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La mer Morte s’assèche et c’est le retour forcé vers la nature

L'apparition rapide de plus de 6 000 dolines contraint les résidents, qui vivent du tourisme, à trouver des solutions créatives pour rester à flots

Saline sur les côtes de la mer Morte, le 11 janvier 2017. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israël)
Saline sur les côtes de la mer Morte, le 11 janvier 2017. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israël)

Un renard roux émerge d’un trou béant, et avance sur la pointe des pattes sur un sol effrité jonché de bouts de lampadaires. Il y a à peine deux ans, la plage d’Ein Gedi était remplie d’enfants mangeant des glaces, et de parents trimbalant des paniers de pique-nique en direction du littoral.

Mais quand les énormes dolines [forme caractéristique d’érosion des calcaires en contexte karstique] ont commencé à phagocyter la plage, les touristes ont battu en retraite et laissé la place aux renards.

Les dolines, ces crevasses qui se forment lorsque la roche calcaire sous la surface se dissout par les eaux souterraines, sont apparues autour de la mer Morte à la fin des années 1980. Aujourd’hui, le niveau de la mer chute de plus d’un mètre par an.

En 1990, il y avait un peu plus de 100 dolines, selon le Geological Survey of Israël. Depuis 2005, la situation est critique. En effet, le nombre et la taille des dolines ont considérablement augmenté.

Aujourd’hui, on compte plus de 6 000 dolines, et de nouvelles se forment chaque jour.

Ci-dessus : Jaky Ben Zaken, habitant de la mer Morte, présente son travail dans notre vidéo 360°. Cliquez ou bougez votre téléphone, pour explorer les environs.

Les dolines ont complètement transformé le paysage autour de la mer Morte. Les résidents ont été contraints de repenser et de re-concevoir la vie autour de ce phénomène géographique unique. Il n’y a plus de plages publiques sur la partie nord de la mer, Mineral Beach et la plage d’Ein Gedi. Les 40 emplois supprimés ont également lourdement impacté l’économie de la région.

Ces deux zones touristiques sont désormais des villes-fantômes. Des énormes structures en béton se sont effondrées, laissant derrière elles un paysage post-apocalyptique. Le pont qui surplombait la rivière Arugot, de 60 millions de dollars, qui devait permettre aux voitures de circuler sur la route 90, même durant les vents d’hivers (qui imposent la fermeture de la route au moins deux semaines par an), a disparu, tout comme le tronçon à grande vitesse de la Route 90 au sud de la réserve naturelle d’Ein Gedi. Il a été remplacé par une passerelle qui traverse la région, sur laquelle des gazelles nourrissent leurs petits. Et aucune station d’essence n’est accessible à moins de 60 kilomètres.

En 2015, des dolines ont entraîné la fermeture de cette portion de la route 90, photographiée le 6 janvier 2016. Les conducteurs doivent maintenant prendre une déviation très proche de la réserve naturelle d'Ein Gedi. (Crédit : Luke Tress/Times of Israël)
En 2015, des dolines ont entraîné la fermeture de cette portion de la route 90, photographiée le 6 janvier 2016. Les conducteurs doivent maintenant prendre une déviation très proche de la réserve naturelle d’Ein Gedi. (Crédit : Luke Tress/Times of Israël)

La Jordanie aussi a son lot de problèmes de dolines, mais à moindre échelle, a déclaré Ariel Meroz, géologue pour le Geological Survey. « Il y en a bien moins [là-bas] parce que la formation géologique est différente. Il y a 10 fois moins de dolines en Jordanie qu’en Israël », explique-t-il.

L’inconvénient c’est que ces dolines ont créé une réserve naturelle impénétrable. C’est assez ironique de réaliser que les dolines vont protéger l’écologie fragile du développement humain bien mieux que n’importe quel lobby environnemental.

Je sens la terre bouger sous mes pieds

Imaginez un seau percé, placé sous un robinet. Le seau, c’est la mer Morte. Le robinet, c’est le Jourdain. Le petit trou, c’est l’eau qui s’évapore ou qui est pompée par les usines Dead Sea Works dans le bassin austral.

