L’ambassadeur d’Israël à l’ONU dit que Jérusalem n’a pas renoncé à l’annexion
Gilad Erdan affirme que la question n'est plus une priorité pour Washington, mais qu'elle peut être à nouveau abordée après les élections américaines

Le nouvel ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies a déclaré mercredi que les plans d’annexion de certaines parties de la Cisjordanie étaient remises sur la table, bien que les responsables américains et émiratis aient indiqué que cette initiative avait été annulée dans un avenir prévisible, dans le cadre des accords de normalisation que Jérusalem a signés cette semaine avec les Émirats arabes unis et le Bahreïn.
Gilad Erdan, un ancien membre du Likud du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui doit également prendre la fonction d’ambassadeur aux États-Unis, a déclaré qu’il avait parlé au Premier ministre à ce sujet.
« L’annexion n’est pas exclue. Elle peut être de nouveau débattue après les élections américaines », a déclaré Erdan à la radio de l’armée, faisant référence au élections du 3 novembre, au cours desquelles le président américain Donald Trump affrontera le démocrate Joe Biden.
« L’annexion n’a pas été annulée, mais elle n’est plus sur la liste des priorités des Américains », a-t-il ajouté. « Nous savions que cela ne pouvait se faire sans la coopération de l’administration Trump. »
Netanyahu avait promis depuis des mois d’annexer de grandes zones de Cisjordanie dès le 1er juillet, mais ce plan a été suspendu dans le cadre de l’accord de normalisation avec les EAU, comme le précise la déclaration commune des pays le 13 août. Trump a déclaré le mois dernier que la question avait été « retirée de la table », bien que Netanyahu insiste sur le fait qu’elle restait à l’ordre du jour.
Lors de son accueil de Netanyahu mardi, à la question de savoir si l’annexion était à présent « hors de la table », Trump a répondu : « Nous ne voulons pas en parler maintenant, mais pour les gens qui concluent [des accords de normalisation] et pour Israël, cela marche très bien. »

Des sources ayant une connaissance directe de la question ont récemment déclaré au Times of Israel que l’administration Trump avait donné aux EAU l’engagement, lors des négociations de normalisation, que Washington ne reconnaîtrait pas une annexion israélienne de la vallée du Jourdain et des implantations de Cisjordanie avant 2024 au plus tôt.
Les parties n’ont pas formellement fourni de calendrier exact du laps de temps où la question sera exclue.
Selon trois sources ayant une connaissance directe des négociations de normalisation, les responsables émiratis, menés par l’ambassadeur des Émirats arabes unis aux États-Unis Yousef Al Otaiba, se sont concentrés sur la recherche d’assurances de la part des États-Unis, plutôt que d’Israël, sur la question.
Ils n’étaient absolument pas intéressés à recevoir une promesse d’Israël de geler l’annexion, ont déclaré les sources, car ils comprenaient que Netanyahu n’irait pas de l’avant sans le soutien des États-Unis ; le Premier ministre l’ayant répété lui-même pendant des mois.

Les négociateurs de l’administration Trump, dirigés par le conseiller principal de la Maison Blanche Jared Kushner, ont accepté de fixer un calendrier d’annexion conforme à celui prévu pour les Palestiniens dans le plan de paix Trump, selon les sources.
Le plan « De la paix à la prospérité » de l’administration Trump, dévoilé en janvier 2020, donne à l’Autorité palestinienne une fenêtre de quatre ans pour l’adopter, pendant laquelle il est interdit à Israël de s’étendre dans les zones prévues par le plan pour un futur Etat palestinien.
L’administration Trump espère utiliser la dernière année de son hypothétique deuxième mandat pour « tenir les Palestiniens en haleine », en utilisant la possibilité de soutenir l’annexion comme dernier levier pour amener l’AP à la table des négociations, selon une source.
La Maison Blanche a refusé de commenter, tout comme les responsables des EAU à Washington et à New York.
Jacob Magid a contribué à cet article.