L’armée israélienne expose des milliers d’armes et équipements saisis au Hezbollah
Tsahal estime avoir éliminé 3 800 membres du Hezbollah au Liban, dont 44 depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, coupables de violations de l'accord
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a présenté une exposition massive d’armes du Hezbollah capturées par les troupes dans le sud du Liban et ont communiqué de nouvelles estimations des pertes subies par le groupe terroriste au cours des combats. Elles ont également fourni de nouveaux détails sur l’opération des « bipeurs » qui, il y a environ trois mois, a donné le coup d’envoi de l’offensive israélienne contre le mandataire iranien.
Israël et le Hezbollah ont conclu un accord de cessez-le-feu le mois dernier, plus d’un an après que le groupe terroriste a commencé à attaquer l’État juif le 8 octobre 2023, en tirant des roquettes et des drones sur des communautés situées le long de la frontière israélo-libanaise, un jour après que le Hamas, un autre groupe terroriste, a envahi Israël à partir de la bande de Gaza et perpétré un massacre.
Cette semaine, dans une base militaire du nord d’Israël, l’armée israélienne a invité des journalistes à voir des armes et d’autres équipements parmi les quelque 85 170 articles individuels capturés au Hezbollah au cours des combats.
Ces armes et matériels ont été saisis par des soldats israéliens lors d’opérations menées depuis la fin septembre dans une trentaine de localités du sud-Liban.
Cette exposition comprend notamment 6 840 roquettes, lance-grenades et missiles antichars, dont 340 Kornet de fabrication russe, ainsi que leurs lanceurs, 9 000 engins explosifs et grenades, 2 250 roquettes et mortiers non guidés, 2 700 fusils d’assaut et 2 860 canons et fusils de sniper sans oublier 60 missiles antiaériens.
Selon les informations de l’armée, on y trouve par ailleurs 20 véhicules saisis au Hezbollah par l’armée israélienne, 60 800 pièces d’équipement électronique, appareils de communication, ordinateurs et documents et 300 pièces d’équipement de surveillance, dont des jumelles.
Ces armes du Hezbollah proviennent en grande partie de Russie et d’Iran, mais certaines sont de fabrication locale, apprend-on de source militaire.
Selon les autorités militaires, certaines armes conformes aux normes de Tsahal – comme les mortiers – seront utilisées par l’armée.
3 800 combattants du Hezbollah tués
Par ailleurs, l’armée israélienne revendique la mort, lors des combats au Liban, de quelque 3 800 membres du Hezbollah, 2 762 d’entre eux tués lors de l’offensive terrestre israélienne lancée fin septembre. Des milliers d’autres hommes armés ont été blessés.
Au moins 44 membres du Hezbollah ont été tués par l’armée israélienne depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, a indiqué l’armée. Il s’agirait selon Tsahal d’agents coupables de violations du cessez-le-feu, présents dans le sud-Liban ou sur des sites affiliés au Hezbollah.
La majeure partie du haut commandement du Hezbollah – 13 de ses membres – et l’ancien chef Hassan Nasrallah, ont également été tués par Tsahal.
L’armée israélienne estime avoir détruit pas moins de 70 % des « armes stratégiques » du Hezbollah – missiles à longue portée, missiles antiaériens et missiles antinavires – et environ 75 % de ses lance-roquettes à courte portée.
Selon les calculs de Tsahal, le Hezbollah serait désormais incapable de mener des attaques de grande ampleur contre Israël.
Opération « bipeurs »
L’armée israélienne a également déclaré qu’elle avait joué un rôle clé dans l’opération « bipeurs » contre le Hezbollah, au cours de laquelle des milliers de bipeurs et de talkies-walkies ont explosé entre les mains de membres du groupe terroriste il y a environ trois mois.
L’opération a été lancée il y a une dizaine d’années dans le cadre d’un projet commun de l’armée israélienne et du Mossad, dans le cadre des préparatifs de l’armée pour surprendre ses ennemis en temps de guerre.
Le rôle du Mossad dans l’opération a été révélé en début de semaine par deux anciens agents qui ont participé à une émission de la chaîne américaine CBS.
Mercredi, l’armée a donné quelques détails sur son rôle dans le projet. Dès le début de la guerre, les services de renseignement israéliens ont intensifié leurs efforts en vue de mettre en œuvre l’opération. L’armée a déclaré qu’une équipe d’experts du renseignement opérait à partir d’une base de surveillance secrète dans le nord d’Israël pour rassembler les capacités de recherche, de surveillance et d’opération relatives au projet.
L’armée israélienne a recommandé d’attendre que le front nord devienne le front principal de la guerre avant de déployer les balises explosives, et non pas à un stade antérieur, lorsque le front principal était encore la bande de Gaza.
Les bipeurs ont explosé le 17 septembre et, le lendemain, des talkies-walkies utilisés par le Hezbollah ont également explosé.
L’armée a déclaré que le niveau de renseignement dont elle disposait sur le Hezbollah, ainsi que l’utilisation correcte et efficace de ce renseignement, étaient essentiels pour vaincre le groupe terroriste.
Selon l’armée israélienne, ces renseignements ont permis à l’armée israélienne de réduire les capacités du Hezbollah et de cibler ses principaux commandants, tout en maintenant le groupe terroriste dans l’ignorance, en particulier Nasrallah.
Dans les jours qui ont suivi l’opération, l’armée de l’air israélienne a frappé des milliers de cibles à travers le Liban, réduisant à néant la plupart des capacités du groupe terroriste en matière de roquettes et de drones.
Nasrallah a été assassiné lorsqu’Israël a bombardé son bunker à Beyrouth le 27 septembre, quelques jours avant que l’armée israélienne ne lance son offensive terrestre au Liban.