Tant que le robinet débite de l’eau à un rythme relativement stable, le seau restera plein, même si l’eau fuit. Mais depuis les années 1960, le robinet a été coupé, parce que la Syrie, la Jordanie et Israël redirigent l’eau du Jourdain, cruciale pour les projets agricoles et les résidents. Sans influx, le niveau de l’eau du seau continue de descendre.

Chaque année, les plagistes remarquent qu’il faut marcher davantage pour rejoindre l’eau. Les communautés tentent de s’adapter. A Einot Tzukim, une oasis d’eau douce au nord de Mineral Beach, l’Autorité des parcs et de la nature a pavé un sentier plus long vers la plage, déplacé les douches plus près de l’eau, et répète ces opérations tous les ans, dans d’autres endroits également.

Ein Gedi a recours à un service de transport pour amener les touristes vers la mer. Sur la route, des panneaux indiquent les niveaux de l’eau des années précédentes. Ils se sont adaptés, jusqu’au jour où le sol s’est ouvert sous le parking. Les tentatives de remplissage des dolines ont échoué, et la plage est fermée depuis 2015.

Un panneau à Einot Tzukim, sur les côtes de la mer Morte, indique le niveau de l'eau en 1990. Le 6 janvier 2016, l'eau était à plus d'un kilomètre de là. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israël)
Un panneau à Einot Tzukim, sur les côtes de la mer Morte, indique le niveau de l’eau en 1990. Le 6 janvier 2016, l’eau était à plus d’un kilomètre de là. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israël)

Dans la région de la mer Morte, des dolines font leur apparition lorsque l’eau douce dissout des couches de sel souterraines, ce qui provoque un effondrement du sol du dessus. Cette eau douce souterraine provient des pluies d’hiver qui tombent de Jérusalem à Hébron. Elles se sont écoulées dans l’aquifère des montagnes de Judée et atteignent la mer Morte.

Bien que cette eau souterraine ne soit pas suffisante pour stopper le déclin du niveau de l’eau, elle impacte grandement la périphérie de la mer Morte. Alors que le littoral recule, l’eau douce continue sa course, dissout davantage de couches de sel et provoque des dolines.

Même si l’Autorité des eaux d’Israël et son homologue jordanien ont ouvert le barrage qui bloque l’eau du nord, les dégâts ont déjà commencé il y a 50 ans. Les dolines et l’incertitude qui les entourent font partie du paysage de la mer Morte pour les décennies à venir.

Plus précieux que l’or

L’eau est l’une des ressources les plus précieuses au monde, et la situation géopolitique au Moyen-Orient complique davantage la situation.

Les scientifiques estiment que la mer Morte ne disparaîtra jamais complètement, mais que l’année 2050 sera une année décisive, durant laquelle la mer sera si salée que le sel empêchera l’eau de s’évaporer. On pourra alors observer une gadoue gluante.

Avant que les pays qui entourent cette étendue ne commencent à exploiter l’eau, 1,3 milliard de mètres cube d’eau coulait chaque année depuis la rivière du Jourdain et se déversait dans la mer Morte. Aujourd’hui, à peine 5 % de cette eau atteint la mer Morte, selon EcoPeace, un groupe environnemental qui étudie l’eau entre Israël, les Territoires palestiniens et la Jordanie.

Si le niveau de l’eau de la mer Morte continue à baisser à ce rythme, elle pourrait être réduite à une simple grosse flaque d’ici quelques décennies. Les scientifiques estiment que la mer Morte ne disparaîtra jamais complètement, mais que l’année 2050 sera une année décisive, durant laquelle la mer sera tellement salée que le sel empêchera l’eau de s’évaporer. On pourra alors observer une gadoue gluante.

