Le Hub de l’emploi pour les olim francophones : une initiative placée sous le signe de l’intégration
Avec quelque 20 000 nouveaux immigrants de France et de Belgique arrivés au cours des 3 dernières années, l'emploi représente un enjeu majeur
L’insertion professionnelle, talon d’Achille de l’intégration des Olim, est un enjeu important pour la société israélienne. C’est pourquoi l’organisation Qualita a récemment ouvert un Hub de l’emploi qui accueille les Olim francophones à Jérusalem.
Le but : réunir tous les services d’aide à la recherche d’un emploi sous un même toit. Les moyens : des locaux au cœur de Jérusalem, une équipe motivée et le soutien de la mairie et des ministères concernés.
Qualita ouvre un Hub de l’emploi à Jérusalem
Avec quelque 20 000 nouveaux immigrants de France et de Belgique arrivés au cours des trois dernières années, l’alyah française a un potentiel immense. Pourtant, si elle est souvent inspirée par un idéal et une véritable aspiration à vivre en Israël, le nombre d’immigrants qui repartent n’est pas négligeable.
Ainsi, d’après Marc Eisenberg, le fondateur et président de l’organisation Qualita, entre 10 et 30 % des olim quittent le pays.
La raison de cet échec dans l’intégration de centaines de familles réside le plus souvent dans la difficulté à trouver un emploi correspondant aux attentes et besoins des olim. D’après un sondage réalisé par l’organisation, qui œuvre depuis 2015 à améliorer l’intégration des nouveaux immigrants francophones, 37 % des olim francophones en âge de travailler n’ont toujours par trouvé de travail deux ans après leur arrivée en Israël. Environ 40 % sont obligés de travailler dans un secteur différent de leur profession d’origine.
L’organisation Qualita a donc décidé d’ouvrir un Hub de l’emploi pour tenter de relever ce défi et ainsi contribuer à l’installation des nouveaux immigrants francophones, mais aussi à l’avenir de l’État d’Israël.
Le Hub de l’emploi a ouvert ses portes mercredi, après une inauguration en présence de personnalités du paysage associatif francophone et des institutions israéliennes concernées.
Faciliter l’insertion professionnelle des olim pour favoriser l’alyah
Situés en plein cœur de Jérusalem, rue HaRav Agan, les locaux du Hub de l’emploi ont attiré plus d’une centaine de personnes venues découvrir le projet porté par Qualita, à l’initiative de son président Marc Eisenberg.
« Chaque shekel investi par l’État pour encourager et absorber l’alyah rapporte à Israël environ 15 shekels en termes d’augmentation du PIB et 3,7 shekels de revenus fiscaux »
Le directeur du Hub de l’emploi, Eliahou Zenou, ancien émissaire de l’Agence juive en France, a exposé le but de ce nouveau dispositif : « aider les olim francophones en concentrant tous les services liés à l’emploi et à l’entreprenariat ».
En effet, les nouveaux immigrants sont pris en charge à leur arrivée en Israël par l’Agence juive et reçoivent une aide financière du ministère de l’Alyah et de l’Intégration, comme l’a rappelé et salué M. Eisenberg.
Néanmoins, nombre d’entre eux font face à des difficultés lorsqu’il s’agit d’insertion professionnelle. Mauvaise connaissance de la langue et de la mentalité israélienne, difficultés à trouver les réponses à leurs questions par ignorance des différentes structures susceptibles de leur apporter une aide, obstacles sur le chemin de la reconnaissance de leurs diplômes… Les défis sont nombreux pour les nouveaux immigrants.
« Le problème de l’emploi est essentiel, majeur et compliqué », a affirmé M. Eisenberg.
D’une part, « près de 28 % de la communauté juive de France vit en dessous du seuil de pauvreté et pour ceux qui ont décidé de faire leur alyah, le problème majeur sera de subvenir aux besoins de leur famille », explique le président de l’Alliance israélite universelle. Et de souligner : « Le travail apporte un moyen de subsistance, mais aussi l’honneur au nouvel immigrant et à sa famille. Notre responsabilité à leur égard est grande et elle nous incombe à tous. Ce projet doit réussir, car nous n’avons pas le choix : l’enjeu est trop important. »
D’autre part, environ 13 % des Juifs de France envisagent sérieusement d’immigrer en Israël et 30 % y ont pensé, d’après un sondage effectué en été 2015 par l’institut IFOP.
« La communauté juive compte un demi-million de personnes, voire un million si on ajoute les gens considérés comme éligibles selon les termes de la loi du Retour. Nous avons donc 100 000 à 200 000 olim potentiels », a expliqué M. Eisenberg.
