y avait de nombreux Palestiniens innocents et qu’Israël ne prenait pas les civils pour cible, a-t-il précisé dans la tribune.

De gauche à droite : Dr. Tal Becker, le professeur Malcolm Shaw KC, Dr. Gilad Noam et Dr. Galit Raguan assistant à l’audience dans l’affaire portée devant la Cour internationale de justice dans laquelle l’Afrique du Sud accuse Israël d’avoir commis un génocide dans sa guerre contre le Hamas à Gaza, à La Haye, le 12 janvier 2024. (Crédit : Cour internationale de justice)

« Ces propos ont été délibérément déformés lorsqu’ils ont été présentés au tribunal », a-t-il écrit. « L’affirmation selon laquelle Israël commet un génocide ne peut reposer sur des informations exactes, car il s’agit d’un mensonge. »

La guerre a éclaté lorsque des terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tuant près de 1 200 personnes, principalement des civils, tout en prenant 253 otages de tous âges, en commettant de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle. La plus jeune victime avait 10 mois tandis que le plus jeune otage a un an. En réponse à cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays et la pire menée contre des Juifs depuis la Shoah, Israël a juré d’anéantir le Hamas et de mettre fin à son règne de seize ans, et a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.

Herzog a rejeté tout appel à faire du mal aux civils palestiniens et a écrit que « l’aide humanitaire doit leur parvenir », malgré les mouvements de protestation en cours, principalement de la part d’Israéliens de droite, qui visent à empêcher l’aide d’arriver à Gaza.

Herzog a rédigé cette tribune avant de participer à la conférence de Munich sur la sécurité qui s’est tenue ce week-end.

Des troupes de l’armée israélienne opérant dans la bande de Gaza, sur une photo non datée publiée le 11 février 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Le mois dernier, après avoir entendu pendant deux jours les arguments de l’Afrique du Sud et d’Israël, la plus haute juridiction internationale a statué qu’au moins certains des actes commis par Israël dans la bande de Gaza au cours de la guerre contre le groupe terroriste du Hamas pourraient relever des dispositions de la Convention sur le génocide et que la Cour devait par conséquent prendre une série de mesures préventives.

La décision, adoptée à 15 voix contre 2, qui reconnaît la « plausibilité » des allégations de l’Afrique du Sud selon lesquelles les Palestiniens doivent être protégés contre le génocide, est préjudiciable à Israël. Toutefois, la Cour n’a pas accédé à la demande la plus souhaitée par l’Afrique du Sud et la plus redoutée par Israël, celle d’ordonner un cessez-le-feu immédiat et unilatéral qui aurait entravé l’effort de guerre et lancé le signal que la Cour estime qu’un génocide est en train d’être commis.

Outre l’ordre de « prendre toutes les mesures en son pouvoir » pour empêcher la commission d’actes génocidaires contre les Palestiniens, la CIJ a spécifiquement ordonné à Israël de veiller à ce que Tsahal ne commette pas d’actes de génocide, en empêchant notamment que des habitants de Gaza soient tués ou blessés, en prévenant les conditions qui conduiraient à de tels dommages et en veillant à éviter les conditions destinées à empêcher les naissances parmi les habitants de Gaza (15 voix contre 2).

Elle a également ordonné à l’État de prévenir et de punir l’incitation au génocide contre les Palestiniens (16 voix contre 1), de prendre des mesures pour fournir l’assistance nécessaire d’urgence pour remédier aux conditions de vie défavorables à Gaza (16 voix contre 1), d’empêcher la destruction de preuves liées aux allégations d’actes de génocide (15 voix contre 2) et de faire rapport à la Cour dans un mois sur les questions énoncées dans l’ordonnance (15 voix contre 2).

Le tribunal a décidé que les nombreux propos incendiaires tenus par certains hauts responsables israéliens, qui pouvaient être interprétés comme une caution aux atteintes délibérées aux civils, rendaient plausibles les allégations de l’Afrique du Sud selon lesquelles Israël avait des intentions génocidaires à l’égard des Palestiniens de Gaza dans le cadre du conflit en cours.

En lisant l’ordonnance de la Cour, la présidente de la CIJ, la juge Joan E. Donoghue, a spécifiquement cité les remarques du ministre de la Défense Yoav Gallant, du ministre de l’Énergie de l’époque, Israel Katz, et du président Herzog, qui avaient suscité des inquiétudes parmi les juges de la Cour.

La question de l’intention est cruciale pour démontrer qu’un génocide peut être en cours, et la CIJ a en substance ignoré l’argument de l’équipe de défense israélienne selon lequel les propos de hauts responsables ne faisant pas partie du cercle des décideurs du cabinet de sécurité n’avaient aucune incidence sur la détermination de la politique israélienne en matière de conduite de la guerre.

Jeremy Sharon a contribué à cet article.

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