Israël en guerre - Jour 428

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L’agent de sécurité en poste à Amman aurait été interrogé par des policiers israéliens

Selon la Deuxième chaîne, le témoignage du garde sera remis au procureur général et au procureur d’État pour être étudié

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à droite, rencontrant le roi Abdallah II de Jordanie, en Jordanie, en janvier 2014. (Crédit : Kobi Gideon/Bureau du Premier ministre/Flash90/Dossier)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à droite, rencontrant le roi Abdallah II de Jordanie, en Jordanie, en janvier 2014. (Crédit : Kobi Gideon/Bureau du Premier ministre/Flash90/Dossier)

Le roi Abdallah II de Jordanie a lancé une tirade amère sans précédent ce jeudi contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Il a critiqué la manière dont le garde avait été chaleureusement accueilli comme un héros par le Premier ministre israélien qui l’avait embrassé à son retour d’Amman, un accueil qu’il juge « absolument inacceptable ».

Le roi a demandé à ce que l’agent de sécurité soit traduit en justice et a accusé Netanyahu de « spectacle politique » et d’utiliser « ce crime pour marquer des points en politique », après que le chef d’État israélien a publié des photos en train d’enlacer le garde.

Il a mis en garde Israël, affirmant que son attitude dans cette affaire aurait un « impact direct » sur la nature des relations entre les deux pays. La Jordanie et Israël sont liés par un traité de paix signé en 1994.

Le palais royal a publié sur Twitter une série critiques de la part du roi à l’intention de Netanyahu.

Il semblait également s’attribuer tout le mérite de la résolution de la crise en Israël et les fidèles musulmans au mont du Temple.

Le souverain hachémite, qui s’exprimait au cours d’une réunion avec de hauts responsables jordaniens, a appelé M. Netanyahu à « assumer ses responsabilités et prendre les mesures légales nécessaires pour juger le meurtrier et s’assurer que justice soit rendue, plutôt que de faire étalage d’un spectacle politique et de traiter ce crime de manière à marquer des points en politique ».

« Ce comportement provocateur, nous le refusons totalement (…) Il nourrit l’extrémisme », a dénoncé le roi Abdallah de Jordanie.

Mardi, Netanyahu a reçu l’agent de sécurité « Ziv » (son patronyme est toujours interdit à la publication), ainsi que l’ambassadrice d’Israël en Jordanie, Einat Schlein, dans ses bureaux de Jérusalem.

« Nous sommes heureux de te voir ici et de voir que tout est fini (…) Tu as bien agi et calmement (…) Tu représentes l’Etat d’Israël et l’Etat d’Israël ne l’oublie jamais », a dit Netanyahu.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le 25 juillet 2017, avec l'agent de sécurité 'Ziv' qui a abattu deux jordaniens alors qu'il était poignardé par l'un d'entre eux au à l'ambassade d'Israël à Amman, en Jordanie le 23 juillet (Crédit : Haim Zach / GPO)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le 25 juillet 2017, avec l’agent de sécurité ‘Ziv’ qui a abattu deux jordaniens alors qu’il était poignardé par l’un d’entre eux au à l’ambassade d’Israël à Amman, en Jordanie le 23 juillet (Crédit : Haim Zach / GPO)

Des photos de cette rencontre, notamment certaines dans lesquelles on peut voir Netanyahu enlacer l’agent de sécurité, ont été largement diffusées par le bureau du Premier ministre, notamment sur ses réseaux sociaux en langue arabe.

Invoquant la légitime défense, l’agent de sécurité a abattu Mohammed Jawawdah, 19 ans, était venu installer dimanche du mobilier dans l’ambassade. Le jeune homme a attaqué et blessé l’employé de l’ambassade, qui a riposté en tirant sur lui. Les coups de feu ont également mortellement touché le propriétaire de l’immeuble qui se trouvait à côté.

Le garde, étant accrédité comme diplomate israélien, était protégé et n’a pas été arrêté ni interrogé. Mais les autorités jordaniennes ont refusé de laisser le personnel de l’ambassade quitter le territoire.

Le chef de la diplomatie jordanienne Ayman Safadi a affirmé mardi qu’il n’y avait pas eu d' »arrangement » ni de « négociations » avec Israël sur la fusillade à l’ambassade.

Selon lui, le gouvernement voulait interroger le garde de sécurité avant de l’autoriser à quitter le pays, et « en dépit de l’immunité diplomatique, nous avons été en mesure de prendre sa déposition ».

Ayman Safadi, le ministre jordanien des Affaires étrangères, le 25 juillet 2017 (Crédit : AFP/Khalil Mazraawi)
Ayman Safadi, le ministre jordanien des Affaires étrangères, le 25 juillet 2017 (Crédit : AFP/Khalil Mazraawi)

La Jordanie continuera l’enquête jusqu’à ce que « la vérité soit établie et la justice rendue », a assuré M. Safadi.

Ce n’est qu’après l’intervention des États-Unis qu’Amman a reculé et a laissé les Israéliens quitter la Jordanie. Cependant, la Jordanie a précisé que les diplomates ne seront pas autorisés à revenir tant que le garde n’a pas été jugé, selon les médias jordaniens.

En présence de plusieurs hauts-responsables, le roi Abdallah s’est engagé à « mettre en œuvre toutes les ressources de l’État jordanien pour que justice soit rendue ».

« Et la gestion par Israël de l’affaire de l’ambassade, de la mort du juge Raed Zuaiter [qui possédait l’appartement ans lequel le garde vivait] et d’autres affaires, aura un impact direct sur nos relations », a-t-il ajouté.

Le garde de sécurité israélien aurait été interrogé jeudi par des enquêteurs de la police au sujet de l’incident.

Selon la Deuxième chaîne, le témoignage du garde sera remis au procureur général et au procureur d’État pour être étudié.

Le roi a ajouté que la Jordanie a « géré la crise » autour du mont du Temple et a permis la réouverture de la mosquée d’Al-Aqsa « grâce à notre position commune avec nos frères palestiniens ».

Toujours jeudi, le roi d’Arabie saoudite s’est attribué le mérite de la décision d’Israël de retirer les mesures de sécurités instaurées après l’attentat du 14 juillet sur le lieu saint. Riyad affirme que c’est parce qu’il demandé au président américain Donald Trump d’intervenir que la crise qui durait depuis deux semaines a pris fin.

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