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La relation entre Trump et Israël est plus forte que jamais, dit l’envoyé américain

Dans une série d'interviews, Mike Huckabee a affirmé que le président ne "snobait" pas Israël en l'évitant lors de son voyage au Moyen-Orient, et que les États-Unis ne se mettront "jamais en travers" du droit à l'autodéfense du pays - même contre l'Iran

L'ambassadeur américain en Israël Mike Huckabee parle à la télévision israélienne dans une interview diffusée le 10 mai 2025. (Capture d'écran/YouTube)
L'ambassadeur américain en Israël Mike Huckabee parle à la télévision israélienne dans une interview diffusée le 10 mai 2025. (Capture d'écran/YouTube)

Dans plusieurs interviews qui ont été diffusées à la télévision israélienne samedi soir, l’ambassadeur des États-Unis au sein de l’État juif, Mike Huckabee, a déclaré que les liens unissant le président américain à l’État juif étaient plus forts qu’ils ne l’ont jamais été – à un moment où certaines informations ont pu laisser entendre que les relations entre Donald Trump et le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’étaient détériorées.

Interrogé sur la décision prise par Trump de ne pas venir en Israël lors de son prochain déplacement au Moyen-Orient – un déplacement qui comprendra des arrêts en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis – Huckabee a expliqué qu’elle ne signalait en rien une dégradation des liens entre Washington et Jérusalem.

« Ce premier voyage est consacré aux opportunités économiques. C’est sur cette question que le président se concentre », a dit Huckabee dans l’entretien qu’il a accordé à la chaîne d’information N12.

« Il n’a pas décidé de snober Israël », a-t-il insisté. « Il y a 200 nations dans le monde – ou presque – et il y a donc beaucoup de pays qu’il n’a pas encore visités, il y a beaucoup de pays qu’il ne visitera pas tout de suite. Il a passé plus de temps avec le Premier ministre d’Israël qu’avec n’importe quel autre haut-responsable de la planète. Je pense que cela en dit long ».

« J’ai simplement envie de dire : ‘Détendez-vous, calmez-vous, Donald Trump vous aime, il n’y a aucun doute à ce sujet, il assure vos arrières’, » a ajouté l’envoyé américain. « C’est le même même Donald Trump qui, pendant quatre ans, quand il était président, a fait plus pour Israël que n’importe quel autre président américain dans l’Histoire ».

Devant les caméras d’i24 News, dans une autre interview, il a répété les mêmes arguments et il a dit que Netanyahu « a passé plus de temps que moi avec Donald Trump au cours des trois derniers mois ».

Par ailleurs, alors qu’il s’exprimait sur la Treizième chaîne, Huckabee a fait savoir qu’il avait la certitude que le président américain se rendrait en Israël au cours de l’année à venir.

Le président américain Donald Trump accueillant le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la Maison Blanche, à Washington, le 7 avril 2025. (Crédit : Brendan Smialowski/AFP)

Huckabee a insisté sur le fait que Trump et Netanyahu avaient tissé une « relation exceptionnelle » et que le président américain « se soucie profondément d’Israël ».

« L’Amérique comprend qu’elle n’a pas de plus grand allié qu’Israël », a-t-il souligné.

Dans une quatrième interview qui a été accordée à la chaîne publique Kan, Huckabee – qui a longtemps été un ardent défenseur des implantations israéliennes en Cisjordanie – a été interrogé sur son soutien à la construction d’implantations à Gaza. Une perspective soutenue par certains politiciens de la droite de l’échiquier politique – avec parmi eux des membres de la coalition au pouvoir et des ministres.

« C’est certain, j’ai des idées bien arrêtées que j’ai pu exprimer au cours des nombreuses années passées ici – mais mon travail consiste à servir les intérêts du président et à faire part de ses positionnements », a-t-il répondu. « Et franchement, la question des implantations n’est pas une question américaine, c’est une question israélienne. Je suivrai les impératifs de la politique du président dans ce domaine. Mais nous reconnaissons également que ce n’est pas l’Amérique qui décidera de la manière dont Israël abordera le problème de la Judée-Samarie – cette décision sera prise en Israël et par les Israéliens ».

Devant les caméras de la Treizième chaîne, Huckabee a également évoqué les négociations en cours entre les États-Unis et l’Iran sur le programme nucléaire de la république islamique. Il lui a été demandé si Washington apporterait son soutien à une action militaire d’Israël contre l’Iran si un accord sur le sujet devait être signé et si l’État juif, dans ce contexte, considérait toujours Téhéran comme une menace.

