Israël en guerre - Jour 467

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La procureure générale bloque le renvoi du chef de la police de Tel Aviv

Baharav-Miara s’interroge sur les motifs et le moment choisi pour cette décision, qui fait suite aux critiques de Ben Gvir sur l’attitude d’Amichai Eshed envers les manifestants

La procureure générale Gali Baharav-Miara lors d'une conférence de la section israélienne de l'Association of Corporate Counsel (ACC), à Tel Aviv, le 5 juillet 2022. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90) 
La procureure générale Gali Baharav-Miara lors d'une conférence de la section israélienne de l'Association of Corporate Counsel (ACC), à Tel Aviv, le 5 juillet 2022. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90) 

La procureure générale, Gali Baharav-Miara, a ordonné vendredi matin que la destitution du chef de la police du district de Tel Aviv, Amichai Eshed, soit bloquée.

Elle s’interroge en effet sur la légalité d’une décision qu’elle estime être motivée par des considérations purement politiques.

Le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, a annoncé jeudi qu’Eshed serait muté au département de formation de la police, sur recommandation du chef de la police israélienne, Kobi Shabtai.

Cette décision sonne comme le licenciement et le désaveu cinglant d’Eshed, qui aurait eu pour ambition de prendre la tête de la police.

Selon les médias israéliens, Ben Gvir n’aurait pas apprécié ce qu’il estime être une gestion trop douce des manifestants anti-gouvernementaux.

Dans une brève déclaration en réaction à l’annonce faite par Ben Gvir, le cabinet de Baharav-Miara a fait savoir que l’examen initial des conditions du licenciement d’Eshed « soulevait des questions préoccupantes sur la légalité et le bien-fondé du processus, et notamment les motifs de la décision, le moment choisi pour l’annoncer et son contexte ».

« Ainsi, poursuit la déclaration, le procureur général a ordonné aux organes compétents de bloquer toutes les décisions concernant Eshed, dans l’attente des conclusions de l’examen juridique. Qu’il soit clair que jusqu’à ce que l’examen soit terminé… Eshed demeurera en poste. »

La déclaration de Baharav-Miara est intervenue quelques heures après l’appel lancé à la démission de Shabtai, l’actuel chef de le police, par d’anciens chefs de la police.

Dans une lettre, ils se sont dits « choqués » par l’attitude de Shabtai, qu’ils qualifient de « pire chef de la police israélienne » et accusent d’avoir « perdu le droit moral et éthique de continuer » à diriger.

À gauche : Amichai Eshed, commandant de la police de Tel Aviv, s’adresse aux médias sur les lieux d’un attentat terroriste rue Dizengoff, dans le centre de Tel Aviv, le 9 mars 2023 (Crédit : Erik Marmor/Flash90) ; à droite : Le ministre de la Sécurité intérieure Itamar Ben Gvir à l’entrée de l’aéroport Ben Gurion près de Tel Aviv, le 9 mars 2023 (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Figurent parmi les signataires les ex-chefs Roni Alsheich, Moshe Karadi, Shlomo Aharonishki, Assaf Hefetz et Rafi Peled.

« Vous travaillez avec un criminel condamné pour faire de la police une milice privée, pour au final satisfaire les caprices politiques d’un ministre », écrivent-ils, accusant Shabtai de participer activement à « une purge prenant pour cible un chef courageux ».

Avant d’être ministre, Ben Gvir a été arrêté des dizaines de fois et reconnu coupable d’incitation à la violence et de soutien à un groupe terroriste juif.

Ben Gvir a réagi à cette lettre ouverte des anciens chefs de la police en les traitant d’« officiers nuls, qui se sont rassemblés alors qu’ils ont détruit la police et la sécurité nationale, certains d’entre eux étant par ailleurs corrompus. »

« Ils feraient mieux de se tenir tranquilles au lieu de gêner le travail du chef de la police et de ses effectifs », a-t-il déclaré.

Le chef de la police israélienne Kobi Shabtai arrive sur les lieux d’un attentat terroriste, rue Dizengoff, dans le centre de Tel Aviv le 9 mars 2023. (Crédit : Jack Guez/AFP)

Ben Gvir a affirmé jeudi que la mutation d’Eshed était « prévue de longue date » et qu’il ne s’agissait « pas un licenciement ».

Néanmoins, il a été critiqué par les chefs de l’opposition, qui y voient une décision politique.

Yesh Atid, le parti du chef de l’opposition Yair Lapid, a qualifié Ben Gvir de « clown minable de TikTok » et l’a accusé de vouloir faire de la police une police politique.

Pour sa part, le chef du parti Kakhol lavan, Benny Gantz, l’a accusé de procéder à une « purge politique ».

Cette semaine, vingt-cinq anciens chefs et commandants de police auraient écrit au Premier ministre pour lui dire que les décisions de Ben Gvir en matière sécuritaire menaient tout droit à une troisième Intifada.

Lors des manifestations de jeudi, au cours desquelles l’autoroute Ayalon a été bloquée durant deux bonnes heures, de même que les accès à l’aéroport Ben Gurion, Ben Gvir aurait été mécontent de l’attitude de la police.

La chaîne publique Kan et d’autres médias ont indiqué qu’il s’était plaint que les policiers « n’aient pas suivi [s]es instructions, que ce soit à l’aéroport ou sur l’Ayalon… Ils font ce qu’ils veulent, ça ne peut pas continuer ainsi. »

Le même jour, il annonçait plusieurs nominations, dont celle d’Eshed à la tête du département de la formation.

Un canon à eau est positionné près des manifestants qui bloquent l’autoroute Ayalon à Tel Aviv le 9 mars 2023. (Crédit : Carrie Keller Lynn/Times of Israel)

Eshed se trouvait en congés lors des grandes manifestations du 1er mars à Tel Aviv, lorsque la police a été critiquée pour avoir faire preuve de brutalité envers les manifestants, dont plusieurs ont été blessés.

C’est son adjoint qui avait supervisé le maintien de l’ordre lors de ces manifestations.

Ben Gvir avait alors salué la sévérité dont avait fait preuve la police face aux troubles à l’ordre public.

Peu de temps après l’annonce de la décision de Ben Gvir, trois personnes ont été blessées par un attentat terroriste, rue Dizengoff, dans le centre de Tel Aviv.

Eshed s’est immédiatement rendu sur place pour décider des mesures à prendre en matière de sécurité.

Eshed a refusé de commenter l’annonce de sa mutation, rappelant que seule l’intéressait sa mission au service de la population.

Ben Gvir se plaint régulièrement du manque de dureté de la police envers les manifestants, qu’il qualifie d’« anarchistes ».

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