Iran : 13 fidèles bahaïs arrêtés pour prosélytisme par le CGRI
Les fidèles de la foi bahaïe sont considérés comme des hérétiques et des "espions" liés à Israël, ennemi juré de Téhéran, car leur siège mondial historique se situe à Haïfa

Les autorités iraniennes ont arrêté treize personnes appartenant à la minorité religieuse bahaïe, interdite par la République islamique, les accusant de prosélytisme, a annoncé samedi un média local.
Les Bahaïs suivent les enseignements de Bahaullah, né en Iran en 1817, qu’ils considèrent comme un prophète et fondateur de leur foi. La communauté bahaïe affirme compter plus de sept millions de fidèles dans le monde.
« Treize membres de la secte errante bahaïe ont été arrêtés à Ispahan », dans le centre de l’Iran, par les services de renseignements du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé de la République islamique, a annoncé l’agence locale Isna, sans fournir de détails sur les personnes arrêtées.
La République islamique d’Iran, où le chiisme est la religion d’État, accorde la liberté de culte à certaines minorités. Mais les fidèles de la foi bahaïe sont considérés comme des hérétiques et des « espions » liés à Israël, ennemi juré de Téhéran, car leur siège mondial historique se situe à Haïfa, dans le nord d’Israël.
L’agence Isna a affirmé que les fidèles arrêtés « attiraient les musulmans » vers la foi bahaïe.
L’Iran annonce régulièrement l’arrestation de Bahaïs.

En août 2023, neuf d’entre eux avaient ainsi été appréhendés par les autorités, sur des accusations notamment de fraude et de blanchiment d’argent.
En 2018, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution appelant Téhéran à mettre fin au « harcèlement », à « l’intimidation », et « aux arrestations et détentions arbitraires » des minorités religieuses et à libérer les Bahaïs emprisonnés pour leur appartenance religieuse.