La soldate tuée dans une fusillade à Jérusalem Est s’appelait Noa Lazar
La jeune femme, originaire de Bat Hefer, dans le nord, a été tuée à un checkpoint par un terroriste palestinien ; un garde blessé dans l'attaque est dans un état grave

L’armée a identifié dimanche la soldate qui a été tuée dans un attentat à l’arme à feu survenu à Jérusalem-Est. Elle a fait savoir que la jeune femme prise pour cible et qui a succombé à ses blessures s’appelait Noa Lazar et qu’elle avait 18 ans.
Selon Tsahal, Lazar, originaire de la communauté de Bat Hefer, dans le nord du pays, était membre du bataillon Erez au sein de la police militaire. La caporale Lazar a été promue au grade de sergent à titre posthume.
La soldate, un garde de 30 ans gravement blessé et deux agents de la police des frontières légèrement blessés par des « éclats », ont été les victimes d’un homme armé qui a ouvert le feu sur les forces de sécurité déployées au checkpoint de Shuafat, samedi soir, à Jérusalem-Est.
Tous les deux ont été évacués vers un hôpital de Jérusalem après l’attaque, ont indiqué la police et les médecins.
La mort de Lazar a été prononcée à l’hôpital, a noté l’armée qui a annoncé qu’elle avait succombé à ses blessures quelques heures après l’attentat, précisant que sa famille avait été informée de son décès.
L’hôpital Hadassah de Jérusalem a fait savoir, dimanche matin, que le garde avait été opéré pendant la nuit par des neurochirurgiens et qu’il restait dans un état grave. Il est actuellement placé sous respirateur.
Le Premier ministre Yair Lapid et le président Isaac Herzog ont émis des communiqués saluant la mémoire de la jeune femme et jurant d’appréhender l’auteur des coups de feu.
« C’est avec le cœur brisé que j’ai appris la nouvelle de sa mort », a dit Lapid. « En mon nom et au nom de tout le gouvernement d’Israël, je veux faire part de mes condoléances à sa famille et à ses amis. Aucun mot n’est assez fort pour compenser cette immense perte ».
« Nous ne prendrons aucun repos, nous ne nous arrêterons pas avant d’avoir présenté devant la justice ce terroriste pervers », a-t-il ajouté.
« Je fais part de mes condoléances à la famille qui pleure aujourd’hui une soldate de l’armée, la sergente Noa Lazar, pour qui la joie des fêtes s’est transformée en souffrance terrible et je prie pour le rétablissement des blessés de l’attentat à l’arme à feu qui a eu lieu à Jérusalem », a dit, pour sa part, Herzog.
« Aucun de ces terroristes dignes de mépris n’entravera notre détermination. Nous lutterons contre le terrorisme et nous continuerons à construire nos vies et à célébrer nos fêtes. Nous avons toute confiance dans l’armée et dans les forces de sécurité », a-t-il ajouté.
Le tireur palestinien serait apparemment arrivé à pied et il aurait ouvert le feu en direction des forces de sécurité déployées au checkpoint aux environs de 21 heures avant de prendre la fuite et de s’échapper vers le camp de réfugiés voisin de Shuafat.
Deux agents de la police des frontières ont également été légèrement blessés dans cette fusillade.

Les forces de sécurité ont pris d’assaut le camp de réfugiés de Shuafat après l’attaque pour retrouver l’auteur des coups de feu et deux autres suspects. Des forces spéciales et un hélicoptère ont pris par à cette chasse à l’homme. Le commandant de la police du district de Jérusalem, Doron Turgeman, a précisé que l’identité des trois hommes était connue de ses services.
Le ministre de la Sécurité intérieure, Omer Barlev, arrivé sur les lieux en compagnie des hauts-responsables des forces de l’ordre, a noté que les services de sécurité « mettront la main sur l’attaquant, mort ou vif ». Il a indiqué que le tireur était un résident de Shuafat âgé de 22 ans.
La police a fait part de l’arrestation de trois autres complices présumés. Ce sont des jeunes d’une vingtaine d’années qui sont originaires de Shuafat et d’Anata, en Cisjordanie, ainsi que de Beit Hanina, à Jérusalem Est.
Trois membres de la famille du tireur présumé ont aussi été placés en détention, a expliqué la Radio militaire.
L’homme soupçonné d’avoir amené le tireur dans son véhicule s’est rendu à la police. Il ne serait pas impliqué dans l’attaque. Il a dit qu’il transportait le jeune homme dans sa voiture jusqu’à Modiin quand ce dernier était sorti du véhicule au checkpoint, tirant au moins sept balles avant que l’arme ne s’enraye.
Le groupe terroriste palestinien du Hamas, à la tête de la bande de Gaza, a déclaré qu’il « apportait [s]a bénédiction » à « cette opération héroïque », affirmant que cette fusillade était survenue « en réaction aux incursions à Al-Aqsa et aux agressions commises aujourd’hui à Jénine par l’occupation ». Dans la matinée de samedi, deux Palestiniens auraient été tués pendant un raid d’arrestation mené par les militaires à Jénine, une ville de Cisjordanie.
« Ces opérations transmettent deux messages, celui que la révolte de notre peuple prend de l’ampleur et qu’elle ne s’apaisera pas et celui que les opérations, les tirs, les meurtres commis par nos jeunes qui se révoltent vont hanter les occupants et les habitants des colonies, partout où ils se trouvent, en réponse à leurs crimes et à leurs incursions dans la mosquée Al-Aqsa », a continué le Hamas.
Sur des photos des lieux de la fusillade, des taches de sang sur des pierres pavées et sur la chaussée à côté d’une guérite. La police a interdit d’accès l’endroit où s’est produit l’attentat et elle recueille actuellement des éléments pour l’enquête.

La fusillade aurait été saluée par des feux d’artifice dans le camp de réfugiés de Shuafat.
L’attaque survient alors que l’armée et la police sont en état d’alerte élevée à Jérusalem et en Cisjordanie pendant la période des fêtes juives. Le bureau du Premier ministre a déclaré que Lapid avait procédé à une évaluation sécuritaire avant le début de la fête de Souccot qui commence dimanche soir « en mettant l’accent sur le déploiement des forces à Jérusalem et sur le mont du Temple, ainsi qu’ailleurs dans le pays ».
Les tensions étaient déjà fortes en raison d’une opération antiterroriste menée en Cisjordanie qui a entraîné la mort de plus de cent Palestiniens et qui a été l’occasion de procéder à plus de 2000 arrestations au cours d’opérations majoritairement nocturnes. Les troupes israéliennes ont régulièrement essuyé des coups de feu. La plupart des Palestiniens qui ont été tués étaient des hommes armés ou participaient à des affrontements violents, mais quelques civils qui se trouvaient là par hasard ont également perdu la vie.
Cette campagne avait été lancée à l’issue d’une série d’attentats qui a fait 19 morts du côté israélien entre la mi-mars et le début du mois de mai.