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Jérusalem veut poursuivre les épiceries ouvertes pendant Shabbat

Le maire de la capitale soutient la fermeture des magasins pendant Shabbat ; le ministre de l’Intérieur haredi a Tel Aviv dans le viseur

Deux jeunes filles mangent de la crème glacée devant une épicerie à Jérusalem, le 2 août 2010 (Crédit : Miriam Alster / Flash90)
Deux jeunes filles mangent de la crème glacée devant une épicerie à Jérusalem, le 2 août 2010 (Crédit : Miriam Alster / Flash90)

Dans la bataille sur le droit des commerces à rester ouverts pendant Shabbat, la municipalité de Jérusalem a annoncé lundi son intention de poursuivre les petites épiceries qui restent ouvertes le samedi dans le centre ville, contrevenant ainsi à une ordonnance votée l’année dernière.

La décision, signalée par la radio militaire, a été prise suite aux efforts déployés par le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri pour imposer la fermeture générale pendant Shabbat de tous les commerces dans la ville essentiellement laïque de Tel Aviv.

La religion juive exige un jour de repos du coucher du soleil le vendredi au coucher du soleil le samedi.

Le maire Nir Barkat, qui n’est pas religieux, a annoncé son intention de faire appliquer les règlements exigeant la fermeture des commerces pendant Shabbat dans le centre ville, qui ont été pris en août dernier, une décision qui aurait une incidence sur sept supermarchés et kiosques.

Mais la mise en œuvre de cette règlementation a été retardée quand Yossi Havilio, ancien conseiller juridique de la municipalité de Jérusalem qui est devenu critique de Barkat, a demandé une audience au nom de quatre de ces commerces.

En janvier, la municipalité avait annoncé qu’elle allait commencer à appliquer ces règlements dès le début du mois d’avril.

Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, au sommet du musée de la Tour de David, le 14 avril 2015 (Crédit : Hadas Parush / Flash90)
Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, au sommet du musée de la Tour de David, le 14 avril 2015 (Crédit : Hadas Parush / Flash90)

En février, Havilio a présenté une demande à la Cour suprême contre l’interdiction d’ouvrir les commerces pendant Shabbat.

Havilio a déclaré au Times of Israel lundi que la décision de la municipalité « constitue une trahison de la part de Barkat envers la communauté laïque. »

Il a fait valoir qu’il n’y avait « aucune justification pour fermer les petites épiceries dans le centre ville, qui est un espace de divertissement et non religieux ou ultra-orthodoxe. »

Il a ajouté que la bataille juridique pour garder les magasins ouverts continuerait.

Jérusalem a longtemps été le théâtre de batailles entre les communautés séculaires et religieuses sur l’ouverture des magasins pendant Shabbat, ou des lieux de divertissement dans les quartiers non-orthodoxes. L’année dernière, la communauté ultra-orthodoxe a tenté en vain de faire interdire les projections du samedi dans le nouveau complexe de cinéma Yes Planet dans le centre-ville. Et deux ans auparavant, la communauté haredi n’avait pas réussi à faire fermer La première gare, la station de train rénovée située à cinq minutes à pied du cinéma.

L’ordonnance imposant la fermeture des épiceries en centre-ville a été prise une semaine après l’ouverture du Yes Planet en août 2015. Suite à cette décision, le conseiller laïc Ofer Berkovitz avait suggéré que Barkat donnait aux ultra-orthodoxes une compensation, une accusation que le maire a nié.

Des hommes ultra-orthodoxes affrontent la police pendant une manifestation contre l'ouverture pendant Shabbat du cinéma Yes Planet, à Jérusalem, le 14 août 2015. (Crédit : capture d'écran Deuxième chaîne)
Des hommes ultra-orthodoxes affrontent la police pendant une manifestation contre l’ouverture pendant Shabbat du cinéma Yes Planet, à Jérusalem, le 14 août 2015. (Crédit : capture d’écran Deuxième chaîne)

La question de l’ouverture des commerces pendant Shabbat à Tel Aviv s’est envenimée depuis mars 2014, lorsque la municipalité de Tel Aviv a rédigé un nouveau règlement. Ce règlement a été pris suite à une décision de la Cour suprême qui avait ordonné à la ville soit de remplacer, soit de faire respecter la réglementation en vigueur contre l’ouverture des commerces pendant Shabbat.

Tel Aviv a décidé d’autoriser l’ouverture de 164 épiceries et kiosques dont la superficie est de 500 m² ou moins pendant Shabbat, une décision à laquelle les juifs orthodoxes étaient opposés.

La décision prise par Deri, qui dirige le parti ultra-orthodoxe Shas, de s’immiscer dans le débat est liée au fait que la Cour suprême devrait rendre, dans les prochains mois, des décisions sur quatre recours qui lui ont été présentées contre l’ordonnance de Tel Aviv.

Une commission présidée par Eli Gruner, le directeur du bureau du Premier ministre, a proposé des positions juridiques alternatives avant même que les décisions de la Cour suprême ne soient publiées.

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