Dans les années 1960, la Syrie, la Jordanie et Israël ont commencé à dévier l’eau à des fins agricoles et alimentaires. 96 % de l’eau du Jourdain et de la rivière Yarmouk, le principal affluent du Jourdain, qui traverse la Syrie et la Jordanie, étaient utilisés par les fournisseurs d’eau du pays.

Aerial view of sinkholes on the Dead Sea shoreline, September 30, 2010 (photo credit:Yuval Nadel/Flash90)
Les dolines du rivage de la mer Morte, le 30 septembre 2010. (Crédit :Yuval Nadel/Flash90)

Alors que la disparition de la mer Morte inquiète de plus en plus, Israël a, à contrecœur, commencé à ouvrir le barrage de Deganaya, au sud de la mer de Galilée. Cette démarche a permis à un filet de 9 millions de mètres cube d’eau chaque année depuis 2013, de s’écouler. Cette quantité devrait augmenter et atteindre 30 millions de mètres cube cette année.

Afin de maintenir son niveau actuel, la mer Morte aurait besoin d’environ 800 millions de mètres cube par an. Dans le meilleur des cas, selon EcoPeace, un changement dans la politique de gestion des eaux pourrait libérer 400 millions de mètres cube pour rejoindre la rivière : 200 millions depuis Israël, 100 millions de Jordanie et 100 millions de Syrie.

Mais cet objectif est peu susceptible d’être atteint. En effet, chaque pays présente ses propres difficultés, a expliqué Mira Edelstein, une chercheuse pour EcoPeace, spécialisée dans la mer Morte.

S’occuper des questions inhérentes à l’eau est loin d’être une priorité pour la Syrie, dans le contexte de guerre civile actuelle. En Jordanie, les infrastructures d’eau sont datées, au point que près de 50 % de l’eau est perdue à cause de fuites dans les tuyaux. Le pays aurait besoin d’une réfection de tout le réseau de distribution d’eau.

« C’est une solution à long terme, et la réfection des infrastructures est onéreuse, mais ça reste plus facile que de s’adresser à Dieu et de son bon vouloir », a affirmé Edelstein.

De plus, la Jordanie gère actuellement un afflux d’un million de réfugiés syriens, et leur présence pèse sur une région où l’eau se fait déjà rare.

Un panneau prévenant les visiteurs du danger des dolines sur les rivages de la mer Morte, le 3 janvier 2017. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israël)
Un panneau prévenant les visiteurs du danger des dolines sur les rivages de la mer Morte, le 3 janvier 2017. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israël)

L’espoir repose donc sur Israël. Les besoins en eau pour l’agriculture ont longtemps dépendu exclusivement de la mer de Galilée. La technologie de dessalement a mis fin à ces années de dépendance, mais les politiciens trainent toujours les pieds.

« Nous devons faire comprendre à ceux qui prennent les décisions, que ces décisions doivent être prises aujourd’hui, même si nous n’en ressentirons les effets que dans 20 ans », a expliqué Edelstein.

« Ce n’est pas ce que les politiciens souhaitent, parce qu’ils veulent que les choses se produisent durant leurs mandats. Mais aujourd’hui, le dessalement a ouvert tellement d’options pour l’économie de l‘eau. Nous ne sommes plus un pays pauvre en eau. Notre dessalement ne fonctionne même pas à pleine capacité, et nous avons un surplus. »

La plupart des militants et des résidents se concentrent sur le redémarrage du flux du Jourdain comme le meilleur moyen de freiner la baisse du niveau de l’eau. Cependant, EcoPeace montre du doigt l’industrie du minéral dans le bassin austral de la mer Morte. Depuis 1979, la mer Morte est divisée en deux bassins d’évaporations à des fins industrielles. Les hôtels d’Ein Bokek sont construits sur les rives de ces bassins d’évaporations. La section septentrionale est une étendue d’eau toujours naturelle, bien qu’en nette diminution.

