Israël avertit la Syrie qu’elle devra payer un « lourd tribut » si ses intérêts sécuritaires sont menacés
Tsahal a éliminé plusieurs hommes armés qui ont tiré sur des troupes dans le sud de la Syrie ; Des avions de chasse israéliens auraient également visé des tarmacs, des dépôts de carburant et des radars à l'aéroport militaire de Hama et à la base aérienne T-4, ainsi qu'un centre de recherche scientifique lié aux armes chimiques

Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a averti jeudi le dirigeant syrien, Ahmad al-Sharaa, qu’il s’exposerait à de graves conséquences si la sécurité d’Israël était menacée.
« Je préviens le dirigeant syrien Jolani : si vous permettez à des forces hostiles d’entrer en Syrie et de menacer les intérêts sécuritaires d’Israël, vous paierez un lourd tribut », a déclaré M. Katz dans un communiqué, en s’adressant au dirigeant syrien sous son ancien nom de guerre, Abou Mohammed al-Jolani.
L’armée israélienne a pour sa part affirmé que plusieurs hommes armés avaient ouvert le feu dans la nuit sur des soldats israéliens opérant dans la ville de Tasil, dans le sud de la Syrie, alors qu’ils s’employaient à « confisquer des armes et détruire les infrastructures terroristes ».
Les soldats de la 474e brigade régionale du Golan ont riposté et « éliminé » plusieurs hommes armés « au sol et depuis les airs ».
Aucun soldat n’a été blessé lors de l’échange de tirs et l’opération dans la zone a été menée à bien, ajoute l’armée israélienne.
Tasil est située à environ 13 kilomètres de la frontière israélienne, en dehors d’une zone tampon démilitarisée le long de la frontière israélo-syrienne dans laquelle l’armée israélienne s’est installée en décembre dernier après la chute du régime d’Assad.
L’armée israélienne a décrit sa présence dans la zone tampon du sud de la Syrie comme une mesure temporaire et défensive, bien que Katz ait déclaré que les troupes resteraient déployées dans neuf postes de l’armée dans la région « indéfiniment ».
En outre, Tsahal a confirmé mercredi soir avoir lancé une série de frappes aériennes en Syrie, affirmant avoir frappé les « capacités militaires restantes » à l’aéroport militaire de Hama et à la base aérienne T-4.
Selon des sources militaires, les frappes ont visé les pistes, les dépôts de carburant et les radars des bases aériennes.
L’armée de l’air israélienne a également frappé des « infrastructures militaires » dans la région de Damas, a déclaré l’armée israélienne.
Selon les médias syriens, le centre de recherche scientifique de Barzeh, situé juste à l’extérieur de Damas et lié au programme d’armes chimiques de l’ancien régime syrien, a été touché.
L’Observatoire syrien des droits humains, un organisme de surveillance basé au Royaume-Uni et dont les sources de financement échappent à toute vérification, a par la suite rapporté que « quatre personnes ont été tuées et d’autres blessées, y compris des membres du personnel du ministère syrien de la Défense, lors des frappes sur l’aéroport militaire de Hama ».
Il a déclaré que ces raids, qui visaient « les avions, les tarmacs et les tours restantes, ont mis l’aéroport complètement hors service ».
غارات اسرائيلية جديدة على مطار حماة pic.twitter.com/tM4ovL3aXn
— Annahar النهار (@Annahar) April 2, 2025
Le ministère syrien des Affaires étrangères a par la suite dénoncé les frappes israéliennes. « En violation flagrante du droit international et de la souveraineté syrienne, les forces israéliennes ont lancé des frappes aériennes sur cinq sites à travers le pays », a-t-il déclaré dans un communiqué sur Telegram.
« Cette escalade injustifiée est une tentative délibérée de déstabiliser la Syrie et d’exacerber les souffrances de son peuple ».
Le ministère a déclaré que les frappes avaient entraîné la « destruction presque totale » d’un aéroport militaire dans la province centrale de Hama, en Syrie, et blessé des dizaines de civils et de soldats.
Il a également déclaré que les frappes avaient eu lieu alors que le pays tentait de se reconstruire après 14 ans de guerre, et déploré ce qu’il a décrit comme une stratégie de « normalisation de la violence dans le pays ».

Après la chute du régime de Bachar al-Assad face aux rebelles islamistes en décembre, Israël a promis de détruire les armes en Syrie qui, selon lui, pourraient tomber entre les mains de « forces hostiles » susceptibles de chercher à l’attaquer.
Des troupes israéliennes ont également été stationnées à l’intérieur de la zone tampon le long de la frontière israélo-syrienne, qui était occupée par des soldats de la paix de l’ONU jusqu’à la chute d’Assad en décembre 2024.
Mercredi, les autorités de Deraa, dans le sud de la Syrie, ont déclaré sur Telegram que plusieurs véhicules militaires israéliens étaient entrés dans une zone à l’ouest de la province, signalant que « trois obus d’artillerie (israéliens) » avaient visé la zone.
La semaine dernière, l’armée israélienne a déclaré avoir bombardé des cibles sur deux bases aériennes du centre de la Syrie, dont T-4. D’autres frappes aériennes israéliennes ont été signalées en Syrie plus tard dans la semaine.
Les frappes en Syrie ont suscité condamnation et inquiétude, notamment de la part du dirigeant par intérim de la Syrie, Ahmed al-Sharaa, ainsi que de l’Union européenne.
Les dirigeants israéliens ont constamment déclaré qu’ils ne faisaient pas confiance à al-Sharaa, un ancien combattant rebelle dont le groupe islamiste a commencé comme la branche locale d’al-Qaïda, et que le ministre de la Défense a qualifié de « leader islamiste extrémiste ».