La police perquisitionne l’éditeur d’Olmert après la divulgation présumée de renseignements
Les policiers ont mené une opération dans les bureaux de Yedioth Books et au domicile de l'éditeur travaillant sur les mémoires de l'ancien Premier ministre emprisonné
La police a mené jeudi une opération dans la maison d’édition Yedioth Books à Rishon Lezion, en quête d’informations secrètes qui auraient pu être transmises par l’ancien Premier ministre Ehud Olmert, actuellement en détention.
Cette maison d’édition est la propriété de Yehioth Ahronoth, le quotidien israélien le plus vendu.
La police s’est également rendue au domicile de Yehuda Yaari, qui publie les mémoires d’Olmert pour l’éditeur.
Le 18 mai, l’un des avocats d’Olmert a été intercepté par des gardiens de prison avec des documents secrets appartenant à l’ancien Premier ministre à l’issue d’une visite dans sa cellule. Au cours d’une fouille de cette dernière, les agents de sécurité ont découvert d’autres documents.
En conséquence, les forces de l’ordre ont décidé d’ouvrir une enquête préliminaire sur Olmert. Les découvertes devraient être présentées à la police et aux services de sécurité du Shin Bet, et une décision devra être prise sur l’éventuelle ouverture d’une enquête criminelle sur Olmert, avait alors expliqué la Deuxième chaîne.
Selon des informations, l’avocat transportait deux chapitres des mémoires d’Olmert, qu’il écrit pendant sa détention. Ces chapitres seraient consacrés au bombardement d’un réacteur nucléaire syrien en septembre 2007.

Olmert est la seule personnalité impliquée dans l’affaire qui, en tant que Premier ministre, n’avait pas signé d’accord de confidentialité sur le bombardement, que des médias étrangers attribuent à Israël.
Suite à la découverte de ces documents, Olmert aurait perdu certains privilèges en prison, notamment une permission et l’accès à un téléphone public.
Au cours de sa dernière permission, Olmert avait rencontré le responsable de la censure militaire. Des sources proches de l’ancien Premier ministre avaient indiqué que les deux chapitres avaient déjà été approuvés par le responsable de la censure publique il y a deux mois, et qu’il n’y avait donc aucun fondement à l’ouverture d’une enquête criminelle.
Israël n’a jamais confirmé officiellement sa responsabilité dans l’attaque menée contre le réacteur, dans la région syrienne de Deir Ezzor, et il avait été interdit aux médias de parler d’un lien avec Israël. Toutefois, peu de temps après le raid, Olmert avait laissé entendre qu’Israël était à l’origine du bombardement en disant que « les services de sécurité et les forces de défense israéliennes montrent un courage inhabituel. Nous ne pouvons naturellement pas toujours montrer notre jeu au public. »
Le 1er juin, le bureau du procureur de l’Etat a demandé le report d’une audience prévue la semaine suivante sur l’allègement de la peine de l’ancien Premier ministre. Le bureau du procureur de l’Etat cherchait à soumettre les documents secrets à la commission d’application des peines, exigeant que les membres de cette dernière obtiennent des garanties de sécurité appropriées.
L’ancien Premier ministre, qui purge actuellement une peine de 27 mois pour plusieurs affaires de corruption, écrit ses mémoires dans sa cellule. Dans la mesure où, lorsqu’il était Premier ministre, il était au courant des secrets les mieux gardés de l’Etat juif, les autorités de la prison ont demandé que tous les écrits soient transférés aux représentants de la censure avant d’être livrés à son éditeur.
Olmert a souligné qu’il ne tentait pas de contourner les lois.
« On ne m’a jamais dit qu’il était interdit de transférer des écrits », a-t-il déclaré, selon la Deuxième chaîne. « Les avocats sont impliqués dans ce que j’écris et vérifient tout. »
Olmert a commencé à purger sa peine dans la prison de Maasiyahu à Ramle au mois de février 2016, et demande dorénavant une libération anticipée. La loi autorise les autorités à réduire les condamnations d’un tiers pour bon comportement du détenu.