La cérémonie annuelle d’hommage à Rabin annulée à cause de la guerre contre le Hamas
Les organisateurs de la cérémonie disent qu'en « cette période difficile », la cérémonie officielle, prévue la semaine prochaine à Jérusalem, n'aura pas lieu

La traditionnelle cérémonie officielle en mémoire de l’ex-Premier ministre Yitzhak Rabin a été annulée, ont annoncé dimanche ses organisateurs, évoquant la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza.
« Compte tenu des circonstances difficiles, les cérémonies officielles en mémoire du Premier ministre Yitzhak Rabin n’auront pas lieu cette année », a déclaré le Centre Yitzhak Rabin.
Le Hamas, qui a déclenché la guerre avec son attaque de grande ampleur et un déluge de roquettes, le 7 octobre dernier, a continué à bombarder les régions du sud et du centre d’Israël, ce qui a forcé des centaines de milliers d’Israéliens à se ruer vers les abris antis. Par ailleurs, quelque 1 400 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées le premier jour de l’offensive terroriste dans le sud, et plus de 200 personnes de tous âges ont été prises en otages et sont depuis retenues dans la bande de Gaza.
« Nous sommes de tout cœur avec les familles de ceux qui sont morts au combat ou assassinés. Nous espérons le retour rapide et en bonne santé des civils et soldats pris en otage », a ajouté le centre.
Compte tenu de la poursuite des tirs de roquettes, le commandement du front intérieur de Tsahal a limité à 30 personnes en extérieur et 300 en intérieur les rassemblements à Jérusalem, où devait se tenir l’hommage, la semaine prochaine.
Le mois dernier déjà, le cabinet du Premier ministre avait fait savoir que Benjamin Netanyahu n’assisterait pas à l’événement.
Evoquant le témoignage de sources anonymes proches du Premier ministre, la Douzième chaine et le journal Haaretz avaient indiqué que l’événement était trop « politique ».
Cela aurait été la première fois qu’un Premier ministre en exercice aurait boycotté cet hommage rendu au cimetière du Mont Herzl, consacré aux grands Personnages de la Nation à Jérusalem, et alors même que Netanyahu faisait face à des manifestations tenaces contre sa coalition radicale lors de chacune de ses sorties publiques, que ce soit en Israël ou à l’étranger.
Suite à l’assaut du Hamas, Netanyahu a fait appel au parti d’opposition Kakhol lavan, dirigé par Benny Gantz, pour former un gouvernement d’urgence. De facto, les activités politiques – à l’exception des questions sécuritaire – sont pour l’essentiel à l’arrêt. Il n’y a plus de manifestations dans les rues et le projet de loi à l’origine de la contestation a disparu des radars.
Avec le temps, l’hommage traditionnellement rendu au dirigeant assassiné en 1995 par le militant d’extrême-droite Yigal Amir s’est mué en un véritable champ de bataille entre Netanyahu et les proches de Rabin, qui tiennent l’actuel Premier ministre – chef de l’opposition à l’époque des faits – responsable des forts clivages politiques qui ont conduit au meurtre et persistent, aujourd’hui encore.
Amir avait abattu Rabin à l’issue d’un rassemblement en faveur de la paix, à Tel Aviv, destiné à marquer l’opposition d’une partie de la population aux violences et montrer son soutien aux initiatives de Rabin pour négocier avec les Palestiniens.
Netanyahu a toujours nié toute forme de responsabilité dans l’incitation à la violence qui a conduit au meurtre.