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Israël approuve 780 nouveaux logements en Cisjordanie

La Paix Maintenant et l'Union européenne ont critiqué cette initiative hâtive, dont la précipitation pourrait s'expliquer par l'arrivée de la nouvelle administration américaine

Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Des constructions dans l'implantation israélienne de Kiryat Arba, près de Hébron en Cisjordanie, le 2 avril 2017. (Crédit : Wisam Hashlamoun/Flash90)
Des constructions dans l'implantation israélienne de Kiryat Arba, près de Hébron en Cisjordanie, le 2 avril 2017. (Crédit : Wisam Hashlamoun/Flash90)

Israël a approuvé la construction de presque 800 unités de logement dans des implantations de Cisjordanie dans la journée de dimanche, soit trois jours avant l’investiture, aux Etats-Unis, du président élu Joe Biden. Cette approbation avait été promise, la semaine dernière, par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

L’Administration civile a fait savoir que 780 logements seraient ainsi construits.

Cette annonce a été saluée par les chefs du mouvement pro-implantation. Yossi Dagan, à la tête du Conseil régional de Samarie, a déclaré qu’il s’agissait d’un « accomplissement historique » venu couronner des années de travail. Il a également appelé le gouvernement à reconnaître des milliers d’habitations édifiées sans autorisation gouvernementale préalable dans les avant-postes illégaux.

Le groupe de gauche de La Paix Maintenant a critiqué cette décision.

« En faisant la promotion de centaines d’habitations dans les implantations, Benjamin Netanyahu, une fois encore, place ses intérêts personnels avant les intérêts du pays », a indiqué l’organisation dans un communiqué.

« Non seulement ces activités d’implantation nuisent à la possibilité d’une résolution qui mettrait un point final, à long-terme, au conflit avec les Palestiniens mais elles placent aussi, à court-terme, Israël en opposition avec la prochaine administration Biden », a continué le communiqué.

La Paix Maintenant a noté que plus de 90 % des logements seraient construits dans les profondeurs de la Cisjordanie, que les Palestiniens considèrent comme le cœur de leur futur État indépendant. Le groupe a précisé que plus de 200 maisons étaient situées dans des avant-postes non-autorisés que le gouvernement a décidé de légaliser.

L’implantation de Maale Efraim en Cisjordanie sur les collines de la vallée du Jourdain, le 18 février 2020. (AP/Ariel Schalit, File)

Un porte-parole de l’Union européenne a également fustigé la décision, disant qu’elle était « contraire au droit international », ajoutant qu’elle « porte encore davantage préjudice à la perspective de la mise en place d’une solution viable à deux Etats ».

« L’Union européenne a demandé de manière répétée à Israël de cesser toutes ses activités d’implantation et de démanteler les avant-postes qui ont été érigés depuis mars 2001. Le positionnement ferme de l’UE reste que les implantations sont illégales au regard de la loi internationale. L’UE demande aux deux parties d’éviter des initiatives unilatérales susceptibles de nuire à la solution à deux Etats », a-t-il continué.

L’Etat juif a renforcé le rythme de ses constructions dans les implantations pendant le mandat du président Donald Trump. Selon La Paix Maintenant, Israël a ainsi approuvé ou avancé les constructions de plus de 12 000 logements dans les implantations en 2020. C’est le chiffre le plus élevé enregistré depuis que le groupe a commencé à lancer des études statistiques à ce sujet, en 2012.

Le bureau de Netanyahu n’a fait aucun commentaire mais, la semaine dernière, il avait fait savoir qu’il chercherait à faire approuver de tels projets. Parmi ces derniers, l’ajout de cent habitations à Tal Menashe, une implantation où une femme israélienne, Esther Horgen, a été tuée le mois dernier dans un attentat. Un Palestinien a été arrêté, soupçonné d’être à l’origine de l’attaque.

Construction de nouveaux logements dans l’implantation israélienne de Kfar Adumim, le 25 septembre 2017. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

« Nous sommes là, nous resterons là. Nous continuons à construire sur la terre d’Israël ! », avait écrit Netanyahu sur Facebook à cette occasion.

Le chef de l’opposition, Yair Lapid, avait critiqué le calendrier choisi pour ces approbations, disant qu’il était « irresponsable ».

« L’administration Biden n’est pas encore entrée à la Maison Blanche que le gouvernement nous emmène déjà vers une confrontation non-nécessaire », s’était-il insurgé.

Lapid, à la tête du parti Yesh Atid, avait semblé établir un lien entre cette décision et le prochain scrutin à la Knesset.

« Même pendant les élections, les intérêts nationaux doivent prévaloir. Un gouvernement sain ne se lance pas dans une bataille non-nécessaire avec le nouveau président américain », avait-il affirmé.

Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a donné son feu vert à des constructions dans les implantations. Il a également approuvé un certain nombre de phases préliminaires de projets de construction palestiniens en Cisjordanie, a annoncé son bureau, tentant apparemment d’écarter tout retour de bâton de la part du centre-gauche.

Les Palestiniens revendiquent la Cisjordanie toute entière – qui a été capturée par l’Etat juif pendant la guerre des Six jours, en 1967 – pour y établir leur futur état indépendant. Ils estiment que les habitants d’implantation qui sont de plus en plus nombreux – ils approcheraient les 500 000 – rend de plus en plus en plus difficile leur rêve d’indépendance.

Le président désigné des États-Unis, Joe Biden, au Queen Theater à Wilmington, Delaware, le 10 novembre 2020. (AP Photo/Carolyn Kaster)

Traditionnellement, les administrations américaines – tout comme le reste de la communauté internationale – se sont toujours opposées aux constructions dans les implantations. Mais Trump, qui était entouré d’une équipe de conseillers étroitement liés au mouvement pro-implantations, avait opté pour une approche différente. Son administration n’a ainsi jamais critiqué les annonces portant sur des constructions israéliennes dans les implantations et, en 2018, elle avait fait savoir – une déclaration historique – qu’elle ne considérait plus ces dernières comme contraires au droit international.

En résultat, Israël avait approuvé les plans de plus de 27 000 logements pendant le mandat de quatre ans de Trump, soit 2,5 fois le nombre approuvé au cours du second mandat d’Obama, selon La Paix Maintenant.

Biden, pour sa part, devrait revenir au positionnement traditionnel des Etats-Unis concernant l’opposition aux implantations, préparant le terrain à de possibles affrontements avec Netanyahu.

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