L’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, s’exprimant lors de la conférence du Jewish News Syndicate, à Jérusalem, le 28 avril 2025. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

« Les États-Unis ne se sont jamais mis en travers du droit à l’autodéfense d’Israël, ce président ne s’est jamais mis en travers de ce droit », a-t-il dit.

« Je sais qu’il y a de l’anxiété ici, je le sens bien », a-t-il ajouté. Il a appelé les Israéliens « à observer tout ce que le président a fait [pour Israël] ».

Le gouvernement israélien serait mécontent des pourparlers en cours entre les Etats-Unis et l’Iran – des discussions qui seraient en train de se développer dans un cadre largement similaire au « Plan d’action global conjoint de 2015 », ou JCPOA, accord qui avait été conclu par le président américain de l’époque, Barack Obama, et que Netanyahu avait critiqué avec force, le considérant comme désastreux pour Israël.

Des femmes marchent près d’un bâtiment portant une peinture murale anti-américaine avec le slogan « À bas les États-Unis » et des crânes remplaçant les étoiles du drapeau américain, sur l’avenue Karim Khan Zand de Téhéran, le 26 avril 2025. (Crédit : ATTA KENARE / AFP)

Les dispositions de l’accord actuellement en discussion prévoient que l’Iran limiterait la taille de ses stocks et les types de centrifugeuses utilisées dans les installations nucléaires, et que le pays diluerait, exporterait ou scellerait son stock d’uranium à 60 % sous un contrôle sans précédent exercé par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), en échange d’un allègement substantiel des sanctions.

Une approche qui est très différente du positionnement de longue date de Netanyahu. Ce dernier n’a cessé de répéter qu’Israël ne permettra pas à l’Iran de posséder des armes nucléaires et il s’est opposé à toute négociation qui ne conduirait pas l’Iran à accepter un « accord de type libyen », soit un accord précisant que l’ensemble du programme nucléaire de Téhéran – tant militaire que civil – sera totalement démantelé.

Des soldats de la Brigade Golani opérant à Rafah, dans le sud de Gaza, sur une photo diffusée le 10 mai 2025. (Crédit : Armée israélienne)

Alors qu’il lui était demandé si les États-Unis soutenaient les nouveaux plans de l’armée israélienne – qui visent à intensifier l’offensive menée contre le Hamas à Gaza, même si cela devait mettre en péril les derniers otages qui y sont détenus – Huckabee a répondu que « tout le monde (…) veut d’abord que les otages rentrent chez eux, et c’est la plus grande priorité ».

« Nous voulons tous que les otages soient libérés », a-t-il déclaré, tout en précisant que la seule raison pour laquelle les otages étaient en danger était le Hamas. Il a ajouté qu’il était « inapproprié et franchement insultant » d’affirmer que les captifs étaient mis en péril par les décisions prises par les responsables américains ou israéliens.

La guerre avait commencé lorsque des milliers de terroristes du Hamas avaient franchi la frontière et qu’ils avaient commis un carnage dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023, massacrant plus de 1 200 personnes, des civils en majorité, et kidnappant 251 personnes au sein de l’enclave côtière. 59 y sont toujours.

« Si le Hamas se comportait de manière civilisée, tout serait déjà terminé », a-t-il expliqué, insistant sur le fait qu’il fallait exercer des pressions sur le groupe terroriste – et non sur le gouvernement israélien – pour qu’il accepte de remettre en liberté les 59 otages qui se trouvent encore dans la bande.

La mort de 35 captifs a été confirmée par l’armée.

Des manifestants brandissant des pancartes avec des photos des otages lors d’une manifestation hebdomadaire contre le gouvernement, sur la Place Habima, à Tel Aviv, le 10 mai 2025. (Crédit : Paulina Patimer/Mouvement de protestation pour la démocratie)

Dans ses interviews, l’envoyé a également répondu aux critiques formulées en Israël à l’encontre du récent accord qui a été signé entre les États-Unis et les terroristes houthis au Yémen – accord qui prévoit que les Américains mettront un terme à leurs bombardements si le groupe terroriste soutenu par l’Iran cesse de prendre pour cible les navires américains – laissant notamment la porte ouverte à la poursuite des frappes des Houthis en direction d’Israël.

Israël n’avait pas été informé de la finalisation de l’accord au préalable, ont indiqué des responsables. Et Trump avait annoncé sa conclusion quarante-huit heures après qu’un missile tiré par les Houthis eut touché la zone de l’aéroport Ben Gurion, à quelques centaines de mètres de la tour de contrôle. Plusieurs personnes avaient été légèrement blessées et la majorité des compagnies aériennes étrangères avaient pris la décision d’interrompre leurs services à destination et en provenance d’Israël.