Selon les estimations d’Edelstein, 70 % de la baisse du niveau d’eau de la mer Morte étaient imputable à la pénurie d’eau du Jourdain, et 30 % à l’industrie qui entoure la partie australe de la mer. Ces chiffres se rapprochent désormais de 60 % et 40 % respectivement, dit-elle. « [Les industries] continuent à puiser de l’eau, d’année en année, du bassin septentrional, et puisqu’il y a, de manière générale, moins d’eau, l’impact est d’autant plus important », a affirmé Edelstein.

Une montagne de potasse dans une usine de la mer Morte. Illustration. (Crédit : Yossi Zamir/Flash90)
Une montagne de potasse dans une usine de la mer Morte. Illustration. (Crédit : Yossi Zamir/Flash90)

Les dirigeants locaux soutiennent les usines, et indiquent qu’elles créent de l’emploi dans une région économiquement déprimée. « Ce qui est plus important [que les usines], c’est de ramener de l’eau à la source », a expliqué Jaky Ben Zaken, un résident du Kibboutz Shalem, qui gère un groupe de bateaux touristiques sur la mer Morte et qui travaille avec plusieurs chercheurs.

« La Jordanie, c’est fini. Si on ne fait rien, ce que feront les usines ne changeront rien. »

Ben-Zaken rappelle qu’il y a six ans, lors d’un hiver particulièrement pluvieux, l’Autorité de l’Eau a ouvert le barrage de Deganya pour éviter les inondations. « À certains endroits, le Jourdain faisait plus de 20 mètres de large », raconte-t-il. « Le niveau de la mer Morte est monté de 14 centimètres en 4 jours. Je travaillais sur les lieux, pour éviter que les gens ne se fassent emporter. »

Une solution propre à chaque endroit

Dans les années 1980, Einot Tzukim était l’un des parcs nationaux les plus fréquentés en Israël, une oasis en plein désert, des bassins d’eau douce qui se déversaient dans la mer Morte. Plus de 400 000 personnes flânaient chaque année sur les sentiers ombragés, nageaient tour à tour, dans les eaux douces puis salées. Comme tous les autres commerces autour de la mer Morte, chaque année, le parc prolongeait son chemin vers la plage.

À la fin des années 1990, le littoral reculait encore davantage, dévoilant un terrain boueux, rempli de mini-canyons et de dolines prêtes à s’effondrer. Après la tentative échouée de construire une sorte de plancher en bois sur les pare-boues, le parc a dû se rendre à l’évidence : il fallait fermer la plage.

C’est ce qui a été fait en 2000. Le parc n’a accueilli que 6 000 visiteurs cette année-là. Mais alors que l’eau continuait à reculer, les bassins d’eaux douces, qui constituaient un lieu de vie pour les poissons et oiseaux en danger, ont fait de même. Les animaux ont eu du mal à s’adapter, car les bassins disparaissaient et réapparaissaient tous les quelques mois.

Les piscines de rétention d'eau douce d'Einot Tzukim, le 3 janvier 2017. trois piscines servent de réservoir pour un projet de pompage à 2,5 millions de shekels. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israël)
Les piscines de rétention d’eau douce d’Einot Tzukim, le 3 janvier 2017. trois piscines servent de réservoir pour un projet de pompage à 2,5 millions de shekels. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israël)

En 2011, Eldad Hazan, gérant d’Einat Tzukim, a convaincu l’Autorité de la nature et des parcs et d’autres associés, d’injecter 2,5 millions de shekels dans un important projet de pompage. Ces pompes déplaçaient l’eau douce depuis son point d’origine souterrain – un point près du littoral – vers trois bassins industriels permanents. Ces bassins industriels sont situés à proximité des cascades d’origine, près des tables de pique-nique dans la zone touristique.

Aujourd’hui, plus de 120 000 visiteurs viennent chaque année profiter de l’ombre des peupliers et des gorges de sources d’eau douce. Ils peuvent profiter des visites guidées gratuites dans le parc, où le projet de pompage a permis la protection du kili d’Arabie et du tilapia du Jourdain, deux poissons qui ne naissent que dans cette zone.

