Le Liban demande un nouveau programme du FMI sans légitimer le Hezbollah
La déclaration de politique générale du gouvernement ne reprend pas les termes qui avaient été utilisés les années précédentes
Le nouveau gouvernement libanais négociera un nouveau programme avec le Fonds monétaire international (FMI) et il s’efforcera de remédier à la crise financière et à la dette publique du pays, selon une déclaration de politique générale qui a été approuvée par le cabinet.
La déclaration, dont une copie a pu être examinée par Reuters, indique que le gouvernement va faire en sorte de relancer l’économie – ce qui ne pourra se faire que par une restructuration du secteur bancaire.
Le Liban est plongé, depuis 2019, dans une crise économique profonde. Cette année-là, le système financier du pays s’était effondré sous le poids des dettes massives de l’État, provoquant un défaut de paiement souverain en 2020 et privant les dépositaires ordinaires de leurs économies dans le système bancaire.
Beyrouth avait conclu un projet d’accord de financement avec le FMI en 2022, sous réserve de réformes que les autorités avaient finalement été dans l’incapacité de mener à bien.
Le ministre des Finances Yassine Jaber, qui a pris ses fonctions dans le cadre du nouveau gouvernement qui a pris les rênes du pays au début du mois, a déclaré à Reuters qu’une mission du FMI devrait se rendre au Liban au mois de mars.
Jaber a fait savoir qu’il avait rencontré le représentant résident du FMI au Liban, Frederico Lima, et qu’il lui avait confirmé que le gouvernement avait l’intention de poursuivre ses réformes.
Le paysage politique libanais a été bouleversé depuis que le groupe terroriste libanais Hezbollah, soutenu par l’Iran et longtemps acteur dominant de la politique libanaise, a été sévèrement battu lors de la guerre qui l’a opposé à Israël, l’année dernière.
Reflétant le changement dans l’équilibre des pouvoirs, la déclaration de politique générale du gouvernement ne reprend pas les termes qui avaient été utilisés les années précédentes – qui semblaient accorder une légitimité au Hezbollah s’agissant de la défense du Liban. La déclaration dit ainsi que « nous voulons un État qui décide de la guerre et de la paix ».
Elle ajoute qu’il est nécessaire d’adopter une stratégie de sécurité nationale et une politique étrangère qui vise à « neutraliser » le Liban face aux conflits.
« Nous comptons travailler avec le président et le nouveau gouvernement afin de régler les importants défis auxquels est confrontée l’économie libanaise. Cela inclut des discussions au sujet d’un nouveau programme d’aide qui puisse aider à rétablir la soutenabilité de la dette », a déclaré à l’AFP un porte-parole du FMI.
Selon un communiqué du ministère des Finances libanais, M. Jaber a assuré au représentant du FMI à Beyrouth, Frederico Lima, que « le gouvernement a un intérêt prononcé dans la conclusion des négociations » avec le Fonds, en particulier sur les réformes à mener afin d’obtenir un nouveau programme d’aide.