J.-M. Le Pen pas antisémite ? Gollnisch défend le « Menhir »
L'ancien numéro 2 du parti a récusé "la moindre incitation à discriminer les Juifs" de la part du père de Marine Le Pen
Le président du RN, Jordan Bardella, a reconnu une « maladresse » après avoir affirmé dimanche qu’il ne « pensait pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite », alors que l’ancien numéro 2 du parti, Bruno Gollnisch, a récusé « la moindre incitation à discriminer les Juifs » de la part du père de Marine Le Pen.
Jeudi soir, Jordan Bardella avait évoqué sur CNews une « maladresse » après ses propos litigieux, en reconnaissant que « Jean-Marie Le Pen s’est évidemment enfermé dans un antisémitisme ».
Antisémite, le fondateur du Front national, depuis rebaptisé Rassemblement national ? « Il l’a été dans ses propos », « évidemment antisémites, révisionnistes et négationnistes », avait encore convenu M. Bardella.
Bruno Gollnisch, figure du FN et du RN, dont il est toujours membre du Conseil national, a pour sa part dénoncé dans un communiqué transmis à l’AFP « une propagande » quant au supposé antisémitisme du « Menhir », aujourd’hui âgé de 95 ans, qui « finit même par impressionner des jeunes cadres et adhérents du RN ».
Jean-Marie Le Pen a notamment été condamné à la fin des années 60 pour apologie de crime de guerre après avoir édité un disque de chants du IIIe Reich, puis en 1986 après avoir visé dans un discours les journalistes juifs Jean-Francois Kahn, Jean Daniel, Ivan Levaï et Jean-Pierre Elkabbach, « la honte de leur profession », en promettant de « chasser les marchands du temple ».
Ses propos, réitérés, sur la Shoah renvoyée à « un détail de l’Histoire », lui ont également valu de nombreuses condamnations des juridictions civiles et pénales, ainsi que son jeu de mot sur le ministre Michel Durafour, « … crématoire! ».
« Être antisémite, ce n’est pas avoir tenu tel ou tel propos – toujours les mêmes, et sortis de leurs contexte – sur l’histoire de la Deuxième guerre mondiale ou en réponse à un ministre malveillant », a fait valoir M. Gollnisch, mais « vouloir nuire aux juifs, les accuser, les discriminer, les combattre ».
Or, selon l’ancien numéro deux de la formation d’extrême droite, « dans les discours de Jean-Marie Le Pen, on chercherait en vain la moindre incitation à discriminer les Juifs ou à leur nuire ».