« Nous avons fait un compromis : prendre de l’eau localement et l’utiliser dans la région, mais la manipuler de façon à ce que nous puissions préserver le site comme un endroit adapté aux randonnées, aux balades, à la natation, tout en conservant les habitats uniques à cet endroit », a déclaré Hazan.

Les gens peuvent encore trouver des façons d’utiliser les sites caractéristiques et irremplaçables dans la région, mais chaque lieu affecté par les dolines nécessite une solution différente, explique Hazan.

Pour Einot Tzukim, c’était des pompes à eau. Dans d’autres endroits, ce sera des ponts, des passerelles en bois, des exploits d’ingénierie, l’identification d’emplacements alternatifs ou d’autres solutions créatives. Il faudra des sommes d’argent énormes et des années d’études, a-t-il confié.

Une piscine construite pour les visiteurs d'Einot Tzukim, le 3 janvier 2017. Le parc a fermé l'accès à ses plages en 2000, mais le nombre de visiteurs a sans cesse augmenté depuis que le programme de pompage a été mis en place. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israël)
Une piscine construite pour les visiteurs d’Einot Tzukim, le 3 janvier 2017. Le parc a fermé l’accès à ses plages en 2000, mais le nombre de visiteurs a sans cesse augmenté depuis que le programme de pompage a été mis en place. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israël)

Hazan a ajouté que les structures en ruine de Mineral Beach et la plage d’Ein Gedi sont un rappel saisissant et quotidien de ce qui pourrait arriver à son parc. « Cela nous montre le genre de situation dans laquelle nous nous trouvons, et nous avertit que nous devons réfléchir, nous devons planifier, nous devons rester humbles », a-t-il dit.

« Rien n’est garanti, c’est complètement incertain. Einot Tzukim pourrait être dans la même situation que les autres sites d’ici deux ans, mais nous espérons que ce ne sera pas le cas, parce que nous évaluons les risques.

L’herbe est plus verte de l’autre côté de la doline

Bien que les dolines aient causé des destructions environnementales et économiques massives, elles sont aussi d’une beauté impressionnante, qui ne se trouve nulle part ailleurs dans le monde. Eli Raz, l’expert israélien en dolines le plus connu, a proposé la création d’un « parc géologique ouvert » permettant aux visiteurs d’observer (en toute sécurité) les dolines à partir de plates-formes et de tours d’observation.

Un cabinet d’architectes a visité le site auquel il pensait, près de son domicile au Kibboutz Ein Gedi, qui a une forte concentration en dolines. Mais le projet a été arrêté, et Raz n’est pas certain de la raison de cette interruption. Dov Litvinoff, maire du conseil régional de Tamar, a déclaré qu’aucune compagnie d’assurance n’aurait accepté de prendre en charge le site.

« Je peux amener des gens parce que je connais très bien la région », a déclaré Raz, qui propose des visites des dolines à ses heures perdues, en dehors de ses engagements de recherche.

« Parce qu’il n’y a pas d’autres endroits similaires à celui-ci, les gens vont dans ces sites par eux-mêmes et se mettent en danger. Il fait qu’il y ait un site accessible et sûr. »

Le littoral en recul laisse une fine croûte de sel quand le niveau de la mer Morte chute de plus d'un mètre, comme dans cette zone photographiée le 11 janvier 2017. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israël)
Le littoral en recul laisse une fine croûte de sel quand le niveau de la mer Morte chute de plus d’un mètre, comme dans cette zone photographiée le 11 janvier 2017. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israël)

« Avec toutes les tragédies ici – et la baisse du niveau de l’eau en est vraiment une – il y a aussi de belles découvertes liées aux dolines, notamment les fouilles pour trouver des diamants de sel », a déclaré Raz. « Au-delà de l’expérience intellectuelle de la recherche sur les dolines, les visiter est une expérience qui réveille vraiment tous les sens. Les dolines sont esthétiquement très belles. »

« Il y a tellement de possibilités pour les géologues. Ils peuvent étudier tant d’aspects différents ; C’est comme une étude de cas ouverte », a-t-il ajouté.

