Identité, humour et résilience à l’honneur au Festival du film juif de Jérusalem
The Brutalist, pressenti pour un Oscar, ouvrira le festival le 28 décembre à la Cinémathèque, avec Kugel, préquelle de Shtisel, et une riche sélection de documentaires
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
L’année 2024 n’a pas été facile pour les Juifs, mais elle a marqué un essor remarquable dans la production de films explorant l’identité juive, ce qui est un bon signe pour le Festival du film juif de Jérusalem.
« On a assisté à une véritable explosion créative », a indiqué la directrice du festival, Daniella Tourgeman, à la cinémathèque de Jérusalem, où se tiendra l’événement annuel du 28 décembre au 2 janvier. « Le 7 octobre a provoqué une véritable prise de conscience profonde pour de nombreuses personnes, qui ont ressenti le besoin d’exprimer leur identité juive à travers l’art et le cinéma. »
La plupart des films présentés ont été projetés aux derniers festivals de Venise et de la Berlinale, offrant ainsi une sélection exceptionnelle au public de la cinémathèque de Jérusalem, a précisé Tourgeman.
L’événement annuel s’ouvrira le 28 décembre avec la projection de The Brutalist, un drame avec Adrien Brody, situé dans l’Amérique d’après-guerre, explorant l’antisémitisme et le sort des architectes juifs. Le film est bien parti pour être récompensé par un oscar.
Selon Tourgeman, c’est « le film le plus fort et le plus important de l’année », bien qu’elle reconnaisse qu’il est difficile à visionner en raison de sa durée de près de quatre heures.
Parmi les autres projections de la soirée d’ouverture figure Marathon Mom, de Rebecca Shore et Oren Rosenfeld, un documentaire sur la coureuse ultra-orthodoxe Beatie Deutsch, suivi d’une discussion avec les réalisateurs et Deutsch elle-même.
Un autre moment fort attendu est la projection de Kugel, une préquelle de 90 minutes réalisée par Yehonatan Indursky, le créateur de Shtisel. Le film suit Nuchem (Sasson Gabbay) et Libbi (Hadas Yaron), père et fille, au sein de la communauté juive orthodoxe d’Anvers. Sasson Gabbay participera à une discussion après la projection.
Kugel sera lancé sur la plateforme de streaming Izzy au début de l’année 2025.
Certains films abordent les événements du 7 octobre, notamment Song of Ascent, qui explore le parcours de l’artiste Matisyahu et le contrecoup anti-Israël qu’il a subi à la suite du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas qui a déclenché la guerre en cours à Gaza.
En ce qui concerne l’identité juive américaine, le documentaire Centered: Joe Lieberman offre un regard sur la vie du regretté homme politique juif américain, tandis que le film de 90 minutes Kafka plonge dans l’univers de l’écrivain tchèque d’origine juive.
Dans un registre plus léger, Sabbath Queen, réalisé par Sandy DuBowski, retrace le parcours d’Amichai Lau-Lavie, de drag queen radicale à rabbin influent d’une synagogue new-yorkaise. Une projection spéciale du film, suivie d’une discussion avec Lau-Lavie et DuBowski, aura lieu pendant le festival.
Parmi les projections spéciales, on retrouve Marcella, consacré à l’auteure italo-juive de livres de cuisine Marcella Hazan, ainsi que le dernier film de Jesse Eisenberg, A Real Pain, qui suit deux cousins en quête de leurs racines lors d’un voyage en Pologne.
Tourgeman a également retenu des films célébrant la résilience juive, tels que Looking for Chloe, qui retrace la vie de la styliste juive égyptienne Gaby Aghion, et How to Come Alive with Norman Mailer, de Jeff Zimbalist, qui explore l’œuvre du célèbre écrivain juif américain.
Pour les billets et les horaires, visitez le site officiel de la cinémathèque de Jérusalem.