L’armée de l’air israélienne effectue des frappes « précises et ciblées » dans Gaza
Le général de brigade Omer Tischler répond à des allégations selon lesquelles les frappes aériennes de Tsahal sont menées sans discernement
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Un officier supérieur de l’armée de l’air israélienne a répondu mercredi aux allégations selon lesquelles les frappes aériennes d’Israël sur la bande de Gaza ont été menées sans discernement, en affirmant que Tsahal suit de minutieuses procédures avant de frapper chaque cible.
« Depuis le massacre du 7 octobre, l’armée de l’air israélienne mène une opération précise, ciblée et basée sur des procédures. Je vais vous présenter les principes que nous gardons à l’esprit lors de la planification des opérations et répondre aux affirmations fallacieuses », a déclaré le général de brigade Omer Tischler, chef d’état-major de l’armée de l’air israélienne, dans une déclaration vidéo.
« Nos principes de planification sont les suivants 1. Frapper des cibles sur la base de renseignements et de la nécessité militaire d’un soutien aérien rapproché. 2. Les efforts d’évacuation : ils nous permettent de frapper et de manœuvrer dans des zones où la présence civile est minimale. 3. Choisir les bonnes munitions pour minimiser les dommages collatéraux : cela nous permet de frapper avec précision le [groupe terroriste palestinien du] Hamas, même s’il opère dans des zones civiles. 4. Suivi en temps réel : pendant la frappe, nous surveillons la zone ciblée. Si elle n’est pas conforme à nos procédures opérationnelles standard, nous l’annulons », a-t-il précisé.
Le président américain Joe Biden soutient pour l’essentiel la campagne militaire israélienne à Gaza, qui a éclaté après les massacres du groupe terroriste du 7 octobre, mais il a fait savoir à la mi-décembre qu’Israël était en train de perdre ses appuis dans le monde en raison de ses « bombardements aveugles ».
La guerre a éclaté suite au massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre dernier, au cours duquel près de 3 000 terroristes venus de la bande de Gaza ont franchi la frontière avec Israël par terre, air et mer, et tué près de 1 200 personnes, sans oublier les 240 otages de tous âges kidnappés sous un déluge de milliers de roquettes tirées sur les villes israéliennes. La grande majorité des victimes des hommes armés étaient des civils, bébés, enfants et personnes âgées.
En riposte, Israël s’est promis d’éliminer l’organisation terroriste et a lancé une offensive à grande échelle dans la bande de Gaza destinée à détruire ses capacités militaires et de gouvernance.
Dans sa déclaration, Tischler a également soulevé ce qu’il appelle « des questions qui ont été abordées dans les médias ».
« Tout d’abord, notre utilisation de ce que l’on appelle les ‘bombes stupides’. Ce terme désigne les munitions qui ne sont pas guidées. Il s’agit de munitions standard régulièrement utilisées par les armées du monde entier », a-t-il expliqué.
« Les munitions lourdes explosent sous terre, ce qui empêche la fragmentation et réduit considérablement l’onde de souffle et les débris qui en résultent. Dans ces frappes, le cratère résultant visible sur les images satellites indique que la détonation souterraine s’est en réalité produite sur une cible militaire, et a directement minimisé les dégâts dans les zones environnantes », a-t-il souligné.
« En outre, dans de nombreux cas, nous utilisons de petites PGM (munitions guidées de précision) pour frapper des cibles situées à proximité de zones sensibles. Ces cibles comprennent les lance-roquettes, les commandants, les puits de tunnel et les centres de commandement et de contrôle, qui sont situés dans toute la bande de Gaza », a expliqué Tischler.
« Je vais être très clair. En temps de guerre, les erreurs sont possibles. Elles sont exceptionnelles, mais elles sont toujours possibles. Dans ce cas, nous les étudions, nous en tirons les enseignements et nous modifions notre procédure », a-t-il ajouté.
Tischler a tenu ces propos au moment où le Hamas accuse Israël d’avoir tué 68 personnes lors d’une frappe, dimanche, dans le camp de Maghazi à Gaza. Un responsable militaire, cité jeudi par les médias israéliens, a déclaré que les « importants dommages collatéraux » occasionnés par un mauvais choix de munitions auraient pu être évités. L’armée israélienne a par la suite fait savoir qu’elle avait pour cible des hommes armés du Hamas et dit ses regrets pour les dommages occasionnés aux civils.