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Israël détiendrait de jeunes enfants de migrants africains illégaux en prison

Un journal révèle que la prison de Givon abrite une demi-douzaine d'enfants de moins de 7 ans sans équipements appropriés ni personnel de soutien

Illustration : Jeunes garçons d'Erythrée dans la prison de Givon, près de Ramle, en 2010. (Moshe Shai/Flash90)
Illustration : Jeunes garçons d'Erythrée dans la prison de Givon, près de Ramle, en 2010. (Moshe Shai/Flash90)

Israël détient en prison une demi-douzaine d’enfants de migrants africains dont les mères attendent d’être expulsées, a rapporté jeudi le journal Maariv.

Le quotidien a publié des photos et des vidéos de six enfants – âgés de 1 à 7 ans – qui sont incarcérés avec leur mère à la prison de Givon près de Ramle.

Marcy, une mère nigériane arrivée en Israël en 2010, a déclaré qu’elle et ses quatre enfants étaient à Givon depuis plus de trois semaines.

« Près d’un mois s’est écoulé, mais les enfants ne s’y habituent pas », a-t-elle expliqué en larmes à Maariv. « Au contraire, c’est de plus en plus difficile pour eux. Chaque fois qu’ils jouent avec trop d’énergie et se déchaînent, les gardiens de prison leur disent : ‘Si tu fais du bruit, on t’enfermera dans ta chambre' ».

« Ce n’est pas bien, ils ne sont pas libres, ils savent que ce n’est pas chez eux. Ils me demandent tout le temps quand nous rentrons à la maison et je leur dis ‘très bientôt' », a déclaré Marcy.

« Je ne leur parle pas d’une heure précise parce que je n’en sais rien », a-t-elle ajouté.

Marcy a indiqué qu’elle avait choisi la prison plutôt que l’expulsion vers le Nigeria parce qu’elle espère que son fils aîné pourra être soigné en Israël pour son asthme sévère, ce qui ne pouvait pas se faire en Afrique.

« Si seulement ils me donnaient un an de plus pour que mon fils puisse se faire soigner… après cela, nous partirons », a-t-elle poursuivi.

Le mari de Marcy a été expulsé vers le Nigeria l’année dernière.

Les enfants de Givon sont autorisés à jouer dans la cour de la prison, mais l’espace est limité et le peu de jouets font que les enfants s’ennuient et sont souvent agités.

Le personnel pénitentiaire a déclaré au journal qu’il n’avait pas suivi de formation spécialisée pour surveiller les mères emprisonnées avec de jeunes enfants, mais qu’il faisait tout ce qu’il pouvait pour faciliter leur séjour.

Un certain nombre d’employées ont fait don de jouets, de bonbons et de livres à la prison pour les enfants.

« Nous avons tous de jeunes enfants, alors nous nous sommes attachés à eux », a déclaré une gardienne.

L’Autorité de la population et de l’immigration a refusé de répondre au sujet des enfants incarcérés à Givon, mais a déclaré que Marcy luttait contre l’expulsion depuis de nombreuses années.

« Tous les tribunaux ont statué qu’elle devait quitter le pays », a déclaré l’Autorité dans un communiqué. « La femme susmentionnée [ignore la loi] depuis longtemps et n’est pas partie. Nous sommes dans l’impossibilité de parvenir à une décision différente de celle du tribunal. »

Le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan, le ministre des Affaires sociales Haim Katz et le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri ont refusé de commenter le sujet dans le journal.

Cette photo prise le 5 octobre 2017 montre des protestataires lors d’une manifestation contre le président américain Donald Trump lors d’un rassemblement de soutien à l’action différée pour les arrivées d’enfants (DACA), également connue sous le nom de Dream Act, près de la tour Trump à New York. (AFP PHOTO / Jewel SAMAD)

L’article intervient alors que l’administration Trump fait toujours l’objet d’un examen minutieux concernant la séparation de milliers d’enfants immigrés de leurs parents qui ont franchi illégalement la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

À la suite de la répression de Trump en matière d’immigration, quelque 3 000 enfants ont été séparés de leur famille et, d’après des images largement diffusées, placés dans des enclos grillagés.

Confronté à une avalanche de critiques, Trump a signé un décret exécutif pour mettre fin à la pratique de la séparation familiale, mais n’a pris aucune disposition spécifique pour ceux qui étaient déjà séparés.

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