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Le cabinet socio-économique vote contre le retour des ouvriers de Cisjordanie

Le ministre des Finances a fait savoir qu'à part le ministre de l'Agriculture, qui s'est abstenu, tous les autres ministres ont voté à l'unanimité contre la mesure

Des ouvriers palestiniens, bloqués en Israël depuis les attaques du 7 octobre, retraversant la bande de Gaza au poste-frontière de Kerem Shalom avec Israël, dans le sud de l'enclave palestinienne, le 3 novembre 2023. (Crédit : Saïd Khatib/AFP)
Des ouvriers palestiniens, bloqués en Israël depuis les attaques du 7 octobre, retraversant la bande de Gaza au poste-frontière de Kerem Shalom avec Israël, dans le sud de l'enclave palestinienne, le 3 novembre 2023. (Crédit : Saïd Khatib/AFP)

Les 15 membres du cabinet socio-économique ont voté dimanche contre une proposition visant à autoriser à nouveau l’entrée en Israël des ouvriers palestiniens de Cisjordanie – qui avait été interrompue lors de l’assaut du groupe terroriste palestinien du Hamas contre Israël le 7 octobre.

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, chef du cabinet socio-économique, a fait savoir dans un communiqué qu’à l’exception du ministre de l’Agriculture Avi Dichter, qui s’est abstenu, tous les autres ministres ont voté à l’unanimité contre une telle mesure.

Dans un contexte de tensions sécuritaires accrues, le ministère de l’Agriculture avait proposé de limiter ces autorisations en ne les octroyant qu’aux femmes et aux hommes de plus de 60 ans.

Il a affirmé que le cabinet socio-économique recommande au cabinet de sécurité de ne pas approuver une telle mesure car « nous pouvons et devons avancer des solutions qui apporteront une alternative à l’économie. »

La plupart des travailleurs thaïlandais étant partis avec le début de la guerre, et Israël bloquant les travailleurs palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, le secteur agricole a connu une importante pénurie de main-d’œuvre.

L’exode a été aggravé par le fait que de nombreux Israéliens valides ont été appelés sous les drapeaux alors qu’Israël mène une incursion terrestre à grande échelle dans la bande de Gaza pour déraciner le groupe terroriste palestinien du Hamas.

Illustration : Le ministre de l’Agriculture Avi Dichter participant à une réunion du cabinet au bureau du Premier ministre, à Jérusalem, le 8 janvier 2023. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Selon la proposition du ministère de l’Agriculture, seuls les travailleurs agricoles déjà connus des agriculteurs qui les emploieraient seront pris en considération pour l’obtention d’un permis, et ils seront soumis à l’approbation des services de sécurité.

« L’argent et les permis de construire n’achètent pas la paix », a noté Smotrich dans un communiqué.

« Celui qui nous a tués quand il n’y avait pas d’argent nous tuera aussi quand il y en aura. La sécurité des citoyens d’Israël passe avant tout. »

Selon les médias israéliens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a soutenu la démarche visant à permettre aux Palestiniens de Cisjordanie disposant d’un permis de retourner travailler, mais il ne disposerait pas d’une majorité de soutien au sein du cabinet.

Illustration : Des ouvriers agricoles thaïlandais travaillant dans un champ situé à proximité du kibboutz Beeri, dans le sud d’Israël, le 16 juillet 2014. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Les agriculteurs se sont plaints des répercussions de la pénurie de main d’oeuvre en raison de la guerre. La plupart des terres agricoles les plus productives d’Israël se trouvent dans le Néguev occidental, une région que beaucoup ont quittée en raison des massacres du 7 octobre et des tirs de roquettes persistants en provenance de Gaza.

Le ministère de l’Agriculture a fait remarquer qu’il y avait une pénurie de 10 000 ouvriers environ et qu’il œuvrerait à prolonger les permis de résidence préexistants des travailleurs concernés. Il a ajouté travailler avec l’Autorité de la population, de l’immigration et des frontières (PIBA) du ministère de l’Intérieur dans le but de faire venir des ouvriers d’autres pays.

Des milliers de Palestiniens entrent régulièrement en Israël pour y travailler, car les salaires sont plus élevés qu’en Cisjordanie, mais Israël gèle parfois leurs permis en période de tensions accrues.

Les responsables de la Défense, qui hésitent à sanctionner de larges pans de la société palestinienne, soutiennent généralement l’entrée de travailleurs contrôlés, considérés comme une soupape importante pour relâcher la pression sur des Palestiniens économiquement éprouvés.

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