Iran : l’accord avec Airbus attend toujours l’autorisation des Etats-Unis
Plus de 10 % des composants des Airbus sont d'origine américaine ; le secrétaire d'Etat français aux Transports avait annoncé l'obtention imminente de cette autorisation
L’accord entre l’Iran et le constructeur Airbus pour l’achat de 118 appareils attend toujours l’autorisation des Etats-Unis, a déclaré vendredi à l’AFP le vice-ministre des Transports Asghar Fakhrieh Kashan.
« Nous avons discuté avec Airbus des canaux pour le financement qui ont été définis. Des banques sont prêtes à apporter le financement, mais Airbus a du retard pour obtenir l’autorisation des Etats-Unis » pour conclure le contrat, a déclaré M. Kashan. Il a espéré que cela serait fait « d’ici fin juin ».
Fin janvier, lors de la visite à Paris du président iranien Hassan Rouhani, l’Iran et Airbus avaient signé un protocole d’accord pour l’achat de 118 appareils par l’Iran.
Le total des Airbus achetés se répartit en 73 gros-porteurs et 45 monocouloirs (long et moyen-courrier, ndlr) pour un montant de 10 à 11 milliards de dollars (8,9 à 9,8 milliards d’euros), selon Téhéran.
Mais Airbus doit obtenir l’accord de l’OFAC (Bureau américain pour le contrôle des avoirs étrangers) qui dépend du Trésor, car plus de 10 % des composants des Airbus sont d’origine américaine.
Le 18 avril, le secrétaire d’Etat français aux Transports Alain Vidalies, en visite à Téhéran, avait annoncé l’obtention imminente de cette autorisation.
« Nous sommes dans une période de négociation très avancée, puisque les rencontres doivent avoir lieu pour finaliser la décision la semaine prochaine », avait-il déclaré.
Selon le site spécialisé Aviation Daily, John Leahy, directeur commercial d’Airbus, s’est récemment inquiété des dangers menaçant l’accord.
« Nous devons avoir un système bancaire international fiable » pour éviter que l’accord ne soit compromis, a déclaré M. Leahy à Aviation Daily. La question « doit être résolue dans les prochains mois, sinon il n’y aura pas d’accord », avait-il ajouté, en soulignant que « les banques sont très timides » pour faire des affaires avec l’Iran.
« Le protocole d’accord est de type location-vente et l’argent doit provenir de financements bancaires », a rappelé le vice-ministre iranien des Transports.
Malgré l’entrée en vigueur de l’accord nucléaire entre l’Iran et les grandes puissances en janvier et la levée d’une grande partie des sanctions internationales, les grandes banques internationales, en particulier européennes, rechignent à faire des affaires avec l’Iran par peur de mesures punitives américaines.