La famille de l’Israélien détenu à Gaza manifeste devant une prison
La manifestation de soutien pour Mengistu coïncide avec les visites des familles aux prisonniers palestiniens détenus par Israël
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant une prison dans le centre d’Israël, lundi matin, pour demander la libération d’Avraham Mengistu, 28 ans, un Israélien qui serait détenu par le Hamas dans la bande de Gaza.
La protestation, menée par la famille Mengistu, a été programmée pour coïncider avec le jour de la visite aux prisonniers palestiniens dans la prison de Hadarim.
Selon la Deuxième chaîne, la famille a prévu de parler aux familles des prisonniers palestiniens pour tenter de transmettre un appel au Hamas pour libérer le prisonnier israélo-éthiopien pour des raisons humanitaires et médicales.
Pendant la manifestation, le frère de Mengistu est monté à bord d’un bus de visiteurs palestiniens et a distribué des dépliants en arabe appelant à la libération de son frère, a précisé un journaliste de la radio militaire sur Twitter.
Les manifestants ont interpellé les familles des prisonniers avec des panneaux : « La mère d’Abera veut lui rendre visite aussi » et « Vous visitez vos familles, tandis que la mère d’Abera ne sait pas où il est », en utilisant le surnom de Mengistu.
« Nous sommes venus ici pour dire au Hamas que détenir un homme qui est malade mental est un crime sans précédent », a déclaré Ilan Mengistu, le frère du captif, selon la Deuxième chaîne. « Nous exigeons sa libération immédiate afin qu’il puisse recevoir un traitement ».
Mengistu est passé dans la bande de Gaza en septembre dernier. Israël maintient qu’il est détenu par le Hamas même si le groupe terroriste basé à Gaza, a refusé de confirmer l’information et n’a pas émis publiquement de demandes pour sa libération.
En juillet, un haut responsable palestinien basé dans la bande de Gaza a nié que le groupe détenait l’homme israélien. Selon ce fonctionnaire, Mengistu a été brièvement détenu par le groupe mais a été relâché un peu plus tard après que les interrogateurs du Hamas ont déterminé qu’il n’était pas un soldat.
Le fonctionnaire a également affirmé que l’Israélien a quitté la bande côtière par un tunnel vers le Sinaï, apparemment pour tenter de partir en Ethiopie.
D’autres responsables du Hamas ont déclaré le mois dernier qu’ils avaient un « soldat » israélien en captivité, mais ont précisé qu’il n’était pas mentalement malade et était entré dans le territoire côtier pendant la guerre de l’été, pas en septembre.
Israël a clairement fait savoir qu’elle tenait le Hamas pour responsable pour le bien-être et la sécurité de Mengistu, et a aussi précisé qu’il ne libérerait pas de prisonniers palestiniens en échange de sa libération.
Mengistu, qui a des antécédents de maladie mentale, avait reçu une exemption de Tsahal et n’a pas servi en tant que soldat, a souligné son frère le lundi, contrairement aux affirmations du Hamas.
Attirant l’attention sur les visites de prisonniers palestiniens, il a commenté : « Les prisonniers sont traités ici et reçoivent des avantages provenant de notre argent, et sont également éligibles pour les visites. Ma mère ne peut pas rendre visite à Abera ».
La manifestation de lundi a été la première de la famille Mengistu, qui a gardé profil bas depuis la disparition de Mengistu, survenue il y a 11 mois.
Le mois dernier, Lior Lotan, le négociateur en chef pour le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour récupérer les corps de deux soldats tombés détenus par le Hamas, a menacé la famille Mengistu en leur disant que parler affecterait les efforts pour obtenir son retour.
Un enregistrement de Lotan, diffusé par la Dixième chaîne, a révélé que le négociateur en chef avait mis en garde la famille que critiquer le gouvernement ou lier la captivité de Mengistu aux récentes protestations sociales en Israël de la communauté éthiopienne d’Israël ferait que « [Mengistu pourrait] rester à Gaza pour une autre année ».
Suite à un tollé public, Lotan s’est excusé et la famille a déclaré qu’elle avait accepté ses excuses.
Lundi, Ilan Mengistu a souligné que la famille n’avait aucun problème avec le gouvernement israélien.
« Nous faisons confiance au gouvernement et ne sommes pas déçus [par leurs efforts] », a-t-il assuré, « mais cela ne peut pas attendre ».