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La Haute Cour donne 7 jours au gouvernement pour un plan d’évacuation médicale de Gaza

Cette décision vient après l'annulation par Netanyahu de l'évacuation de 150 enfants blessés de Gaza, une décision qualifiée par Physicians for Human Rights in Israel de "cruelle, dangereuse et politique"

Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Un jeune Palestinien amputé évacué de la bande de Gaza assis dans un fauteuil roulant sous le regard d'un secouriste, lors d'une visite de presse organisée, à bord d'un hôpital flottant émirati dans le port égyptien d'Al-Arish, le 4 juillet 2024. (Crédit : Giuseppe CACACE / AFP)
Un jeune Palestinien amputé évacué de la bande de Gaza assis dans un fauteuil roulant sous le regard d'un secouriste, lors d'une visite de presse organisée, à bord d'un hôpital flottant émirati dans le port égyptien d'Al-Arish, le 4 juillet 2024. (Crédit : Giuseppe CACACE / AFP)

La Haute Cour de justice a ordonné au gouvernement de l’informer, dans un délai d’une semaine, des progrès réalisés dans la mise en œuvre d’un mécanisme permanent d’évacuation médicale des habitants de Gaza malades et blessés du territoire déchiré par la guerre, à la suite d’une requête déposée par des groupes de défense des droits de l’homme sur cette question.

L’ordre a été donné dimanche, quelques heures avant que le gouvernement n’annule l’évacuation de 150 enfants malades et blessés de Gaza, revenant vraisemblablement sur l’engagement pris lors d’une audience au tribunal d’autoriser des évacuations ad hoc, sous réserve de contrôles de sécurité, jusqu’à ce qu’un nouveau mécanisme soit mis en place.

Bien qu’aucune déclaration n’ait été faite sur les raisons de l’annulation de l’évacuation des enfants, la chaîne publique Kan a rapporté que le Premier ministre Benjamin Netanyahu en avait pris la décision lui-même, à la suite de l’attaque du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah à Majdal Shams, au cours de laquelle 12 enfants ont été tués.

Un porte-parole de la Direction nationale de la diplomatie publique du bureau du Premier ministre a refusé lundi de dire pourquoi l’évacuation avait été annulée et si une nouvelle date serait fixée pour celle-ci.

En réponse, le bureau du Premier ministre a déclaré à Kan que le ministère de la Défense était responsable du calendrier d’évacuation. Le ministère de la Défense n’a pas répondu aux demandes de commentaires du Times of Israel.

La plainte a été initialement déposée par Physicians for Human Rights in Israel (PHRI) et d’autres groupes le 5 juin, après la fermeture par les autorités égyptiennes du point de passage de Rafah entre Gaza et l’Égypte à la suite du lancement de l’opération menée par Tsahal dans la ville du sud de Gaza début mai. C’est par ce point de passage que se faisaient les évacuations médicales pendant et avant la guerre.

Une ambulance transportant un garçon palestinien blessé et les membres de sa famille évacués de la bande de Gaza, arrive à l’hôpital émirati dans le port égyptien d’Al-Arish pour qu’il soit emmené sur un vol pour un traitement aux Émirats, le 4 juillet 2024. (Crédit : Giuseppe CACACE / AFP)

Suite au dépôt de la requête, les premières évacuations médicales d’une centaine de patients de Gaza ont eu lieu le 27 juin, cinq jours avant la première audience du tribunal sur la requête, le 1er juillet, permettant l’évacuation ponctuelle de Gazaouis nécessitant un traitement médical en dehors de la bande de Gaza.

Cet engagement a été confirmé dans une lettre envoyée par le secrétaire du cabinet Yossi Fuchs aux responsables des ministères des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de la Santé et des Transports, dans laquelle il indiquait que Netanyahu avait demandé à ces ministères « de mettre en œuvre immédiatement un plan détaillé pour toutes les questions relatives aux malades ayant des problèmes médicaux complexes et qui, en raison de leur situation, ont besoin d’un traitement supplémentaire en dehors de la bande de Gaza ».

La PHRI a dénoncé la décision du gouvernement d’annuler l’évacuation prévue pour lundi, la qualifiant de « cruelle et dangereuse » et fondée sur des « motifs politiques cyniques ».

Selon l’organisation, « mettre en danger des enfants malades à Gaza ne ramènera pas ceux qui ont perdu la vie dans le nord d’Israël », en référence à l’attaque du Hezbollah sur Majdal Shams.

« Ce retard dans l’évacuation montre une fois de plus le mépris d’Israël pour la vie des enfants et des civils innocents à Gaza. La vengeance n’est pas une politique légitime ».

La requête initiale soulignait que, même avant la guerre, le système médical de Gaza n’était pas équipé pour faire face à des situations médicales complexes, et que de nombreux habitants de Gaza ayant besoin de tels soins étaient donc soignés en dehors du territoire, principalement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Depuis le début de la guerre, déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre, le système médical de Gaza est soumis à une pression intense, en raison du grand nombre de blessés résultant des opérations israéliennes, ainsi que de la détérioration des conditions humanitaires, qui a entraîné une augmentation de diverses maladies, et de la destruction des installations médicales à Gaza au cours des combats.

L’armée israélienne a découvert, à maintes reprises, terroristes et infrastructures du Hamas au sein même d’hôpitaux et de cliniques de Gaza.

La pédiatre Tanya Haj-Hassan, à gauche, examine des enfants blessés à l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa à Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, le 16 mars 2024. (Crédit : Abdel Kareem Hana/AP)

Depuis le début de la guerre et jusqu’au 7 mai, date à laquelle le point de passage de Rafah a été fermé, quelque 4 895 malades et blessés ont été évacués de la bande de Gaza, presque tous des enfants, des femmes et des hommes de plus de 60 ans, sur un total de 12 760 demandes.

Ces évacuations ont cessé après le 7 mai. Au 5 juin, près de 14 000 personnes blessées ou gravement malades et nécessitant des soins médicaux en dehors de Gaza attendaient d’être évacuées, comme l’indique la requête de PHRI.

L’organisation a rappelé dans sa plainte que même après le désengagement de Gaza en 2005, Israël avait reconnu ses obligations humanitaires dans le territoire, et que le gouvernement était désormais tenu d’agir conformément au droit constitutionnel et administratif israélien, ainsi qu’aux paramètres du droit international.

Les personnes évacuées de Gaza depuis le 7 octobre à des fins médicales se rendent dans des pays tiers pour y recevoir d’autres traitements et peuvent être accompagnées d’un tuteur ou d’un autre soignant. Toutes les personnes dont l’évacuation a été approuvée sont soumises à des contrôles de sécurité, de même que leurs tuteurs.

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