Lapid appelle Israël à être un Etat « de tous ses citoyens », puis se corrige
Le numéro 2 de Kakhol lavan a affirmé que la référence à l'égalité concernait seulement la communauté LGBT

Vendredi, Yair Lapid, le numéro 2 de Kakhol lavan, a affirmé qu’Israël « devrait être un Etat de tous ses citoyens », mais il a rapidement corrigé sa déclaration après des critiques de ses opposants politiques.
Lapid a fait sa remarque sur Twitter en référence aux lois de conscription polémiques d’Israël. Il a immédiatement été accusé d’anti-sionisme par des élus de droite, qui ont critiqué le dirigeant du parti centriste Yesh Atid pour son commentaire, qui réduirait l’identité juive d’Israël.
Quelques minutes plus tard, Lapid s’est clarifié, écrivant : « Ce que j’ai écrit concernait seulement les droits des LGBT. »
« Je suis, et j’ai été, contre toute forme ‘d’Etat de tous ses citoyens’ toute ma vie », a-t-il dit dans un tweet d’explication.
Lapid avait tweeté en réponse à un entretien accordé par le ministre des Transports nouvellement nommé Bezalel Smotrich, depuis longtemps opposé aux revendications de la communauté LGBT.

Smotrich a rapidement réagi à la gaffe apparente de Lapid.
« Qu’est-il arrivé à Israël en tant qu’Etat juif et démocratique ? Lapid, mon ami, je pense que vous vous êtes égaré », a déclaré Smotrich, un nationaliste d’extrême droite sans complexes, et numéro 2 sur la liste électorale parlementaire de l’Union des partis de droite.
Il a été rejoint par le ministre des Affaires étrangères Israël Katz du parti du Likud, qui a déclaré que le « slogan anti-sioniste » de Lapid était « grave et honteux » et visait à effacer l’identité juive d’Israël.
Il a affirmé que les partis arabes avaient été fondés sur l’idée de « détruire Israël de l’intérieur », en accusant Lapid « d’adopter le vocabulaire de l’ennemi ».
L’échange sur Twitter de ce vendredi survient quelques jours après que des journaux israéliens ont fait fuiter des commentaires de Moshe Yaalon, numéro 3 de Kakhol lavan, qui aurait fustigé Lapid pour sa campagne agressive envers les partis ultra-orthodoxes sur des questions religieuses et sociales.
« Lapid éloigne des électeurs potentiels du centre-droit et des communautés religieuses », aurait déclaré Yaalon aux activistes du parti. « Lapid est un poids. »
Politicien très à droite qui s’oppose à un Etat palestinien, Yaalon est considéré comme étant plus à droite que d’autres membres de son parti centriste.
Le parti de Lapid Yesh Atid se définit lui-même comme étant socialement libéral et opposé à la coercition par les partis politiques ultra-orthodoxes.
Ces questions occupent le centre du débat politique pour les nouvelles élections suite à l’échec de Netanyahu à négocier un compromis entre le parti de droite laïc Yisrael Beytenu et les partis ultra-orthodoxes dans le sillage de élections du 9 avril.
Lapid a fortement critiqué toute tentative d’introduire des restrictions religieuses juives dans la vie publique et s’est positionné en contre-poids aux ultra-orthodoxes sur les questions de religion et d’Etat.
Lundi, Smotrich a affirmé qu’il « travaille pour Dieu » – et non pas pour le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui l’a nommé – après avoir soulevé un tollé et fait l’objet de moqueries pour avoir appelé Israël à être gouverné par la loi religieuse juive, comme aux temps bibliques.
« Je ne suis pas l’homme du Premier ministre, je suis l’homme du peuple », a déclaré Smotrich à la chaîne publique Kan. « Je suis l’homme du public qui m’a envoyé, et – j’espère que je ne vais pas lancer une polémique – je travaille pour Dieu, et je fais ce que je pense être bon pour l’Etat d’Israël et le peuple d’Israël, selon ma vision du monde. »
Smotrich, un co-fondateur de l’ONG de droite Regavim qui cible les constructions illégales par les non-Juifs en Israël et en Cisjordanie, est entré à la Knesset en 2015 et s’est rapidement fait connaître pour ses positions de droite sans concessions et ses remarques polémiques.
Lors de ses quatre années à la Knesset, il a fait les gros titres pour avoir encouragé à refuser la conscription en protestation contre l’agenda politique « radical féministe » de l’armée, pour avoir comparé l’évacuation d’une implantation illégale à un « viol brutal », et pour avoir affirmé que des arabes « illettrés » pouvaient entrer à l’université uniquement grâce à la discrimination positive.
Il s’est également qualifié lui-même « d’homophobe fier » et a appelé à des maternités séparées entre Juifs et Arabes dans les hôpitaux. Il a aussi été impliqué dans l’organisation de la « Parade de la Bête » anti-gay à Jérusalem en réponse à la parade annuelle de la Gay Pride dans la ville.