L’armée frappe le Hezbollah après la destruction d’un drone par le groupe terroriste
Les militaires ont dit avoir attaqué un complexe et des infrastructures dans la région de Baalbek, au nord-est du Liban, lieu connu pour être un bastion du Hezbollah
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Les forces israéliennes ont annoncé, dimanche, qu’elles avaient bombardé dans la nuit des sites appartenant à l’unité chargée de la défense antiaérienne du Hezbollah dans la région de Baalbek, située au nord-est du Liban, après que le groupe terroriste a abattu un drone militaire.
Parmi les cibles visées par l’armée de l’air, un complexe et trois infrastructures liées à cette unité stationnée dans le secteur de Baalbek, a noté Tsahal.
Une source proche du groupe terroriste a fait savoir à l’AFP que deux zones de la région avaient été prises pour cible : Janta, une région aride et montagneuse qui se trouve à proximité de la frontière avec la Syrie et Sifri, au centre de la vallée du Bekaa.
Une source issue du Département de la Défense civile, au Liban, a précisé que ces frappes n’avaient pas fait de blessé.
Baalbek, un secteur qui était connu, dans le passé, comme un bastion du Hezbollah, se trouve à presque cent kilomètres de la frontière israélienne. L’attaque qui a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche est la cinquième à avoir été lancée contre le Hezbollah dans cette région précise depuis le début de la guerre à Gaza.
Tsahal a indiqué que ces bombardements étaient venus répondre à la destruction d’un drone militaire qui survolait le sud du Liban, samedi, et qui a été abattu par le groupe terroriste à l’aide d’un missile sol-air.
Le Hezbollah avait initialement annoncé qu’il avait détruit un drone Elbit Hermes 450, affirmant ultérieurement que le modèle abattu était du type Hermes 900. Ces deux drones sont utilisés par l’armée à des fins de surveillance et d’attaque.
#المقاومة_الاسلامية تنشر مشاهد من عملية إسقاط مسيّرة مسلّحة تابعة لجيش العدو الإسرائيلي من نوع هرمز 900 فوق الأراضي اللبنانية.#طوفان_الأقصى pic.twitter.com/zFWF4TKsw2
— قناة الميادين (@AlMayadeenNews) April 6, 2024
Tsahal a fait savoir qu’une enquête avait été ouverte sur cet incident.
Au mois de février, le Hezbollah était parvenu à abattre un drone Hermes 450. A la suite de cet incident, l’armée de l’air israélienne avait lancé des attaques dans les profondeurs du Liban pour la première fois depuis de longues années.
D’autres sites du Hezbollah ont été visés, samedi soir, à Ayta ash-Shab et à Odaisseh, a poursuivi Tsahal.
Les tensions sont élevées dans la région depuis qu’une frappe israélienne présumée survenue lundi dernier à Damas a entraîné la mort de sept membres du Corps des gardiens de la révolution islamique, avec parmi eux un commandant des forces al-Quds, le général de brigade Mohammad Reza Zahedi. L’Iran a promis de se venger.
Le Hezbollah, soutenu par Téhéran, a indiqué soutenir le droit de la république islamique à « sanctionner » Israël et, dans un discours télévisé qui a été diffusé vendredi, son chef, Hassan Nasrallah, a dit que la réponse était imminente.
Nasrallah a par ailleurs averti que son groupe n’avait pas encore utilisé ses « principales armes » en presque six mois d’hostilités transfrontalières avec Israël, des hostilités qui avaient commencé vingt-quatre heures après le début de la guerre à Gaza, au lendemain de l’attaque du 7 octobre.
« Nous n’avons pas encore employé nos principales armes pas plus que nous n’avons utilisé nos principales forces », a commenté Nasrallah dans une allocution télévisée marquant la Journée al-Quds (Journée de Jérusalem) – une journée de rassemblements pro-palestiniens organisés par l’Iran et par ses alliés.
Deux officiels iraniens dont les propos ont été cités vendredi par le New York Times ont expliqué que l’Iran avait pris la décision d’attaquer directement Israël à des fins de dissuasion.
L’État juif, de son côté, s’est préparé à la possibilité d’une attaque de représailles, annulant les permissions de tous les soldats des unités de combat et mobilisant un plus grand nombre de militaires au sein des unités chargées de la défense anti-aérienne.
Depuis le 8 octobre, les forces du Hezbollah attaquent des communautés et des bases militaires israéliennes situées le long de la frontière – des frappes qui, selon le groupe terroriste, viennent soutenir Gaza dans le contexte de la guerre en cours au sein de l’enclave côtière. Jusqu’à présent, les hostilités à la frontière ont fait huit morts parmi les civils, côté israélien, auxquels s’ajoutent dix soldats et réservistes de Tsahal. Plusieurs attaques ont par ailleurs eu lieu en provenance de Syrie, sans toutefois faire de blessés.
Selon le Hezbollah, 271 de ses membres ont été tués par Israël lors de ces escarmouches, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 53 membres d’autres organisations terroristes, un soldat libanais et 60 civils au moins, parmi lesquels trois journalistes, ont été tués.