La Fédération protestante alerte sur « l’impasse dangereuse » des « extrêmes »
Pour la FPF, les Français risquent de se retrouver piégés au second tour face "à un choix cornélien entre le racisme de l'extrême droite et l'antisémitisme de la gauche extrême"
La Fédération protestante de France (FPF) a alerté mercredi sur « l’impasse dangereuse » des « partis extrêmes » à l’approche des élections législatives, en rappelant que « rien ne se construit sur la détestation d’autrui ».
« Alors que les législatives devraient permettre un débat démocratique constructif, des délais trop courts et des promesses démagogiques irréalistes menacent de semer un profond désordre », déplore dans un communiqué le président de la FPF Christian Krieger.
Pour la FPF « les trois principales formations politiques poussent les électeurs à voter par rejet plutôt que par adhésion, risquant au second tour de piéger les Français dans un choix cornélien entre le racisme de l’extrême droite et l’antisémitisme de la gauche extrême ».
Estimant que « l’heure est grave » et qu’une « instabilité durable guette », le communiqué souligne que « la haine et la détestation ne peuvent être la base d’une société juste et fraternelle ».
Aussi la FPF exhorte-t-elle chacun « à exercer son droit de vote avec conscience et responsabilité » pour « renforcer le tissu social et promouvoir la dignité humaine inaliénable ». Elle alerte « sur l’impasse dangereuse que représentent pour notre pays, notre démocratie et notre société, les discours et visions des partis extrêmes ».
Le 13 juin déjà, l’Église protestante unie de France (EPUdF, luthériens et réformés) s’est dite « sous le choc d’un parti politique d’extrême droite, porté en première place par notre pays » lors des élections européennes.
« Se tenir à l’écoute de l’Évangile a nécessairement des conséquences politiques qui s’opposent au programme du Rassemblement national », a écrit sa présidente Emmanuelle Seyboldt.
« Nous résisterons donc aux sirènes de la violence et de l’inhumanité véhiculées par l’extrême droite et le Rassemblement national », selon le communiqué.
De son côté le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) s’est inquiété le 11 juin des « secousses politiques qui ébranlent notre pays » révélatrices des « tensions lourdes qui parcourent notre société » et « des identités qui se crispent ».
Son président Erwan Cloarec a appelé, dans un discours lors de l’assemblée plénière du CNEF, à « refuser les peurs, les tentations du repli aussi bien que les promesses humaines de lendemain qui chantent, et manifester au monde qu’une autre société est possible ».