Josep Borrell : 5 pays au moins devraient reconnaître l’État palestinien en mai
Il s'agit de l'Espagne, l'Irlande, la Belgique, la Slovénie et Malte, selon le chef de la politique étrangère ; les chefs arabes et européens discutent à Ryad de la fin du conflit
Plusieurs États membres européens devraient reconnaître le statut d’État palestinien d’ici la fin du mois de mai, a déclaré lundi le chef de la politique étrangère de l’Union européenne (UE), Josep Borrell, en marge d’une réunion spéciale du Forum économique mondial à Ryad.
Il a indiqué que l’Espagne, l’Irlande, la Belgique, la Slovénie et Malte faisaient partie de ces pays.
La rencontre entre les dirigeants européens et arabes a eu lieu en marge d’une réunion spéciale de deux jours du Forum économique mondial à Ryad, au cours de laquelle les parties ont évoqué la possibilité de partenariats pour faire avancer une solution à deux États au conflit israélo-palestinien.
« Si nous voulons faire avancer cette solution à deux États, cela ne viendra pas des parties. Je ne pense pas qu’Israël soit prêt à négocier à ce stade, et je ne pense pas que les États-Unis soient prêts à assumer le rôle de leader qui est nécessaire », a déclaré à la presse le ministre norvégien des Affaires étrangères Espen Barth Eide, l’un des organisateurs de la réunion, à l’issue de celle-ci.
« Je pense donc qu’un leadership arabo-européen serait la meilleure chose que nous puissions espérer. »
Les propos de Borrell s’inscrivent dans le cadre d’une série de mesures prises par les pays européens en vue de reconnaître le statut d’État palestinien. Au début du mois d’avril, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a déclaré que son pays reconnaîtrait un État palestinien d’ici le mois de juillet. Il a ajouté que, selon lui, il y aurait bientôt une « masse critique » au sein de l’UE pour pousser plusieurs États membres à adopter la même position, comme l’a rapporté l’agence de presse nationale EFE.
Lors de la réunion du Conseil européen du 22 mars, Sanchez a déclaré que Malte, ainsi que la Slovénie et l’Irlande, avaient accepté de « faire les premiers pas » vers la reconnaissance du statut d’État déclaré par les Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza sous contrôle israélien. À l’époque, Sanchez avait déclaré que cette reconnaissance devrait avoir lieu au cours de son mandat de quatre ans, qui a débuté en 2023.
Israël avait alors accusé les quatre pays de décerner un « Prix au terrorisme » et de réduire ainsi la probabilité d’une résolution négociée du conflit dans la bande de Gaza.
En février, la Knesset a voté en faveur de la déclaration du Premier ministre Benjamin Netanyahu s’opposant à toute reconnaissance « unilatérale » d’un État palestinien, dans un contexte d’appels internationaux croissants à redoubler d’efforts pour parvenir à une solution à deux États au conflit qui dure depuis des dizaines d’années.
La position israélienne, rendue publique alors que la guerre se poursuit à Gaza – guerre déclenchée par l’assaut barbare du Hamas le 7 octobre -, stipule que tout accord permanent avec les Palestiniens doit être conclu par le biais de négociations directes entre les parties et non par des diktats internationaux.
Lors d’une réunion en Espagne en novembre, les États arabes et l’Union européenne ont convenu qu’une solution à deux États était la réponse au conflit israélo-palestinien.
Depuis 1988, 139 des 193 États membres des Nations unies ont reconnu le statut d’État palestinien.