« Voici ce que je peux vous dire parce que j’ai eu une conversation avec le président et avec le vice-président hier soir », a dit Huckabee devant les caméras de la chaîne N12. Il a ajouté que « 700 000 Américains vivent en Israël. Si les Houthis veulent continuer à faire des choses en Israël et s’ils doivent blesser un Américain, alors cela deviendra notre affaire ».

Alors que le journaliste, sur la chaîne N12, lui demandait s’il voulait dire que les États-Unis n’interviendraient contre le groupe rebelle que si un citoyen américain était blessé par un tir de missile, l’ambassadeur a répondu : « Il s’agit de déterminer ici ce qui peut potentiellement devenir notre affaire immédiate ».

Des propos qui ont fait écho à ceux tenus par Trump lors d’un entretien. Interrogé sur la promesse faite par les Houthis de continuer à attaquer Israël malgré l’accord conclu avec les États-Unis, le président américain a rétorqué que « j’en discuterai si quelque chose doit se produire ».

Dans la semaine, Huckabee avait fait savoir, dans une autre interview accordée à la chaîne d’information N12, que « les États-Unis ne sont pas obligés d’obtenir la permission d’Israël pour conclure un accord qui empêchera les Houthis de prendre pour cible nos navires ».

Fumée dans la zone de l’aéroport Ben Gurion après le tir d’un missile balistique sur Israël depuis le Yémen le 4 mai 2025. (Crédit : Capture d’écran/Réseaux sociaux ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Interrogé sur les nombreuses informations qui ont laissé entendre que Netanyahu avait été pris au dépourvu par l’annonce de l’accord finalisé entre les États-Unis et les Houthis, l’ancien gouverneur de l’Arkansas a déclaré à Kan : « Je ne sais pas ce qu’il savait et quand il l’a su. Je sais qu’il a été informé, mais je ne sais pas à quel moment ».

Depuis la signature de l’accord entre les États-Unis et les Houthis, le groupe yéménite soutenu par l’Iran a continué à tirer des missiles et des drones en direction d’Israël. Jérusalem a promis des représailles.

Des soutiens des houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, brandissent des armes et scandent des slogans lors d’une marche contre les frappes aériennes américaines, à Sanaa, au Yémen, le 17 mars 2025. (Mohammed Huwais / AFP)

Interrogé par i24 sur la coordination mise en place entre Trump et le président turc Recep Tayyip Erdogan concernant la Syrie – un sujet sur lequel Ankara est en désaccord avec Jérusalem et où une lutte de pouvoir se profile à l’horizon – l’ambassadeur Huckabee a indiqué que la bonne qualité des liens entre les deux dirigeants ne signifiait pas qu’ils ne pouvaient pas être en désaccord à huis-clos.

Il a ajouté que Trump s’efforçait de maintenir de bonnes relations avec de nombreux dirigeants avec lesquels il est pourtant en désaccord. Il a rappelé ses rencontres passées avec le russe Vladimir Poutine, avec le chinois Xi Jinping ou avec Kim Jong Un, en Corée du nord.

Samedi également, Huckabee a réagi à un article du Jerusalem Post qui mentionnait des propos tenus par une « source diplomatique du Golfe » qui affirmait que Trump reconnaîtrait bientôt un État palestinien. Il a évoqué une information « absurde » et il a dit que son petit-fils était assurément une source plus fiable que cette source citée dans l’article.

Les spéculations vont bon train sur ce que Trump annoncera lors de son prochain voyage au Moyen-Orient – le président américain a fait savoir qu’il se préparait à faire une « très, très grande annonce » – mais l’article du Post a été le premier à laisser entendre qu’elle pourrait être en lien avec la reconnaissance par les États-Unis d’un État palestinien. Le président américain, de son côté, n’a à aucun moment laissé entendre qu’une telle annonce était une possibilité.

Les États-Unis s’opposent depuis longtemps aux initiatives unilatérales prises par les Palestiniens pour obtenir le statut d’État, soulignant que cet objectif doit être atteint par le biais de négociations directes avec Israël.

Même sous la précédente administration américaine, qui était dirigée par le président Joe Biden – une personnalité considérée comme plus favorable à l’égard des Palestiniens – la Maison Blanche avait insisté sur le fait que l’Autorité palestinienne devrait subir d’importantes réformes avant qu’un État palestinien puisse être reconnu. Ramallah est depuis longtemps accusée de corruption et de mauvaise gestion.

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