L’Allemagne toujours prête à soutenir Israël avec des livraisons d’armes
Johann Wadephul a évoqué les attaques régulières, de la part des Houthis basés au Yémen ou du Hezbollah depuis le Liban, auxquelles est soumis l’État hébreu, menacé par l'Iran et ses supplétifs

Le chef de la diplomatie allemande a défendu mercredi devant les députés le soutien de son pays à Israël, y compris via des livraisons d’armes de plus en plus controversées, au cours d’une séance marquée par des incidents.
« L’Allemagne continuera à soutenir l’État d’Israël, y compris par des livraisons d’armes », a déclaré le ministre conservateur Johann Wadephul au Bundestag, évoquant entre autres les attaques régulières, de la part des Houthis basés au Yémen ou du Hezbollah depuis le Liban, auxquelles est soumis l’État hébreu, menacé par l’Iran et ses supplétifs.
« C’est pourquoi l’aide reste nécessaire », a insisté le ministre, qui doit s’entretenir jeudi avec son homologue israélien Gideon Saar, en visite à Berlin.
La séance des questions a été perturbée par une femme présente dans la tribune des spectateurs du Bundestag, qui a notamment hurlé en anglais « Libérez la Palestine » et « Non au génocide », en référence à la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza.
Un agent de sécurité l’a expulsée par la force.
Une députée de la gauche radicale Die Linke, Cansin Köktürk, a été invitée par la présidente du Bundestag, Julia Klöckner, à quitter l’hémicycle car elle portait un tee-shirt gris sur lequel était imprimé « Palestine ».
Le soutien sans faille envers Israël fait de plus en plus débat en Allemagne, qui est, aux côtés des Etats-Unis, l’un des plus fidèles alliés de l’État hébreu, en raison de sa responsabilité dans l’extermination de plus de 6 millions de juifs pendant la Shoah.
Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre, déclenchée par l’attaque sans précédent du groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien. Cette attaque avait plus de 1 200 morts côté israélien, essentiellement des civils.
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 50 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 20 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël affirme s’efforcer de minimiser les pertes civiles et souligne que le Hamas utilise les Gazaouis comme boucliers humains, en menant ses combats depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.
L’Allemagne a durci le ton le volet humanitaire de la guerre pour la première fois, le chancelier Friedrich Merz ayant menacé la semaine dernière le gouvernement de Benjamin Netanyahu de ne plus continuer à le soutenir, en raison de l’intensification de son offensive à Gaza.
« Je ne comprends franchement pas ce que l’armée israélienne est en train de faire dans la bande de Gaza », avait-il lâché. M. Wadephul avait dénoncé une situation humanitaire « intolérable ».
Les accusations de « génocide » contre Israël se multiplient, venant de l’ONU, de groupes de défense des droits humains, d’artistes et de pays de plus en plus nombreux. Israël les rejette.