Le Liban saisit 2,5 M de $ destinés au Hezbollah – responsables locaux
Ce serait la première fois qu'a lieu une telle saisie ; l'argent a été découvert sur un homme arrivant de Turquie ; Beyrouth a suspendu tous les vols au départ de l'Iran

Le Liban a saisi 2,5 millions de dollars en espèces sur un homme arrivé de Turquie vendredi, a indiqué le ministère des Finances, trois sources affirmant que l’argent était destiné au groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.
L’une des sources a déclaré que c’était la première fois qu’une telle saisie était effectuée. Le Hezbollah n’a encore fait aucun commentaire.
« Le détenu et les fonds saisis seront remis à la division des enquêtes de la Direction générale de la sécurité générale », a déclaré le ministère des Finances du Liban dans un communiqué, sans toutefois faire référence au Hezbollah.
Les termes du cessez-le-feu convenu par Israël et le Hezbollah en novembre exigent que l’armée libanaise se déploie dans le sud du Liban à mesure que les troupes israéliennes et le groupe terroriste chiite libanais se retirent.
Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, était la force la plus puissante de la scène politique libanaise, mais son influence et ses ressources ont été mises à mal au cours de son conflit avec Israël, qui a duré un an.
Son affaiblissement s’est reflété dans la politique d’après-guerre du Liban, le groupe terroriste étant incapable d’imposer sa volonté dans la formation d’un nouveau gouvernement et le langage légitimant son arsenal ayant été omis de la déclaration de politique générale du nouveau cabinet.

L’ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies avait accusé en janvier le Hezbollah de tenter « de reprendre des forces et de se réarmer avec l’aide de l’Iran ». Une source libanaise de haut rang proche du Hezbollah a démenti ces allégations.
Le Liban a suspendu les vols en provenance d’Iran le mois dernier pour une durée indéterminée après que l’armée israélienne a accusé Téhéran d’utiliser des avions civils pour faire passer clandestinement de l’argent liquide à Beyrouth afin d’armer le Hezbollah.
Cette décision a suscité des protestations de la part des partisans du Hezbollah. Un convoi de l’ONU a été attaqué, un véhicule incendié et deux soldats de la paix ont été blessés.
Les forces de sécurité libanaises ont déclaré que l’interdiction avait été décrétée après que les États-Unis, qui ont contribué à négocier le cessez-le-feu du 27 novembre entre Israël et le Hezbollah, ont averti que l’aviation israélienne pourrait abattre les avions.
Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a accusé le gouvernement d’avoir décidé d’interrompre les vols en provenance d’Iran pour « appliquer un ordre israélien ».
L’Iran a déclaré à son tour qu’il n’autoriserait pas les vols libanais à atterrir tant que les siens ne seraient pas autorisés à atterrir à Beyrouth.
L’accord du 27 novembre entre Israël et le Hezbollah a mis fin à deux mois de guerre totale qui ont suivi des mois d’échanges transfrontaliers de moindre intensité, que le groupe terroriste soutenu par l’Iran a commencé, sans provocation, le lendemain du pogrom du 7 octobre 2023 perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas en Israël, déclenchant la guerre à Gaza. Le Hezbollah a affirmé que ses attaques visaient à soutenir le Hamas à Gaza.
Au moment où le cessez-le-feu est entré en vigueur, Israël avait éliminé la plupart des hauts dirigeants du Hezbollah. Il a également pris pour cible l’institution financière Al-Qard Al-Hassan (AQAH), qui compte plus de 30 points de vente à travers le Liban, et qui, selon Jérusalem et Washington, était utilisée par le Hezbollah pour le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, affirmations que le groupe terroriste nie.
Jeudi, une frappe de drone de l’armée israélienne dans le district de Hermel, au nord du Liban, a éliminé un terroriste du Hezbollah impliqué dans l’acquisition d’armes pour le groupe terroriste en dépit du cessez-le-feu, a rapporté Tsahal.
Selon l’armée, Mohammed Mahdi Ali Shaheen « coordonnait les transactions terroristes pour l’achat d’armes à la frontière syro-libanaise, depuis l’entrée en vigueur de l’accord entre Israël et le Liban ».
Selon Tsahal, Shaheen était un haut responsable de la division régionale du Hezbollah dans la plaine de la Bekaa, impliqué dans la contrebande d’armes depuis la Syrie vers le Liban. Dans le cadre de ses fonctions, il était chargé de conclure des accords d’approvisionnement avec les contrebandiers et les fournisseurs, de superviser l’arrivée des cargaisons et de les distribuer aux différentes unités du Hezbollah, a déclaré l’armée.
L’armée a déclaré que ses actions « constituaient une menace pour Israël et ses citoyens, et une violation flagrante des accords entre Israël et le
Liban ».

Mercredi, une frappe distincte de drones de l’armée israélienne dans le nord-est du Liban a éliminé Mahran Ali Nasser al-Din, un haut responsable de l’unité 4400 du Hezbollah, chargée de faire entrer clandestinement des armes au Liban.