La Knesset approuve à l’unanimité le gel de la hausse des salaires des députés
Le chef de l'opposition, Yair Lapid, juge "scandaleuse" la hausse automatique des salaires et appelle à "renforcer la confiance du public dans la Knesset et ses représentants élus"
Alors que pandémie de coronavirus qui a fait grimper les chiffres du chômage à des niveaux sans précédent, la Knesset a adopté à l’unanimité lundi soir une loi qui suspendra les hausses des salaires des députés pour l’année fiscale 2021.
Les députés étaient supposés recevoir une augmentation de salaire mensuelle de 6 500 shekels, un chiffre ironiquement gonflé par la situation économique du pays.
En vertu des règles actuelles, les salaires des députés sont calculés sur la base du salaire moyen dans le pays. Cependant, ce chiffre a considérablement augmenté ces derniers mois, et notamment parce que la plupart des employés peu rémunérés sont en réalité désormais au chômage, suite à la fermeture en masse de commerces dus aux deux confinements imposés pour endiguer la pandémie de coronavirus.
Cette proposition de loi a été soumise par le chef de l’opposition Yair Lapid et le député de Yesh Atid Mickey Levy.

Ils ont émis un communiqué jugeant « scandaleuse » l’augmentation automatique des rémunérations chaque année et l’attribue au fait que « les salaires ne sont pas déterminés par une commission publique, mais par les membres de la Knesset eux-mêmes ».
Ce communiqué appelait également à un gel de toute hausse jusqu’à la fin de l’année 2020, ce qui donnera au Parlement le temps de convenir d’un nouveau mécanisme pour le calcul des salaires des députés et afin de « montrer l’exemple et renforcer la confiance du public dans la Knesset et ses représentants élus ».
Le député du Likud Shlomo Karhi a émis certaines réserves concernant la proposition de loi, la décrivant comme « un moindre mal ».
Il a accusé l’opposition de se plier à l’opinion publique et a déclaré qu’ils avaient auparavant bloqué une proposition qu’il avait faite pour officialiser une méthode de gestion des salaires de tous les cadres supérieurs de la fonction publique.
Le mois dernier, 980 370 Israéliens étaient sans emploi, ce qui correspond à 25 % de la population active. Parmi eux, 628 344 personnes étaient en congés sans solde.
Durant le premier confinement, les chiffres du chômage ont explosé et 800 000 personnes ont rapidement perdu leur emploi.
À mesure que la pandémie reculait, certains ont pu retourner travailler, mais avec l’arrivée de la seconde vague, le gouvernement a imposé un autre confinement et le taux de chômage a de nouveau grimpé.
La semaine dernière, un rapport du bureau du service de l’emploi israélien a mis en garde contre le « chômage chronique », car les données ont montré qu’en octobre, un pourcentage plus important d’inactifs avaient été licenciés plutôt que d’être simplement mis en congé, ou en congé sans solde, par rapport aux mois précédents.
Selon les données présentées par l’agence au ministre de l’Économie Amir Peretz, sur les nouveaux demandeurs d’emploi en octobre, 16,1 % ont déclaré avoir été licenciés. En comparaison, ils étaient 9,3 % en septembre et 6,3 % et 11,4 % en mars et avril, respectivement, mois au cours desquels le premier confinement a été imposé.