La CPI, une « arme » contre Israël, dit Netanyahu, évoquant les crimes de guerre
Le Premier ministre a critiqué la décision "absurde" de la Cour, l'accusant "d'agir à l'encontre du droit des Juifs à s'établir sur la terre natale des Juifs"
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a âprement critiqué, dimanche, la Cour pénale internationale (CPI) qui a fait savoir qu’il y avait une « base » justifiant une enquête sur des crimes de guerre israéliens et palestiniens, dénonçant une décision « absurde » qui a démontré que la cour était dorénavant utilisée comme une arme contre Israël.
« Alors que nous avançons vers de nouvelles perspectives d’espoir et de paix avec nos voisins arabes, la CPI de la Haye, pour sa part, recule. Vendredi, elle est finalement devenue une arme dans la guerre politique contre Israël », a dit Netanyahu au début de la réunion hebdomadaire de cabinet à Jérusalem.
La procureure principale de la CPI a annoncé, au cours du week-end, qu’il y avait une « base » à une enquête sur la politique d’implantation israélienne en Cisjordanie, sur la guerre de 2014 à Gaza, sur la réponse israélienne aux manifestations violentes sur la frontière avec Gaza et sur les prises pour cible de civils de la part du Hamas et autres groupes terroristes palestiniens.
Netanyahu a indiqué que la décision du procureur contenait trois « absurdités » – la première étant qu’elle allait à l’encontre des principes fondateurs de la Cour.
« La CPI a été établie après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale et en particulier celles qui ont été commises à l’encontre des nôtres. Elle doit s’attaquer aux dossiers que les Etats présentent contre des criminels de guerre, comme dans le cas de génocides ou de déportations de masse », a-t-il statué.
En second lieu, s’en prenant à la focalisation de la Cour sur les implantations de Cisjordanie, Netanyahu a clamé que cette décision allait à l’encontre de la « vérité historique » du droit des Juifs à la terre d’Israël.
« La Cour agit à l’encontre du droit des Juifs à s’implanter sur la terre natale qui est la leur. Transformer le fait que les Juifs vivent sur leurs terres en crime de guerre – difficile de créer une plus grands absurdité que celle-là », a-t-il ajouté.
Enfin, Netanyahu a déclaré que la CPI ignorait la « réalité présente », condamnant l’instance coupable, à ses yeux, de ne pas faire d’enquêtes sur l’Iran ou sur la Syrie.
« C’est une hypocrisie terrible », a-t-il clamé. « Nous combattrons pour le respect de nos droits et pour celui de notre réalité historique à l’aide de tous les outils qui seront mis à notre disposition ».
Il a également affirmé que les Etats-Unis « combattent ces distorsions, ce manque de justice et ces mensonges » – sans pour autant donner de détails.
L’administration Trump, dans le passé, a menacé la Cour de sanctions et de refus de visas si elle décidait d’ouvrir une enquête sur les Américains et les Israéliens.
Au mois d’avril, ils ont révoqué le visa de la procureure de la CPI Fatou Bensouda en raison d’investigations possibles sur les agissements des troupes américaines en Afghanistan.
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, a condamné vendredi l’annonce faite par la Cour, disant qu’elle « vise inéquitablement » Israël », sans préciser toutefois si les Etats-Unis prendraient des mesures de rétorsion contre la CPI.
Netanyahu a également commenté les relations israélo-arabes après que le ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis a partagé sur Twitter, samedi, un article sur le réchauffement des liens entre l’Etat juif et les Etats arabes.
« Hier, nous avons eu une expression supplémentaire du réchauffement des liens entre Israël et les Etats arabes. Le ministre des Affaires étrangères des EAU, Abdullah bin Zayed, a évoqué la nouvelle alliance au Moyen-Orient – une alliance israélo-arabe », a-t-il commenté.
Il a ajouté que « ces propos sont la réalisation de nos contacts et de nos efforts considérables ».
Jérusalem aurait développé des liens clandestins avec de nombreux pays arabes ces dernières années en raison d’une antipathie partagée à l’égard de l’Iran et de la nécessité de contrer le djihadisme.
Les leaders arabes ont également néanmoins indiqué qu’une réelle normalisation ne pourrait avoir lieu sans résolution préalable du conflit israélo-palestinien.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.
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