D’après le philanthrope, « il y a urgence pour les Juifs de France », au regard de la situation en France qui peut s’aggraver sur le plan politique avec les risques de percée de l’extrême droite ou de nouveaux attentats.
Aider les olim à s’intégrer pour participer à leur tour à l’essor économique du pays
L’alyah française peut, en outre, apporter une contribution importante à l’État d’Israël, si l’on donne aux Juifs les moyens de réussir leur intégration. « Chaque shekel investi par l’État pour encourager et absorber l’alyah rapporte à Israël environ 15 shekels en termes d’augmentation du PIB et 3,7 shekels de revenus fiscaux », d’après l’étude « Impact de l’Alyah de France sur l’économie israélienne », publiée en août 2015 par le centre Aharon Meir, AMBC, de l’université Bar Ilan. Le retour sur investissement de l’alyah est donc important.
C’est également ce point qu’a souligné Rebecca Boukhris, l’administratrice de la Fondation Adelis, qui soutient le Hub de l’emploi. L’organisation, créée en 2006 par feu André Deloro, soutient en général des projets liés à l’excellence, la recherche et la science, ainsi qu’à l’éducation et au bien-être social.
« Nous devons tous apporter une aide à l’alyah et plus particulièrement à celle de France. L’alyah est un moteur essentiel du rayonnement et de la force d’Israël. Je n’ai pas besoin de vous rappeler que l’État d’Israël a été construit par les immigrants, et continuera à être construit par leurs mains. L’alyah est un sujet stratégique aujourd’hui pour l’économie de l’État d’Israël, sa démographie et sa sécurité et plus encore ses valeurs. Encourager l’alyah et une intégration réussie sont une partie des défis auxquels doit faire face la société israélienne (…) Ces olim, une fois intégrés dans le marché du travail et dans la société, participeront à leur tour à l’essor économique du pays », a déclaré Mme Boukhris au cours de l’inauguration.
Un guichet unique pour faciliter le parcours du combattant de l’Olé
Le Hub de l’emploi de Qualita regroupe donc sous un même toit plusieurs services d’orientation et d’aide à la recherche d’un emploi. Les olim seront accompagnés du début à la fin de leur parcours d’insertion professionnelle sur le marché du travail israélien.
Le dispositif comprend ainsi les services suivants :
Un bilan des compétences pour aider le nouvel immigrant à cerner ses capacités et ses besoins. Il s’agira notamment de trouver la voie professionnelle adaptée à l’Olé désireux de faire des études en Israël ou de se reconvertir.
Des formations et ateliers pour préparer l’Olé à la recherche d’un emploi : apprendre l’hébreu professionnel, découvrir comment rédiger un CV, mieux connaître le monde du travail et ses lois, comprendre comment se déroule un entretien d’embauche, etc.
Un accompagnement dans la recherche d’un emploi, de l’adaptation du CV au type de poste demandé au placement dans des entreprises israéliennes.
Un pôle dédié à l’entreprenariat permettra aux nouveaux olim désireux de lancer leur propre projet de mieux connaître l’écosystème israélien. Le Hub de l’emploi propose un Open Space équipé du matériel informatique et bureautique nécessaire au nouvel entrepreneur. Des professionnels de l’association Mati, le centre d’entreprenariat pour les olim, accompagneront l’Olé dans ses démarches.

Une aide à la reconnaissance des diplômes pour faciliter les démarches des Olim universitaires ou exerçant une profession règlementée.
Le président de la commission parlementaire de l’Alyah et l’Intégration, Avraham Neguise (Likud), également présent à l’inauguration, a notamment évoqué le problème de la reconnaissance des diplômes.
Le député a affirmé qu’il œuvrait au sein de la Knesset pour « lever les obstacles bureaucratiques, à travers des amendements pour les médecins, les dentistes et bientôt les professions paramédicales ». Et de souligner : « Comme l’a dit M. Eisenberg, c’est en alliant nos forces et en coopérant que nous réussirons à relever ces défis. »
Le projet bénéficie en effet du soutien de différentes associations (Gvahim, le CNEF, MATI…), de la municipalité de Jérusalem, de l’Agence juive, du ministère de l’Alya et de l’Intégration, et de celui de l’Économie.
Les locaux du Hub de l’Emploi sont situés au 10, rue Harav Agan, à Jérusalem et accueillent les olim du dimanche au jeudi (de 9 h 30 à 17 h). www.hub-emploi.org.il
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