Le Hamas remercie Petro qui veut rompre les liens diplomatiques entre la Colombie et Israël
"Le président colombien avait promis de récompenser les meurtriers et violeurs du Hamas, aujourd'hui il a tenu promesse", a réagi le ministre israélien des Affaires étrangères
Le mouvement terroriste islamiste palestinien Hamas a salué jeudi l’annonce par le président colombien de la rupture des relations diplomatiques entre la Colombie et Israël.
« Nous apprécions grandement la position du président colombien Gustavo Petro (…) que nous considérons comme une victoire pour les sacrifices de notre peuple et sa cause qui est juste », a déclaré dans un communiqué la direction du Hamas, en appelant d »autres pays d’Amérique latine à « rompre » leurs relations avec Israël.
« Le président colombien avait promis de récompenser les meurtriers et violeurs du Hamas, aujourd’hui il a tenu promesse », avait plus tôt réagi sur X le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz qualifiant le président colombien d’ « antisémite ».
Petro avait annoncé auparavant rompre tout lien diplomatique avec Israël, qualifiant le Premier ministre Benjamin Netanyahu de « génocidaire ».
Petro avait vivement critiqué, à plusieurs reprises, la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza – une guerre déclenchée à cause des attaques sans précédent du Hamas dans le sud du territoire israélien le 7 octobre.
« Demain (jeudi), les relations diplomatiques avec l’Etat d’Israël seront rompues (parce qu’il a) un gouvernement, un président génocidaire », a déclaré mercredi le président colombien, lors d’un discours prononcé devant plusieurs milliers de partisans à Bogota à l’occasion du 1er-Mai.
En Israël, le chef du gouvernement est le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, tandis que le président, Isaac Herzog, a un rôle avant tout symbolique.
« On ne peut pas revenir aux époques de génocide, d’extermination d’un peuple entier », a déclaré le président colombien. « Si la Palestine meurt, l’humanité meurt », a-t-il lancé, déclenchant les vivats de la foule.
On ne sait pas si le président a mentionné la situation des 133 otages toujours détenus par le Hamas et des civils complices depuis le 7 octobre.
La Bolivie, gouvernée par un président de gauche, et le Belize, un petit Etat d’Amérique centrale, avaient déjà mis fin à leurs relations diplomatiques avec Israël en raison de son offensive dans la bande de Gaza en représailles à l’attaque du Hamas le 7 octobre.
Et l’Afrique du Sud avait rappelé tous ses diplomates d’Israël au début du mois de novembre.
M. Petro avait le 20 février accusé Israël de commettre un « génocide » des Palestiniens dans la bande de Gaza, exprimant alors sa « pleine solidarité » avec son homologue brésilien Luiz Inacio Lula Da Silva, plongé dans une crise diplomatique pour avoir dressé une comparaison entre l’offensive israélienne et l’extermination des Juifs par les nazis.
Le dirigeant colombien avait également annoncé suspendre l’achat d’armements fabriqués par Israël, l’un des principaux fournisseurs des forces de sécurité du pays sud-américain, réitérant ses affirmations concernant « un génocide » en cours à Gaza qui « rappelle l’Holocauste même si les puissances mondiales n’aiment pas le reconnaître ».
Le Brésil et la Colombie soutiennent la procédure intentée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye pour violation présumée de la Convention sur le génocide de 1948, qui a été rédigée après l’extermination de 6 millions de Juifs pendant la Shoah.
De son côté, la Turquie a restreint début avril les exportations vers Israël de nombreuses marchandises, dont des produits composés d’acier, de fer et d’aluminium, en réponse à la guerre à Gaza.
La Confédération des communautés juives de Colombie a dit souhaiter que « les relations entre les deux pays frères », établies en 1953, « soient maintenues, en laissant ouvertes les voies du dialogue », dans un communiqué.
« On ne peut pas être complice d’assassins », a assuré Sandra Gutierrez, une enseignante de 38 ans, présente sur la place Bolivar de Bogota où Gustavo Petro a fait son annonce. On ne sait pas si l’enseignante a condamné les près de 1 200 assassinats perpétrés par les terroristes du Hamas et des civils complices.