« La géologie concerne toujours ce qui s’est passé, il y a peut-être un million d’années, peut-être un demi-million d’années, mais à la mer Morte, vous voyez des choses qui se produisent sur le moment », a déclaré Meroz du Geological Survey of Israël.

Les formations de sel peuvent prendre de nombreuses formes, comme celles trouvées sur les rivages de la mer Morte, au nord de Mitzpe Shalem, le 11 janvier 2017. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israël)
Les formations de sel peuvent prendre de nombreuses formes, comme celles trouvées sur les rivages de la mer Morte, au nord de Mitzpe Shalem, le 11 janvier 2017. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israël)

Même les dolines sont ourlées d’argent

Harel Ben Shahar, directeur de la région d’Arava pour l’Autorité israélienne de la nature et des parcs, qui comprend la réserve d’Ein Gedi, a indiqué qu’il y avait quelques conséquences non intentionnelles mais positives de ces dolines.

Étant donné que les options de tourisme traditionnel s’amenuisent, Ben Shahar est à la recherche d’alternatives, y compris le développement de nouveaux sites archéologiques et la construction de sentiers de randonnées accessibles en fauteuil roulant, afin d’attirer plus de visiteurs.

Harel Ben Shahar, drecteur de la région Arava de l'Autorité de la nature et des parcs d'Israël, qui comprend la réserve naturelle d'Ein Gedi, devant un verger de dattes abandonné, le 3 janvier 2017. (Crédit : Luke Tress/Times of Israël)
Harel Ben Shahar, drecteur de la région Arava de l’Autorité de la nature et des parcs d’Israël, qui comprend la réserve naturelle d’Ein Gedi, devant un verger de dattes abandonné, le 3 janvier 2017. (Crédit : Luke Tress/Times of Israël)

De plus, bien que la nouvelle déviation de la Route 90 soit beaucoup plus proche de la zone protégée de la réserve d’Ein Gedi, les virages et les tournants obligent les conducteurs à voyager à 50 km/h au lieu de 90 km/h, ce qui a fait drastiquement diminuer le nombre de décès de gazelles atteintes par les voitures, dit-il.

Le parc Ein Gedi est en train de faire pression sur le ministère des Transports pour désigner la région par un sentier panoramique, ce qui lui permettrait d’obtenir des fonds supplémentaires pour enlever certains des détritus laissés par le passé touristique de la région : des bosquets de palmiers de dattiers morts et des stations-service désaffectées, des salles de bains publiques, des parkings et d’autres structures.

« Je ne perçois pas le rétrécissement de la mer Morte comme positif, mais les dolines sont une bonne chose, parce que cela signifie que l’on ne peut pas développer la terre à cet endroit », a déclaré Michael Blecher, un écologiste de l’Autorité de la nature et des parcs Autorité de la réserve Ein Gedi.

« Ce sera une véritable zone de conservation de la nature, et elle ne sera pas accessible. C’est ce que j’ai appris en Russie quand nous avons étudié la conservation des régions. Je ne comprends pas pourquoi Israël s’obsède à exploiter chaque endroit. Pourquoi ne pouvez-vous pas en laisser un peu à la nature ? »

Personne n’apprécie les idées de Blecher autant que les renards roux. Ils émergent des dolines sur la plage d’Ein Gedi dans ce qui ressemble à un terrain vague apocalyptique. Sans même s’arrêter pour observer s’il y a une présence humaine, le renard sautille à travers son nouveau domaine sans crainte, se faufilant à travers des bancs de pique-nique fêlés et un restaurant en ruine.

Au loin, la lumière du soleil étincelle la mer Morte, chaque semaine un peu plus loin.

La mer Morte vue depuis un restaurant abandonné de la plage publique du kibboutz Ein Gedi, le 3 janvier 2017. (Crédit : Luke Tress/Times of Israël)
La mer Morte vue depuis un restaurant abandonné de la plage publique du kibboutz Ein Gedi, le 3 janvier 2017. (Crédit : Luke Tress/Times of Israël)

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