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Le chef de HTS : Les insurgés ont commencé à planifier l’assaut contre Assad il y a un an

Dans une interview accordée au Guardian, Abu Hassan al-Hamwi affirme que le HTS a unifié les factions, remanié les forces armées et développé une doctrine moderne

Un Syrien brandissant une arme lors d'une manifestation de célébration après la première prière du vendredi depuis l'éviction de Bashar el-Assad, sur la place centrale de Damas, en Syrie, le 13 décembre 2024. (Crédit: Leo Correa/AP)
Un Syrien brandissant une arme lors d'une manifestation de célébration après la première prière du vendredi depuis l'éviction de Bashar el-Assad, sur la place centrale de Damas, en Syrie, le 13 décembre 2024. (Crédit: Leo Correa/AP)

Les rebelles islamistes syriens qui ont renversé le régime dictatorial de Bashar el-Assad ont commencé à planifier leur offensive il y a un an, selon Abu Hassan al-Hamwi, le chef de l’aile armée du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l’ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie, le Front Al-Nosra.

Dans un entretien accordé au Guardian, Hamwi a déclaré que HTS, le groupe islamiste qui a mené les rebelles islamistes à renverser Assad, avait développé une doctrine militaire disciplinée au cours des cinq dernières années et communiquait avec d’autres groupes rebelles pour coordonner leur assaut contre les forces d’Assad.

« Après la dernière campagne [en août 2019], au cours de laquelle nous avons perdu d’importants territoires, toutes les factions révolutionnaires ont pris conscience du danger critique – le problème fondamental était l’absence de leadership unifié et de contrôle de la bataille », a-t-il déclaré, ajoutant que « nous avons étudié l’ennemi en profondeur, analysant ses tactiques, de jour comme de nuit, et nous avons utilisé ces connaissances pour développer nos propres forces ».

Selon Hamwi, le HTS a contacté d’autres groupes rebelles islamistes l’année dernière afin de constituer une « cellule de guerre » unifiée et a commencé à planifier son assaut.

Hamwi a déclaré que le HTS savait qu’Alep devait être le premier domino à faire tomber pour pouvoir renverser Assad. Ses forces ont donc concentré leurs ressources et leur planification sur la prise de la deuxième plus grande ville de Syrie.

« Nous avions la conviction, étayée par des précédents historiques, que Damas ne pouvait pas tomber tant qu’Alep ne serait pas tombée. La force de la révolution syrienne était concentrée dans le nord, et nous pensions qu’une fois Alep libérée, nous pourrions nous diriger vers Damas au sud », a déclaré Hamwi.

Des Syriens brandissant des drapeaux syriens « révolutionnaires » lors d’une manifestation de célébration après la première prière du vendredi depuis l’éviction de Bashar el-Assad, à Alep, en Syrie, le 13 décembre 2024. (Crédit : Khalil Hamra/AP)

Le HTS a également entrepris de modifier fondamentalement ses forces armées, en révisant sa doctrine pour passer d’un groupe d’insurgés djihadistes à une force de combat moderne et disciplinée.

Hamwi a déclaré au Guardian que le HTS a créé une nouvelle unité de drones en 2019 pour lutter contre l’armement supérieur d’Assad, en recrutant des ingénieurs et des scientifiques pour produire des drones localement.

« Nous avons centralisé leurs connaissances et fixé des objectifs clairs : nous avions besoin de drones de reconnaissance, de drones d’attaque et de drones suicides, en mettant l’accent sur la portée et l’endurance », a-t-il expliqué.

Ce programme a permis de mettre au point un nouveau type de drone d’attaque baptisé « Shahin », ou faucon, qui a fait preuve d’une efficacité redoutable lors de leur offensive éclair. Il a permis de mettre hors service une grande partie des systèmes d’artillerie mobile de l’armée syrienne, ce qui a facilité la progression des forces HTS dans les bastions du régime.

Un combattant rebelle islamiste syrien, une rose au bout du canon de son fusil d’assaut, lors des célébrations de l’éviction du dictateur Bashar el-Assad, sur la place centrale des Omeyyades, à Damas, le 13 décembre 2024. (Crédit : Omar Haj Kadour/AFP)

En deux semaines à peine, les rebelles islamistes ont accompli ce que treize années de guerre civile brutale n’avaient pu faire : renverser Assad et libérer la Syrie de plus de cinquante ans de règne de la famille Assad.

Cependant, renverser un dictateur n’est pas une fin en soi. Le HTS doit maintenant prendre la tête de la formation d’un nouveau gouvernement qui unifie le pays déchiré par la guerre et les communautés. De plus, les responsables des groupes rebelles islamistes ont cherché à se distancier de leur passé djihadiste et à envoyer des messages rassurants.

« Nous affirmons que les minorités en Syrie font partie de la nation et ont le droit de pratiquer leurs rites, leur éducation et leurs services comme tous les autres citoyens syriens. Le régime a semé la division et nous essayons, dans la mesure du possible, de combler ces fossés », a déclaré Hamwi.

Le HTS, qui est enraciné dans la branche syrienne d’Al-Qaïda mais qui, ces dernières années, a cherché à modérer son image, s’est engagé à former un gouvernement de transition qui respecte tous les groupes ethniques et toutes les factions politiques de Syrie, et à remettre le contrôle de son groupe islamiste radical à un régime civil en mars 2025.

Le nouveau Premier ministre de transition de la Syrie, Mohammad al-Bashir, présidant une réunion du nouveau cabinet, à Damas, le 10 décembre 2024. (Crédit : Stringer/SANA/AFP)

Alors que Hamwi a attribué le succès de l’offensive à la planification, les analystes ont déclaré qu’une grande partie de leurs gains ont été rendus possibles par l’affaiblissement considérable du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, qui, par le passé, envoyait des forces pour soutenir Assad.

Cette fois-ci, le Hezbollah était en plein désarroi. Nombre de ses hauts responsables, dont son chef de longue date Hassan Nasrallah, ont été éliminés lors de frappes aériennes israéliennes. De plus, les opérations militaires de Tsahal ont détruit une grande partie de son infrastructure armée. Les principaux alliés internationaux de la Syrie, la Russie et l’Iran, étant sur la touche, le Hezbollah s’est retiré et Assad a été rapidement évincé.

Sans avoir été provoquées, les terroristes dirigés par le Hezbollah ont commencé à attaquer Israël quotidiennement dès le 8 octobre 2023, un jour après que son allié, le groupe terroriste palestinien du Hamas, a pris d’assaut le sud d’Israël et perpétré un pogrom, au cours duquel plus de 1 200 personnes ont été tuées et 251 autres ont été prise en otage et emmenées de force à Gaza, déclenchant ainsi la guerre dans l’enclave.

Pour tenter de mettre fin aux tirs de roquettes, Israël a intensifié ses opérations contre le Hezbollah à la fin du mois de septembre, décimant une grande partie des dirigeants du groupe terroriste.

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