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Iran: l’étudiante qui s’est dévêtue en « centre de soins spécialisés » – ambassade d’Iran à Paris

Le ministre iranien des Sciences, de la Recherche et des Technologies avait qualifié d'"immoral" le comportement de la jeune femme, sans donner d'indication sur son sort

Des femmes participent à un rassemblement de protestation appelé "Femme Vie Libre" et l'Association Phenix, en soutien à l'étudiante iranienne arrêtée après s'être déshabillée à Téhéran, devant le monument du Panthéon près de l'Université de la Sorbonne à Paris, le 5 novembre 2024. (Crédit : Kiran RIDLEY/AFP)
Des femmes participent à un rassemblement de protestation appelé "Femme Vie Libre" et l'Association Phenix, en soutien à l'étudiante iranienne arrêtée après s'être déshabillée à Téhéran, devant le monument du Panthéon près de l'Université de la Sorbonne à Paris, le 5 novembre 2024. (Crédit : Kiran RIDLEY/AFP)

L’étudiante iranienne arrêtée samedi à Téhéran après s’être dévêtue en public a été « transférée dans un centre de soins spécialisés », a annoncé l’ambassade iranienne à Paris dans un communiqué mercredi.

« L’étudiante en question souffre d’une fragilité psychologique et a été transférée en ambulance des services d’urgence sociale à un centre de soins spécialisés », selon le communiqué, qui ne précise pas le nom de l’établissement.

Plus tôt dans la journée, le ministre iranien des Sciences, de la Recherche et des Technologies, Hossein Simaei, avait qualifié d' »immoral » le comportement de la jeune femme, sans donner d’indication sur son sort.

Cette étudiante à la prestigieuse université Azad de Téhéran a été arrêtée samedi après s’être mise en sous-vêtements, pour, selon les groupes d’activistes ayant révélé l’affaire, protester contre le harcèlement des agents de sécurité qui lui reprochaient de ne pas respecter le strict code vestimentaire islamique.

Dans des vidéos devenues virales, elle est vue en train de marcher lentement devant l’université en culotte et soutien-gorge, avant d’être brutalement embarquée en voiture par des hommes en civil.

L’ONG Amnesty International avait fait état mardi soir sur X « d’informations alarmantes » sur un transfert de l’étudiante en hôpital psychiatrique et rappelé que « les autorités iraniennes assimilent le rejet du voile obligatoire à un ‘trouble mental’ nécessitant un ‘traitement' ».

Une étudiante iranienne proteste contre le harcèlement en se déshabillant devant son université à Téhéran, le 2 novembre 2024 (Capture d’écran vidéo).

L’étudiante, mère de deux enfants et séparée de son mari, « une fois rétablie, reprendra ses études au sein de l’université » si l’établissement l’accepte, ajoute le communiqué de l’ambassade, en insistant sur le fait qu’il s’agit « d’une affaire privée ».

Réfutant tout trouble mental, la militante basée aux États-Unis Masih Alinejad a décrit sur X une étudiante « non seulement saine d’esprit, mais aussi une femme courageuse et remplie de joie et de vitalité », citant des sources la connaissant.

Depuis la révélation de l’affaire, la jeune femme a été érigée en nouveau symbole du combat des femmes en Iran.

Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a assuré que Paris « suivait attentivement » son cas.

La loi islamique en Iran impose un code vestimentaire très strict aux femmes, sommées de porter le foulard et des vêtements amples dissimulant leurs formes.

La prix Nobel de la Paix 2003, l’avocate iranienne Shirin Ebadi, a également évoqué le transfert de la jeune femme en psychiatrie. « Faire des opposants des gens malades est une méthode éprouvée de la répression », a-t-elle déclaré, dénonçant une « torture ».

Les Iraniennes sont à l’origine de manifestations inédites dans le pays après la mort de la jeune Kurde Mahsa Amini en septembre 2022, arrêtée pour ne pas avoir respecté ce code.

Le mouvement « Femme Vie Liberté » a été massivement réprimé, avec au moins 551 morts et des milliers de personnes arrêtées, selon des ONG.

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