Israël en guerre - Jour 468

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Le chef de l’OMS ne savait pas s’il survivrait à la frappe sur l’aéroport de Sanaa

Tedros Adhanom Ghebreyesus, au Yémen pour tenter de négocier la libération du personnel qui y est détenu, refuse de condamner, mais s'étonne que ce site civil ait été ciblé

Des ouvriers passant devant des vitres brisées à l'aéroport international de Sanaa après les frappes aériennes israéliennes sur le Yémen la veille, le 27 décembre 2024. (Crédit : Osamah Abdulrahman/AP)
Des ouvriers passant devant des vitres brisées à l'aéroport international de Sanaa après les frappes aériennes israéliennes sur le Yémen la veille, le 27 décembre 2024. (Crédit : Osamah Abdulrahman/AP)

Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré vendredi qu’il n’avait pas été sûr de survivre à la frappe aérienne israélienne qui avait pris pour cible, la veille, le principal aéroport du Yémen – une attaque venue pour répondre aux tirs répétés de missiles balistiques et de drones du groupe terroriste des Houthis, alliés à l’Iran, contre l’État hébreu.

S’exprimant après cette épreuve vécue à l’aéroport international de Sanaa jeudi, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que les explosions qui ont secoué le bâtiment étaient si assourdissantes que ses oreilles bourdonnaient encore plus d’un jour plus tard.

Tedros a souligné qu’il était rapidement devenu évident que l’aéroport était attaqué, décrivant des gens « courant dans la confusion » à travers le site après environ quatre explosions, dont l’une était « alarmante » – elle était survenue près de l’endroit où il était assis, près de la salle d’embarquement.

« Je n’étais pas sûr de pouvoir survivre, car l’explosion était si proche, à quelques mètres de l’endroit où nous nous trouvions », a-t-il raconté à l’agence Reuters.

« Une légère déviation aurait pu entraîner un impact direct. »

Tedros a expliqué que ses collègues et lui sont restés bloqués à l’aéroport pendant l’heure qui a suivi, alors que ce qu’il pensait être des drones survolaient l’aéroport, alimentant la crainte qu’ils n’ouvrent à nouveau le feu. Ils ont également remarqué des fragments de missile parmi les débris.

« Il n’y avait aucun abri. Il n’y avait rien. Vous êtes donc juste exposé, en attendant que quelque chose se passe », a-t-il déclaré.

L’armée israélienne a indiqué que des avions de combat avaient frappé des cibles houthies le long de la côte ouest du Yémen et plus profondément à l’intérieur du pays lors des frappes de jeudi.

Les cibles comprenaient des « infrastructures utilisées par le régime terroriste des Houthis pour ses activités militaires » à l’aéroport international de Sanaa et à la centrale électrique de Hezyaz, juste à l’extérieur de la capitale contrôlée par les Houthis. Des avions ont également touché des infrastructures dans les ports de Hodeida, Salif et Ras Qantib sur la côte, y compris une autre centrale électrique.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a par la suite déclaré qu’Israël « commençait à peine » à s’occuper des Houthis.

L’agence de presse Saba, contrôlée par les Houthis, a déclaré que trois personnes avaient trouvé la mort dans les frappes sur l’aéroport et que trois autres avaient été tuées à Hodeidah, ajoutant que 40 autres personnes avaient été blessées dans les attaques.

Les dirigeants houthis ont intensifié leurs attaques au cours des dernières semaines, à la suite du retrait du champ de bataille du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran.

S’exprimant par téléphone depuis la Jordanie, où il s’est rendu vendredi pour aider à évacuer un collègue de l’ONU gravement blessé à l’aéroport et qui nécessitait de recevoir d’autres soins, Tedros a souligné qu’il n’avait pas été averti qu’Israël pourrait être sur le point de frapper l’aéroport.

Le blessé, qui travaillait pour le Service aérien humanitaire de l’ONU, va maintenant « bien » et se trouve dans un état stable, a-t-il déclaré.

À l’occasion de Noël, Tedros s’est rendu au Yémen pour tenter de négocier la libération du personnel de l’ONU et d’autres personnes détenues dans ce pays. Il a reconnu que ses collègues et lui-même savaient que ce voyage était risqué en raison des fortes tensions entre Israël et les Houthis.

Mais l’occasion d’œuvrer à la libération du personnel de l’ONU était telle qu’ils ont cru devoir la saisir, a précisé Tedros, ancien ministre éthiopien des Affaires étrangères.

Il a déclaré que les discussions avec les autorités yéménites s’étaient bien déroulées et qu’il voyait une chance de libérer les seize employés de l’ONU ainsi que les employés de missions diplomatiques et les travailleurs d’ONG détenus dans le pays.

Il a refusé de se livrer à des récriminations sur l’attaque, mais il a indiqué que son itinéraire avait été rendu public. Il s’est par conséquent étonné que des infrastructures civiles aient pu être prises pour cible.

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse au siège de l’Organisation mondiale de la santé, à Genève, le 10 décembre 2024. (Crédit : Fabrice Coffrini/AFP)

« Un aéroport civil devrait donc être protégé, que je m’y trouve ou non », a-t-il déclaré, avant d’observer qu’il n’y avait « rien de spécial » dans ce à quoi il avait été confronté au Yémen.

« Un de mes collègues a dit que nous avions échappé de peu à la mort. Je ne suis qu’un être humain. Je compatis donc avec ceux qui vivent la même chose tous les jours. Mais au moins, cela m’a permis de ressentir ce qu’ils ressentent. »

« Je suis inquiet pour notre monde, pour la direction qu’il prend », a ajouté Tedros, en exhortant les dirigeants du monde à travailler conjointement pour mettre fin aux conflits mondiaux.

« Pour autant que je me souvienne, je n’ai jamais vu le monde dans un état aussi périlleux. »

Une image tirée d’une vidéo fournie par la chaîne de télévision officielle des Houthis du Yémen, Al-Masirah TV, le 26 décembre 2024, montrant les dégâts subis par la tour de contrôle à la suite des frappes israéliennes sur l’aéroport de Sanaa. (Crédit : AL-MASIRAH TV/AFP)

Les frappes de jeudi ont marqué la quatrième fois que des avions israéliens ont attaqué les Houthis au Yémen. Elles ont eu lieu près d’une semaine après que des avions israéliens ont mené d’intenses frappes le long de la côte du Yémen, touchant Sanaa pour la première fois.

Depuis le 16 décembre, les Houthis ont lancé cinq missiles balistiques et au moins cinq drones sur Israël, dans le cadre de ce que le groupe terroriste qualifie de campagne de soutien à Gaza, alors qu’Israël y mène actuellement une guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas. La plupart des attaques ont eu lieu en pleine nuit, obligeant des millions d’habitants de la région de Tel Aviv à se précipiter pour se mettre à couvert. Plusieurs personnes ont été blessées en tentant de se mettre à l’abri.

Au cours de l’année écoulée, les Houthis, groupe terroriste voué à la destruction d’Israël et des Juifs, ont lancé plus de 200 missiles et 170 drones sur Israël, selon Tsahal, dans le cadre d’une campagne visant à soutenir les Palestiniens de Gaza. La grande majorité de ces missiles n’ont pas atteint Israël ou ils ont été interceptés par l’armée ou par les alliés d’Israël dans la région.

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