Le Festival d’Israël aura lieu dans le nord, dans le sud et à Jérusalem
Pour sa 64e édition, le festival culturel évoque la guerre, cette année sans la présence des artistes étrangers normalement invités

Cette année, pour la première fois en l’espace de 64 ans, le Festival d’Israël se déroulera durant neuf jours à Jérusalem, suivis de quatre jours en Haute-Galilée et sur le plateau du Golan et trois jours dans le Neguev occidental.
Ainsi, Jérusalem, tout comme les villes du nord de Kiryat Shmona, Tel Hai, Kfar Blum et Majdal Shams mais encore Ofakim, le kibboutz Urim et le kibboutz Tze’elim dans le sud, accueilleront l’offre culturelle du festival, à savoir des performances et de la musique, du théâtre et de la danse.
« Le festival de cette année se veut le reflet de ce qui se passe autour de nous et en nous », expliquent les réalisateurs Itay Mautner et Michal Vaknin par voie de communiqué.
L’an dernier, le festival avait été reporté à septembre et avait eu lieu à Jérusalem et dans le Neguev occidental, épicentre du pogrom commis par le Hamas le 7 octobre, durant lequel des terroristes ont tué 1 200 personnes et fait 251 otages séquestrés à Gaza.
À la tête de cet événement depuis quatre ans, Mautner et Vaknin expliquent que le festival de cette année ouvre des perspectives sur ce que vit actuellement le pays.
« Peut-être est-il encore trop tôt pour parler de rétablissement », écrivent-ils. « La reprise commence lorsque la guerre se termine, et nous sommes encore dans ce tourbillon qui nous entraîne, encore et encore, vers des extrêmes opposés. La réalité n’a de cesse de nous piquer et de nous briser, encore et encore. Nos cœurs sont en miettes et nos yeux bien loin d’être secs. Et au milieu de tout ça, la vie nous demande de donner du sens à tout ça ; de la rendre digne du poids qu’elle porte. Observer, répondre et agir, au lieu de rester les bras croisés. »

Cette année, on comptera de nombreux événements évocateurs des tragédies et traumatismes liés à ces 20 mois de guerre mais, exceptionnellement, il n’y aura pas d’artistes étrangers, ce qui donnait jusqu’alors l’opportunité aux Israéliens de voir des artistes européens et américains.
Dans « Discours contre le désespoir », le 3 juillet, les acteurs Guri Alfi et Eli Haviv donnent la réplique à l’actrice Noa Koler, avec l’appui de la musicienne Noga Erez, des acteurs Norman Issa et Maya Landsmann, de la scénariste Galit Hoogi et bien d’autres encore pour réinterpréter les grands discours de l’histoire.
Le festival proposera, entre autres, une nouvelle version de The Music People, projet social destiné à mettre sur le devant de la scène de jeunes musiciens du nord et du sud d’Israël, de ces régions évacuées suite au 7 octobre. Ils se produiront aux côtés de musiciens israéliens déjà connus comme Jane Bordeaux, Daniela Spector ou encore le groupe de hip-hop Shazamat. Une représentation sera donnée à Jérusalem le 1er juillet et une autre, le 17 juillet, au collège de Tel Hai, dans le nord.

« Al-Malab », ou « Le terrain », rendra hommage aux 12 enfants et adolescents tués le 24 juillet par une roquette du Hezbollah tombée sur un terrain de football, dans la ville druze de Majdal Shams, dans le nord du pays.
Le public se tiendra sur un terrain de football pour assister à l’entraînement de l’équipe de jeunes de Majdal Shams, avec dans les oreilles – grâce à des écouteurs individuels – une compilation de textes, de souvenirs et de voix enregistrées, des bribes de ces vies sacrifiées.
« The Pitch » aura lieu au parc de la Cloche de la Liberté, à Jérusalem, le 3 juillet et à Majdal Shams, les 14 et 15 juillet.
Le 2 juillet à Jérusalem, avec l’Orchestre symphonique de la ville, le trompettiste Avishai Cohen interprétera des œuvres tirées de son dernier album, « From Ashes to Gold », une suite en cinq parties créée après le 7 octobre.
Dans le cadre de « Coming Home », l’enseignante de Talmud Chaya Gilboa donnera des cours de Talmud performatifs les 2 et 3 juillet à Jérusalem, en compagnie de la violoncelliste Maya Belsitzman, de la chanteuse et compositrice Orit Tshuma, de l’acteur et marionnettiste Daniel Engel, ainsi que de l’activiste Raya Adani, de l’acteur Meitan Raz et de l’ex-otage et éducatrice Liat Atzili.
Le 23 juillet, le batteur Tuval Haim, dont le frère Yotam Haim a été tué accidentellement par Tsahal lorsque lui et ses co-otages, Alon Shamriz et Samer Talalka, ont échappé à leurs ravisseurs à Gaza, interprétera au kibboutz Tze’elim un extrait de son nouvel album, « Brothers », en compagnie des chanteurs Tomer Yosef et Echo.

Les 8 et 9 juillet, pour les 25 ans du prix Sapir de littérature, la maison Hansen et les jardins de Jérusalem accueilleront des cercles de contes et des auteurs, en présence d’Etgar Keret, Arkadi Duchin et Daniel Koren, pour célébrer l’écriture et la lecture.
Dans le sud, on pourra également voir « VHS Blast from the Past », fruit de la collaboration des municipalités de Kiryat Shmona, au nord, et d’Ofakim, au sud.
Dans ce spectacle, programmé le 16 juillet à Kiryat Shmona et le 24 à Ofakim, des artistes de plusieurs disciplines ouvrent une fenêtre sur les trouvailles faites dans de vieilles cassettes VHS des années 1980 et 1990, dont ils ont fait une pièce de théâtre contemporaine, sous la direction des chorégraphes Renana Raz et Nitzan Cohen.

Dans « La fille de son père », l’actrice Netta Shpigelman, fille d’Elisha Shpigelman, célèbre reporter qui a consacré sa vie à la justice sociale et à l’égalité, dans des décors évoquant un studio d’enregistrement, parle des batailles de son père et règle ses comptes, en une sorte de séance hommage à sa mémoire.
Dans « Fusion », le danseur Gal Gorfung donnera à voir une chorégraphie très autobiographique inspirée de sa lutte contre un cancer rare et des changements physiques qui le travaillent et dont il fait une danse. Visible les 2 et 3 juillet au Théâtre de Jérusalem, son spectacle mêle danse, projections vidéo, chant et drag.
Dans le nord, on pourra voir « Bright Future », dans lequel des adolescents des environs se livreront à l’art de la question en compagnie d’Alit Kreiz et Ayelet Golan. Le spectacle sera visible le 15 juillet au Clore Center for the Performing Arts du Conseil régional de Haute-Galilée.

Selon Eyal Sher, PDG du festival, l’équipe du Festival croit profondément que l’art a la faculté de renforcer le tissu social israélien, malmené par la question du rétablissement physique et social de la société israélienne, de la polarisation politique et de l’isolement international.
« Nous souhaitons que ces œuvres apportent de la lumière, de la tendresse et de la compassion à la réalité particulièrement difficile qui est la nôtre en ce moment », explique Sher.
Comme chaque année, les billets se vendent de 50 à 160 shekels avec des tarifs réduits pour les seniors, les étudiants, les soldats, les titulaires de la carte de Jérusalem et les clubs de clients.
Dans le Neguev occidental et en Haute Galilée, le tarif des billets est de 50 shekels.
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