L’armée a tiré sur un homme « suspect » qui traversait la frontière avec le Liban
"L'incident fait l'objet d'une enquête", a déclaré dimanche l'armée israélienne

Des soldats israéliens ont ouvert le feu dimanche sur une personne « suspecte » ayant traversé un secteur contesté de sa frontière avec le Liban, placée sous haute surveillance militaire en raison de fortes tensions entre les deux voisins.
« Lors d’une activité de routine sur le mont Dov (nord), des soldats ont repéré un suspect ayant traversé la ligne bleue, du Liban vers le territoire israélien. Le suspect a été blessé par un tir de l’armée et transporté à l’hôpital en Israël », a indiqué l’armée dans un communiqué.
Le Har Dov – ou mont Dov – est un versant du mont Hermon revendiqué aussi par le Liban qui nomme le secteur « fermes de Shebaa », mais qui selon l’ONU fait partie du Golan syrien « occupé par Israël ».
Tsahal a déclaré que le suspect avait été transféré vers un hôpital pour soigner ses blessures.
« L’incident fait l’objet d’une enquête », a déclaré Tsahal.
Selon la chaîne de télévision Al-Manar du mouvement terroriste chiite libanais du Hezbollah, ennemi d’Israël, il s’agit d’un berger syrien. Thèse reprise par l’armée libanaise : le « suspect » est en fait un berger syrien nommé Mohamad Noureddine Abdel al-Azim, qui faisait « paître » son bétail sur les hauteurs du village de Kfarchouba.
Début septembre, des échanges de tirs limités ont opposé à la frontière le Hezbollah et l’armée israélienne, rappelant brièvement la dernière grande confrontation entre les deux camps à l’été 2006.
Après différents conflits, Israël et le Liban demeurent techniquement en état de guerre et la Force intérimaire des Nations unies (Finul) est déployée dans le sud-Liban pour faire tampon entre les deux pays.
Au début du mois, les autorités israéliennes avaient repoussé vers le Liban, via la Finul selon des sources militaires, cinq Soudanais qui tentaient de traverser la frontière.
Par ailleurs, sept membres des milices pro-iraniennes combattant en Syrie au côté du régime ont été tués dans des frappes dans l’est du pays en guerre, a indiqué dimanche l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
L’OSDH n’a pas précisé qui était à l’origine des frappes survenues samedi tard le soir dans la région de Boukamal proche de la frontière irakienne.
« Des avions non identifiés ont ciblé une base contrôlée par les forces iraniennes et leurs milices alliées, dans la banlieue de la ville de Boukamal, tuant sept miliciens et détruisant un siège » militaire, a indiqué l’OSDH, en faisant état de plusieurs blessés, dont certains dans un état grave.
« Les raids ont eu lieu quelques jours après l’arrivée de renforts militaires » dans la base, selon l’ONG.
Le 5 mai, 14 combattants iraniens et irakiens ont été tués dans des raids dans le nord-est syrien, avait indiqué l’OSDH, en disant que « les frappes avaient été menées probablement » par Israël, pays voisin de la Syrie.
Depuis le 21 avril, des ONG et des médias d’Etat syriens ont fait état d’au moins six frappes imputées à Israël contre des positions iraniennes ou de groupes proches de l’Iran, y compris le Hezbollah libanais, en Syrie.
L’Iran et le Hezbollah, bêtes noires d’Israël, interviennent militairement en Syrie aux côtés du régime de Bachar al-Assad.
Israël confirme rarement ses opérations en Syrie, mais martèle régulièrement qu’il ne laissera pas la Syrie devenir la tête de pont de Téhéran.
Déclenchée en 2011 par des manifestations pro-démocratie, la guerre en Syrie s’est ensuite complexifiée avec l’entrée en jeu de plusieurs acteurs régionaux et internationaux. Le conflit a déjà fait plus de 380 000 morts et déplacé des millions de personnes.