L’ambassade brésilienne à Jérusalem, une « agression », selon un diplomate de l’AP
Ibrahim Alzeben a dit espérer que Jair Bolsonaro se rendrait dans les Territoires palestiniens pour discuter de cet éventuel transfert
Un déménagement de l’ambassade du Brésil en Israël vers Jérusalem serait une « agression » contre les Palestiniens, a affirmé mardi à l’AFP le représentant des Palestiniens à Brasilia, Ibrahim Alzeben.
Le diplomate, interrogé quelques jours avant une visite du président brésilien Jair Bolsonaro en Israël, a dit espérer que le chef d’Etat se rendrait également dans les Territoires palestiniens pour en discuter.
« Déménager l’ambassade – pas seulement celle du Brésil, de n’importe quel pays du monde – (…) à Jérusalem est une agression inutile, une agression contre le droit international et nos droits », a-t-il déclaré.
« Le Brésil a toujours (…) été un promoteur du processus de paix. Je ne comprends pas, je persiste à ne pas comprendre ni m’expliquer cette position qui revient à vouloir être partie d’un conflit entre la Palestine et Israël », a-t-il ajouté.
Le président brésilien d’extrême droite, entré en fonctions en janvier, avait fait de ce déménagement une promesse de campagne, s’alignant sur son homologue américain Donald Trump. Mais la question est « toujours à l’étude », déclarait le 20 mars le ministre des Affaires étrangères Ernesto Araujo.
Si le projet est mené à son terme, le Brésil pourrait craindre des représailles commerciales dans les pays arabes, où il exporte des quantités importantes de viande.
L’ONU considère que le statut de Jérusalem doit d’abord faire l’objet d’un accord entre Israéliens et Palestiniens avant que des représentations diplomatiques ne s’y établissent. Seuls les Etats-Unis et le Guatemala ont jusque-là installé leur ambassade à Jérusalem, mais d’autres pays y songent, comme la Roumanie.
M. Bolsonaro doit se rendre en Israël, un pays avec lequel il veut renforcer les liens diplomatiques, du 31 mars au 3 avril.
M. Alzeben a indiqué que le chef d’Etat n’avait pas répondu à une invitation à se rendre dans les Territoires palestiniens. « Nous espérons que le président y réfléchira à nouveau et acceptera », a-t-il affirmé.