Israël rend à la Syrie le corps d’un homme noyé au large des côtes israéliennes
Le Comité international de la Croix-Rouge a déclaré qu'il servait de "médiateur neutre" entre Israël et la Syrie afin de rendre le corps à sa famille pour qu'il soit enterré
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Israël a transféré lundi la dépouille d’un ressortissant syrien dans son pays via le poste frontière de Qouneitra, sur le plateau du Golan, après que le corps de l’homme a été retrouvé au large des côtes israéliennes l’année dernière, a déclaré la Croix-Rouge.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué servir de « médiateur neutre » entre Israël et la Syrie, qui sont techniquement toujours en guerre l’un contre l’autre, afin de rendre le corps de l’homme à sa famille pour qu’il soit enterré.
« Le transfert d’aujourd’hui permettra à la famille de faire enfin le deuil de son proche conformément à sa coutume et de savoir où il se trouve », a expliqué le CICR.
L’armée israélienne a confirmé que le transfert avait bien eu lieu.
Un porte-parole de la Croix-Rouge a rapporté que le corps avait été retrouvé dans les eaux israéliennes après que l’homme s’est noyé en mer.
Selon la police israélienne, ce dernier a été repéré au large de la côte d’Atlit dans le nord d’Israël par un marin civil, qui a appelé la police. Le lendemain, le 1er juin, un bateau de police a découvert le corps dans les eaux au nord de la plage du Carmel à Haïfa.
Il n’y avait pas de documents ni d’autres indices sur le corps, qui a donc été envoyé à un laboratoire pour identification, a expliqué la police.
Un test ADN a permis de déterminer son identité, et sa famille a été contactée. Après coordination entre les deux parties et les Casques bleus des Nations unies qui servent le long de la frontière, le corps a été envoyé en Syrie par le point de passage de Qouneitra.
« Nous remercions les autorités des deux pays pour leur aide dans la concrétisation de cette action », a fait savoir la Croix-Rouge.
Le point de passage de Qouneitra a rouvert en octobre 2018, après que le dictateur syrien Bachar el-Assad a conquis la région environnante. Il avait été fermé quatre ans plus tôt, après que les rebelles syriens ont pris le contrôle de la zone frontalière.
Le point de passage a été principalement utilisé par la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD), qui contribue au maintien de l’accord de cessez-le-feu signé entre Israël et la Syrie depuis la guerre de Kippour en 1973.
L’accord de 1974 prévoit la création d’une zone tampon entre les deux pays. La zone la plus proche de la frontière est devenue une zone entièrement démilitarisée, où seules la FNUOD et la police peuvent opérer, tandis que le reste de la zone tampon est soumis à des restrictions strictes quant au nombre et aux types d’unités et d’équipements militaires autorisés à l’intérieur.
À terme, le passage de la frontière est censé permettre aux citoyens druzes et aux résidents d’Israël de rendre visite à leur famille en Syrie et de faire passer une petite quantité de marchandises entre les deux pays, notamment des pommes.
En attendant, il n’a été utilisé que par les troupes de la FNUOD, qui patrouillent dans la région, et l’été dernier pour renvoyer deux prisonniers syriens dans leur pays dans le cadre d’un accord visant à obtenir le rapatriement du corps d’un soldat israélien, Zachary Baumel, resté en Syrie depuis la première guerre du Liban en 1982.