Le BNVCA appelle aux dons pour Saint-Martin-Vésubie, touché par les inondations
L’association rappelle que la ville, récemment dévastée par les eaux, a caché des Juifs pendant la Shoah

Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) a lancé un appel aux dons en faveur de la ville de Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes) à la suite des importantes inondations du 2 octobre dernier, qui ont causé la disparition d’au moins 13 personnes. Les dépouilles de cinq victimes de ces crues dévastatrices ont été rendues aux familles après leur identification formelle, a indiqué mercredi le parquet de Nice.
L’association rappelle que quelque 300 familles juives étrangères – 1 200 personnes – ont été cachées à Saint-Martin-Vésubie entre 1942 et 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale. La ville, située à proximité de la frontière italienne, était à l’époque sous domination italienne.
Plus de 800 Juifs auraient ainsi été sauvés grâce à la commune, qui comptait quelque 1 600 habitants.
En 2010, deux gendarmes et leurs épouses ont reçu, à titre posthume, le titre de « Justes parmi les nations ». La ville a été reconnue « commune membre des villes et villages Justes de France » en 2016, et une stèle a alors été inaugurée en hommage aux Justes et aux Juifs déportés de la commune.
« Le BNVCA n’oublie pas et veut témoigner toute sa gratitude en appelant à une mobilisation forte et nécessaire pour venir au secours d’une ville frappée par le malheur », écrit l’association. « Au nom de ce passé exemplaire de générosité, soyons à l’unisson, pour reconstruire l’avenir. »
Il est possible de faire un don sur Internet ou par courrier (BNVCA – Opération Solidarité avec St Martin-Vésubie ; 66, rue Laugier ; 75017 Paris).
100 % des dons seront reversés à la mairie de Saint-Martin-Vésubie.

Les dépouilles de cinq victimes des crues dévastatrices du 2 octobre près de Nice ont été rendues aux familles après leur identification formelle, a indiqué mercredi le parquet de Nice, portant à 13 le bilan provisoire des disparus dans la catastrophe, contre 9 auparavant.
L’eau a emporté « près de 400 tombes (…) ce qui complexifie considérablement la tâche des enquêteurs », a souligné le procureur de la République Xavier Bonhomme, en invitant à la « prudence » concernant le bilan provisoire de sept corps retrouvés dont cinq attribués avec certitude aux intempéries et 13 disparus.
Dans ce décompte, un corps avait été retrouvé à Monaco et rapidement remis aux autorités françaises.
Parmi les victimes identifiées figure aussi un pompier de 49 ans emporté par les eaux et à qui un hommage officiel doit être rendu mercredi après-midi en présence du préfet.
Sept corps ont aussi été retrouvés en Italie sans certitude sur la cause ou le lieu du décès.
« Dans le bilan, on peut certes additionner tout, mais tout en étant extrêmement prudents. Les recherches se poursuivent, le bilan n’est pas figé », a-t-il insisté.
« Il faut avoir conscience que nous sommes en présence d’un événement totalement hors norme », a souligné le procureur lors d’un point presse avec la gendarmerie.
Le procureur a fait référence aux dégâts matériels impressionnants subis par les deux vallées les plus touchées, la Vésubie et la Roya, mais surtout au caractère inédit selon lui en France de la destruction de deux cimetières, totale à Saint-Martin-Vésubie et partielle à Saint-Dalmas-de-Tende.
« D’après les informations que nous avons recueillies, c’est la première fois », a dit M. Bonhomme.
Or, « les médecins légistes nous disent qu’en général, au bout de quatre ou cinq jours dans l’eau, il est très difficile voire impossible de déterminer s’il s’agit d’un corps lié à la tempête ou (…) provenant d’un des deux cimetières », a-t-il ajouté.
« C’est empirique et à prendre avec précaution mais (…) nous avons peut-être 48 heures devant nous, et encore… », a complété le colonel Nicolas Thiburce, chef de division à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) dont l’équipe travaille à l’identification des corps.
Interrogé enfin pour savoir si des plaintes avaient été déposées par exemple pour des constructions en zones réputées inondables, M. Bonhomme a assuré : « Pour l’instant, je suis dans l’urgence de tout mettre en œuvre pour retrouver d’éventuelles victimes. Si je suis saisi dans les jours ou les semaines qui viennent de plaintes visant tel ou tel dysfonctionnement, je ferai mon travail. »