Le 7 octobre, « un traumatisme qui ressemble à l’Holocauste », dit l’envoyé d’Israël en France
Joshua Zarka a aussi rappelé qu'Israël aspire à vivre en paix avec ses voisins, et que le pays combat uniquement "ceux qui veulent [le] détruire"
Au micro de RTL ce lundi, en duplex de Jérusalem, l’ambassadeur d’Israël en France, Joshua Zarka, a expliqué que « le traumatisme que nous avons vécu le 7 octobre [2023], en tant que nation, est un traumatisme que nous n’avions jamais vécu. C’est quelque chose qui ressemble, au niveau de la mémoire nationale, à l’Holocauste ».
« Un an plus tard, nous essayons de sortir de ce traumatisme, mais ça prendra des années et des générations avant que nous puissions nous en sortir », a estimé le diplomate.
Il a évoqué le sort des deux otages franco-israéliens restants, toujours enfermés à Gaza, Ohad Yahalomi et Ofer Kalderon, indiquant qu’il ne savait pas s’ils étaient encore en vie.
Alors qu’Emmanuel Macron a demandé la semaine dernière l’arrêt de la livraison d’armes à Israël – ce à quoi Benjamin Netanyahu a répondu « honte à vous » –, Joshua Zarka a expliqué : « Ce n’est pas une crise entre les deux pays car il y a des relations amicales très profondes. La France a été à nos côtés dès le 7 octobre, sur instruction du président, et quand l’Iran a attaqué deux fois avec des missiles […]. Il y a un malentendu très profond sur ce que nous faisons, ce que nous voulons atteindre et ce dont nous [avons besoin] pour le faire. »
« Le président ne comprend pas que ce que nous voulons créer, ce sont des conditions à long terme qui permettront de créer une paix avec nos voisins », a-t-il poursuivi, rappelant la position israélienne. « Pour cela, le Hamas, comme puissance militaire, doit complètement disparaître. […] Quand on vit de façon régulière les tirs de missiles, les attaques, on ne peut pas s’arrêter tant que nous n’aurons pas vaincu cette organisation génocidaire et terroriste. »
Interrogé sur Jean-Luc Mélenchon, qui a appelé à « mettre des drapeaux palestiniens partout » par « acte de résistance », Joshua Zarka a regretté que les Palestiniens soit « le peuple le plus instrumentalisé du monde, par les Iraniens, par les organisations terroristes et, malheureusement, aussi par certains acteurs politiques qui, à des fins politiques, utilisent la souffrance de ce peuple, au lieu de nous aider à débarrasser le monde du terrorisme et de créer la paix entre les deux peuples ».
Il s’est aussi exprimé sur le bilan des morts à Gaza, quand le journaliste a voulu savoir s’il ressentait de la « compassion » envers les Palestiniens – une question posée de façon récurrente dans les médias français auprès des Israéliens mais pas aux Palestiniens bizarrement. « Chaque guerre est terrible. La dernière chose que nous voulons, c’est qu’il y ait des victimes civiles. » S’il explique que toutes les victimes n’étaient pas des terroristes, il souligne qu’un « très grand nombre » l’étaient.
Il a enfin évoqué le conflit entre Israël et l’Iran, affirmant ne pas s’attendre à une guerre totale entre les deux pays. « Nous n’avons que l’intention de vivre en paix avec le peuple iranien et avec tous les peuples de la région, y compris au Liban. […] Nous combattons ceux qui veulent nous détruire », a-t-il conclu.
Joshua Zarka est ambassadeur d’Israël en France depuis mai 2024 et travaille dans la diplomatie israélienne depuis 1991.