Israël en guerre - Jour 643

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Analyse

Israël peut encore compter sur des alliés en Europe

Exception toutefois, la Pologne, dont la voix porte de plus en plus à Bruxelles, a « européanisé » sa politique étrangère, selon une experte

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban (à gauche) et le Premier ministre Benjamin Netanyahu se serrant la main après une déclaration à la presse au monastère des Carmélites dans le château de Buda, à Budapest, en Hongrie, le 3 avril 2025. (Crédit : Denes Erdos/AP)
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban (à gauche) et le Premier ministre Benjamin Netanyahu se serrant la main après une déclaration à la presse au monastère des Carmélites dans le château de Buda, à Budapest, en Hongrie, le 3 avril 2025. (Crédit : Denes Erdos/AP)

Alors que la pression internationale s’accroît sur Israël sur fond de guerre menée contre les terroristes palestiniens de la bande de Gaza, il peut toujours compter sur des alliés fidèles en Europe centrale, pour des raisons historiques et idéologiques.

Signe éclatant de cette solidarité : l’Autriche comme l’Allemagne ont défendu mercredi l’accord d’association entre l’Union européenne et Tel Aviv, alors que la majorité des États membres se sont prononcés en faveur d’un réexamen de ce texte en vigueur depuis 2000.

Berlin et Vienne ont élevé l’existence d’Israël au rang de raison d’État, car leur « dette » envers ce pays, créé notamment après l’extermination des Juifs par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, impose un « soutien significatif », selon la chercheuse Joanna Dyduch.

Pour cette responsable de l’Institut du Proche et du Moyen-Orient à l’université Jagiellonian de Cracovie, Allemands et Autrichiens rejoignent la position de leurs voisins de l’Est sortis il y a plus de trois décennies de la coupe de Moscou.

De la République tchèque à la Bulgarie, ces États partagent une « même vision du droit à la sécurité » qu’Israël, menacé dans son existence, et « il y a cette peur identique d’être abandonné ou trahi ».

Pour rejoindre l’UE et l’OTAN à partir de 2004, ces jeunes démocraties, en général, ont dû passer d’une position plutôt pro-arabe, alignée sur celle de l’URSS, à une vision calquée sur celle de Washington.

Une réorientation d’autant plus naturelle qu’elles ressentaient une proximité culturelle avec une terre où se sont installées des populations ayant contribué à leur culture, partageant leurs langues, leurs nationalités souvent.

Si cet élément peut avoir tendance à s’estomper avec le temps, un autre est venu cimenter plusieurs relations bilatérales : celui de l’illibéralisme.

Le Hongrois Viktor Orban, l’Autrichien Sebastian Kurz, le Slovaque Robert Fico, le Tchèque Milos Zeman… Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu appartient à leur courant politique, bien représenté dans cette partie de l’Europe depuis une quinzaine d’années.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban (à droite) et le Premier ministre Benjamin Netanyahu passent en revue une garde d’honneur militaire, à Budapest, en Hongrie le 3 avril 2025. (Crédit : Attila Kisbenedek / AFP)

« Nouer des relations solides » avec ces personnalités lui permet « d’exploiter les divisions » au sein de l’Europe, analyse Azriel Bermant, de l’Institut des relations internationales de Prague.

Une stratégie particulièrement payante, quand un dirigeant comme Orban a la capacité de pouvoir bloquer des décisions, au grand dam de la Commission européenne.

La Hongrie a claqué la porte de la Cour pénale internationale (CPI) et invité sur son sol le chef du gouvernement israélien, visé par un mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza.

L’année dernière, la Slovaquie a acheté le système israélien de défense antiaérienne Barak MX pour 560 millions d’euros, une première dans l’OTAN.

Le système de défense antimissile Arrow 3, livré à l’armée de l’air israélienne, le 18 janvier 2017. (Crédit : Ministère de la Défense)

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a relancé la course aux armements et, en 2023, l’Allemagne avait déjà scellé avec Israël un accord sur l’achat du bouclier antimissile Arrow-3, pour une somme évaluée à 3,5 milliards de dollars.

Exception toutefois, la Pologne, dont la voix porte de plus en plus à Bruxelles, a « européanisé » sa politique étrangère, note Joanna Dyduch.

« Sa position a changé par rapport aux autres États d’Europe centrale et orientale », même après l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1 218 personnes.

« La réticence d’Israël à condamner le Kremlin » sur l’Ukraine s’est transformée en « grief polonais à son encontre » et a « sans doute influencé la manière dont le public a perçu la guerre à Gaza », conclut-elle.

Alors qu’elle penchait auparavant en faveur d’Israël, la Pologne a soutenu sans équivoque l’admission de l’État de Palestine, au moment du vote de l’Assemblée générale de l’ONU en mai 2024.

Et ce tandis que la Hongrie comme la République tchèque ont voté contre, l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie et la Roumanie s’abstenant.

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