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Israël connaît une flambée sans précédent de la « cinquième maladie »- étude

On observe un pic d’infections par le parvovirus B19 en 2023 ; le virus provoque une maladie infantile et peut être dangereux pour certains adultes et fœtus en début de grossesse

Un enfant de 16 mois atteint de la "cinquième maladie" causée par le parvovirus B19 Illustration (Crédit : Andrew Kerr via Wikimedia Commons)
Un enfant de 16 mois atteint de la "cinquième maladie" causée par le parvovirus B19 Illustration (Crédit : Andrew Kerr via Wikimedia Commons)

Une nouvelle étude menée par KSM, le centre de recherche et d’innovation de la caisse de santé israélienne Maccabi, indique qu’Israël connaît une épidémie sans précédent de parvovirus B19.

Le virus est à l’origine de l’érythème infectieux, communément appelé « cinquième maladie » ou « maladie du visage giflé » en raison de l’éruption cutanée rouge vif qu’il provoque sur les joues de l’enfant.

Transmise par des gouttelettes respiratoires, la cinquième maladie est une maladie infantile courante. Outre l’éruption cutanée, le virus provoque généralement des symptômes pseudo-grippaux et, parfois, des gonflements et des douleurs articulaires. Environ 20 % des enfants atteints du virus ne présentent aucun symptôme, mais sont contagieux et peuvent infecter d’autres personnes.

La cinquième maladie est généralement bénigne chez les enfants, qui la surmontent en une semaine à 10 jours avec peu ou pas de traitement. Les adultes infectés ont tendance à présenter des symptômes semblables à ceux de la grippe, mais n’ont pas d’éruption cutanée. Toutefois, le virus peut entraîner des complications chez les personnes immunodéprimées et peut nuire aux fœtus en début de grossesse.

L’étude évaluée par des pairs a révélé que l’année 2023 a connu le pic de parvovirus le plus important et le plus long jamais signalé en Israël.

KSM a exploité les données des 2,7 millions de membres de Maccabi de janvier 2015 à septembre 2023 et a constaté qu’en 2023, le risque d’infection par le parvovirus était multiplié par six par rapport aux années précédentes. Le risque a été multiplié par neuf en 2023 par rapport aux années COVID-19 (2020-2022).

Une photo non datée fournie par la caisse de santé Maccabi du Dr Tal Patalon, directeur du Centre de recherche et d’innovation KSM. (Crédit : Asaf Brenner)

« Les affiliés à la caisse de santé Maccabi représentent 25 % de la population. C’est un énorme échantillon, et ces statistiques reflètent donc la situation de l’ensemble de la population », a expliqué la Dr Tal Patalon, directeur du KSM, au Times of Israel.

Les données de la Maccabi montrent que parmi ses membres, il y a eu plus de 9 000 infections par le parvovirus depuis 2015, dont 40 % en 2023. Cela se traduit par au moins 14 000 à 15 000 infections parmi tous les Israéliens cette année seulement.

L’étude a révélé que les infections par le parvovirus n’avaient pas de caractère saisonnier en 2023. C’est très inhabituel, car les infections sont généralement observées à la fin de l’hiver et au printemps, et non tout au long de l’année comme cela a été le cas cette année.

Selon Patalon, le KSM a décidé d’étudier le parvovirus lorsque des médecins ont commencé à signaler de manière anecdotique qu’ils recevaient plus de patients qui en étaient atteints que d’habitude, dont des femmes enceintes.

La manière dont nous menons nos recherches à KSM est appelée « small big data ». Nous commençons par les médecins qui travaillent sur le terrain avec les patients et qui nous font part de leurs observations. À partir de là, nous revenons aux données de l’ensemble de l’organisation et nous suivons cette piste », explique Patalon.

Des personnes, dont certaines portent des masques de protection, font leurs courses au marché mahane Yehuda de Jérusalem le 8 février 2022. Photo Olivier Fitoussi/Flash90

« C’est ainsi que nous parvenons à détecter un changement précoce dans la trajectoire de n’importe quelle maladie. Il s’agit de relier les points entre les rapports anecdotiques et les données. Et si nous constatons un pic, il nous faut l’examiner », a-t-elle déclaré.

À l’heure actuelle, les raisons de cette épidémie sans précédent ne sont pas claires. Selon une théorie, elle viendrait de l’isolement prolongé des Israéliens entre 2020 et 2022, qui aurait permis de freiner la transmission du virus jusqu’en 2023, date à laquelle les gens ont pu de nouveau interagir plus librement et sans masque.

« Il est possible qu’il se soit passé quelque chose au niveau du virus. Nous devons nous pencher sur la question. Le séquençage des virus relève de la compétence du ministère de la Santé, qui a été informé de l’augmentation du nombre d’infections », a précisé Patalon.

En attendant, le KSM étudie l’évolution de la situation des femmes et des enfants qui ont contracté le virus.

A pregnant woman gets an ultrasound checkup. Could rocket attacks have had an adverse effect on pregnancies in the cities hardest hit, raising stress levels and causing miscarriages? (photo credit: Shay Levy/Flash90)
Echographie d’une femme enceinte. Illustration. (Crédit : Shay Levy/Flash90)

Patalon a insisté sur le fait que la diffusion à grande échelle des résultats de l’étude n’a pas pour but de semer la panique dans le public. Il s’agit plutôt d’encourager les médecins et les autres professionnels de la santé à être plus conscients de la situation et à rechercher le virus lorsqu’ils voient des patients présentant des symptômes. Le diagnostic peut être effectué par un test sanguin sérologique.

Selon la littérature scientifique, seule la moitié des femmes ont été exposées au parvovirus dans leur enfance. Elles doivent donc veiller à ne pas être exposées à une personne infectée par le parvovirus, en particulier pendant le premier et le deuxième trimestre de leur grossesse.

« Mais encore une fois, nous ne voulons pas provoquer l’hystérie et ajouter au stress et à l’anxiété des femmes enceintes. Seules 10 % des grossesses donneront lieu à des complications dues au virus, et très peu d’entre elles se solderont par une perte fœtale », a déclaré Patalon.

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