Ken Loach réfute des accusations d’antisémitisme malgré des propos limites sur Israël et la Shoah
Le réalisateur anglais pro BDS a déclaré que 'la fondation de l'Etat d'Israël' est 'basée sur le nettoyage éthnique'
« Je pense que l’histoire est là pour être discutée par nous tous […]. La fondation de l’Etat d’Israël, basée sur le nettoyage ethnique, peut être débattue par nous tous, le rôle d’Israël aujourd’hui est à débattre, donc n’essayez pas de noyer cela sous de fausses accusations d’antisémitisme ».
Voilà la réponse du réalisateur britannique Ken Loach, 81 ans, à la question posée par un journaliste de la BBC, de savoir s’il était, oui ou non, acceptable de discuter de la réalité de l’existence de la Shoah.
Des propos qu’il a cherché à éclaircir quelques jours plus tard, rappelle Libération, à travers deux tweets : « L’Holocauste est aussi réel que la Seconde Guerre mondiale elle-même et ne peut être remis en cause. Mais l’histoire appartient à nous tous, a-t-il dit, seul un esprit retors oserait suggérer que je puisse soutenir des révisionnistes, qui nient l’Holocauste. Il est en soi remarquable que je sois contraint de le préciser – un signe de l’époque ? ».
Les prises de paroles publiques de Ken Loach pour soutenir le mouvement de boycott d’Israël avaient déjà valu à leur auteur des accusations des soutiens d’Israël.
Le réalisateur britannique Ken Loach avait par exemple déclaré que « chaque centime » touché sur les projections israéliennes de ses films financerait le mouvement de boycott anti-Israël.
Son producteur a affirmé que les ventes israéliennes avaient été faites par erreur.
« Nous garantissons que chaque centime de la vente de I, Daniel Blake, qui parvient à Sixteen Films ou à l’entreprise de vente en provenance des distributeurs israéliens sera versé aux organisations palestiniennes de terrain qui luttent contre l’oppression, après consultation du mouvement BDS », a écrit Loach mardi dans une lettre adressée au Guardian, également signée par le scénariste Paul Laverty et sa productrice Rebecca O’Brien.
« Nous avons toujours respecté cet appel [au boycott] et avons encouragé d’autres artistes à en faire de même. Nous rejetons l’accusation que l’un d’entre nous nous serait exempté du boycott culturel », a ajouté le trio.
La lettre de Loach répondait à un article publié auparavant par le quotidien britannique, dans lequel le distributeur israélien du réalisateur, Guy Shani, affirmait que ce dernier présentait ses films dans l’Etat juif depuis des années, alors qu’il appelait d’autres à ne pas le faire.
« C’est une énigme qui m’échappe aussi. Il semble que Ken Loach lui-même se sent exempté du boycott culturel », avait dit Shani au Guardian.
Shani qui possède Shani Films et la chaîne de cinéma israélienne Lev, a déclaré qu’il achetait les droits de projection des films de Loach dans le pays depuis plus de 20 ans, malgré la position anti-israélienne du réalisateur, et qu’il n’avait jamais entendu de mécontentement de Loach.