Katz menace d’annexer une partie de Gaza si le Hamas ne libère pas les otages
Le Hamas a tiré 2 roquettes sur Ashkelon, la 2ᵉ attaque en 2 jours, les 2 ont été interceptées ; la France a indiqué être opposée à la position du ministre israélien de la Défense
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le ministre de la Défense, Israel Katz, a annoncé vendredi qu’Israël annexerait des zones de la bande de Gaza si le groupe terroriste palestinien du Hamas refusait de libérer les otages qu’il détient encore.
L’annonce de Katz a été faite après la fin brutale, mardi, d’un cessez-le-feu qui durait depuis plusieurs semaines, Israël ayant repris ses frappes sur la bande de Gaza alors que les pourparlers en vue de la libération des otages n’avaient pas abouti.
La reprise des combats s’est traduite par des vagues de frappes aériennes de l’armée israélienne qui ont éliminé des dirigeants du Hamas et visé les efforts de reconstitution du groupe terroriste. Des opérations terrestres limitées ont également été menées dans la bande de Gaza.
Jeudi, le Hamas a également tiré des roquettes en direction de Tel Aviv pour la première fois depuis des mois. L’un des projectiles a été intercepté par les défenses aériennes, tandis que les deux autres ont frappé des zones dégagées, selon Tsahal. Aucun blessé n’a été signalé, mais plusieurs éclats d’obus ont touché des zones de Rishon Lezion.
Vendredi, deux roquettes ont été tirées depuis le nord de la bande de Gaza en direction d’Ashkelon. Selon l’armée, elles ont été interceptées par les défenses aériennes. Aucun blessé ni dégât n’a été signalé.
À la suite des tirs de roquettes, Tsahal a émis un avis d’évacuation pour les Palestiniens se trouvant dans la zone de lancement. Dans un message publié sur X, le porte-parole de l’armée en langue arabe, le colonel Avichay Adraee, a publié une carte de la zone à évacuer, indiquant qu’il s’agissait d’un « dernier avertissement » avant que Tsahal n’y mène des frappes.
#عاجل ‼️ إلى جميع سكان قطاع غزة المتواجدين في المنطقة المحددة في منطقة السلاطين والكرامة والعودة – هذا انذار مسبق وأخير قبل الغارة!
⭕️تعود المنظمات الإرهابية وتطلق قذائفها الصاروخية من بين المدنيين.
⭕️لقد حذرنا هذه المنطقة مرات عديدة.
⭕️من أجل سلامتكم عليكم الانتقال بشكل فوري… pic.twitter.com/dQrAHjqn1H— افيخاي ادرعي (@AvichayAdraee) March 21, 2025
Parallèlement, Katz a déclaré avoir ordonné à l’armée de s’emparer de nouvelles zones de la bande de Gaza tout en donnant l’ordre d’évacuer les civils palestiniens de ces zones afin d’accroître la pression sur le Hamas.
« Comme le groupe terroriste du Hamas continue de refuser de libérer les otages, j’ai ordonné à Tsahal de s’emparer de nouvelles zones, d’évacuer la population et d’étendre la zone de sécurité autour de Gaza pour protéger les communautés israéliennes et les soldats de Tsahal, tout en maintenant une occupation permanente de la zone par Israël », a déclaré Katz dans un communiqué.
« Tant que le Hamas persistera dans son refus, il perdra de plus en plus de terres qui seront ajoutées à Israël », a-t-il poursuivi.
On ignore si Israël mettra à exécution sa menace d’annexer certaines parties de Gaza, une décision qui susciterait probablement une réaction internationale massive. Israël s’est largement abstenu d’annexer les zones qu’il a occupées, à l’exception de Jérusalem-Est et du plateau du Golan. Ces deux cas restent toutefois largement rejetés par la communauté internationale.

La France a déjà exprimé son opposition aux propos de Katz.
« La France s’oppose à toute forme d’annexion, qu’elle concerne la Cisjordanie ou la bande de Gaza. Nous avons une vision très claire de l’avenir de la région : une solution de deux États (israélien et palestinien) vivant côte à côte en paix », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot aux journalistes présents à Dijon, dans l’est de la France.
Katz a déclaré qu’Israël « intensifierait » sa campagne militaire contre le Hamas, notamment « en élargissant la manœuvre terrestre jusqu’à la libération des otages et la défaite du Hamas ».
Il a ajouté qu’Israël utilisera « toutes les pressions militaires et civiles, y compris l’évacuation de la population de Gaza vers le sud et la mise en œuvre du plan de migration volontaire du président américain Trump pour les habitants de Gaza ».