Israël en guerre - Jour 538

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« Le Likud m’a offert deux fois le portefeuille de la Défense » – Ram Ben-Barak

Le Likud a qualifié les propos du député de Kakhol lavan de "blague sans fondement". Pour un député Travailliste, son parti vit "la crise la plus grande de son histoire"

Ram Ben Barak, député Yesh Atid, assistant à une réunion de faction à la Knesset, le 15 janvier 2018. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Ram Ben Barak, député Yesh Atid, assistant à une réunion de faction à la Knesset, le 15 janvier 2018. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le député Ram Ben-Barak de la formation Kakhol lavan a déclaré samedi que le parti du Likud lui avait offert le ministère de la Défense ainsi que les rôles de Premier ministre en exercice (en cas d’incapacité du Premier ministre en titre de mener à bien sa mission) et de négociateur en chef avec les Palestiniens, alors que Benjamin Netanyahu tentait frénétiquement de former un gouvernement de coalition.

« Il m’a téléphoné et il m’a dit : ‘On parle ici de devenir ministre de la Défense’, », a raconté Ben-Barak lors d’un événement organisé à Kfar Saba, citant un haut-responsable du Likud qui n’a pas été identifié.

Ben-Barak a indiqué avoir rejeté l’offre immédiatement, disant au responsable : « Je ne crois pas Netanyahu et je ne suis même pas sûr de croire que Netanyahu soit au courant de ce que vous êtes en train de faire. Et même si je savais avec certitude que c’est lui qui vous a personnellement envoyé, je ne le croirais toujours pas… Et ce ne sont pas mes valeurs. Il n’y a rien à ajouter ».

« Et quarante minutes plus tard, un nouveau coup de téléphone : ministre de la Défense, Premier ministre en exercice et négociateur en chef dans les pourparlers avec les Palestiniens après ‘l’accord du siècle’, » a continué Ben-Barak, faisant référence à la proposition de paix américaine.

« J’ai riposté : ‘Aucune chance’. En ce qui me concerne », a-t-il clamé, « Netanyahu est un homme corrompu à l’origine des divisions nationales et j’ai dit qu’il n’y avait aucune possibilité que je puisse siéger au sein d’un gouvernement qui amène les citoyens de ce pays à se haïr les uns les autres ».

Ben-Barak a servi pendant cinq ans au sein des forces spéciales Sayeret Matkal dans l’armée israélienne. Il a ensuite rejoint le Mossad où il a travaillé pendant 27 ans, notamment en tant que directeur-adjoint de l’agence entre 2009 et 2011. Il a ultérieurement assumé différents postes éminents, notamment celui de directeur-général du ministère des Affaires stratégiques et des Renseignements.

Le parti du Likud a répondu aux propos de Ben-Barak en disant qu’il s’agissait d’une « blague sans fondement ».

La Treizième chaîne a fait savoir mercredi que des personnalités appartenant aux rangs de Kakhol lavan – et considérées comme de potentiels déserteurs – s’étaient vus offrir des portefeuilles et notamment ceux de la Défense, des Finances, de la Justice, de la Culture et des Communications. Certains ont été approchés pour assumer des fonctions d’ambassadeurs en échange de leur ralliement à la coalition ou de leur soutien depuis l’extérieur.

La députée druze Gadeer Mreeh se serait vue offrir des changements possibles à la loi controversée sur l’Etat-nation, qui avait entraîné la fureur d’une grande partie de la communauté druze. Pour sa part, la parlementaire Pnina Tamano-Shata, qui est d’origine éthiopienne, aurait obtenu la promesse de faire venir au sein de l’Etat juif les Falash Mura – dont le judaïsme n’est pas reconnu par le gouvernement israélien.

La candidate de Kakhol lavan Gadeer Mreeh, au centre, et le chef de parti Benny Gantz lors d’une réunion avec des membres de la communauté druze israélienne dans la ville de Daliyat al-Karmel, dans le nord d’Israël, le 7 mars 2019 (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

Netanyahu a également rencontré secrètement le chef du parti Travailliste Avi Gabbay à la résidence du Premier ministre de Jérusalem dans la nuit de mardi à mercredi au cours d’une dernière tentative infructueuse de Netanyahu de faire entrer les Travaillistes ou au moins six de ses députés dans sa coalition, ce qui lui aurait offert une majorité, à l’issue de la dernière rupture des négociations menées par le Likud avec le parti Yisrael Beytenu d’Avigdor Liberman.

Tentant de dépasser ce qui, savaient-ils, serait l’opposition sans compromis qui aurait régné au parti Travailliste à la perspective de voir la formation siéger avec Netanyahu et autres mouvements d’extrême-droite au sein de la coalition, Netanyahu et Gabbay ont tenté de mettre au point des portefeuilles taillés sur mesure auxquels les plus importants parlementaires Travaillistes auraient eu du mal à résister, a fait savoir vendredi la Douzième chaîne.

Réunion avec Avi Gabbay, chef du Parti travailliste, et des parlementaires travaillistes (de gauche à droite) : Stav Shaffir, Itzik Shmuli, Amir Peretz et Shelly Yachimovich, à Tel Aviv le 13 février 2019. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Cet accord passé entre Netanyahu et Gabbay a toutefois échoué lorsque la nouvelle de ces entretiens a été rendue publique. Les députés Travaillistes Shelley Yachimovich, Amir Peretz, Itzik Shmuli et Stav Shaffir ont rapidement rejeté l’idée de rejoindre Netanyahu et ils ont condamné Gabbay avec férocité pour avoir seulement réfléchi à une telle alliance avec le Premier ministre honni.

Shmuli a déclaré samedi que la formation traversait une crise profonde et qu’elle devait élire de nouveaux dirigeants avant qu’une fusion avec une autre formation soit prise en considération, se référant à l’idée d’une union avec le parti du Meretz ou avec Kakhol lavan qui a été soulevée par d’autres officiels – et notamment par Gabbay – ces derniers jours.

« Le parti Travailliste traverse la crise la plus profonde de son histoire et le premier impératif est d’organiser des élections pour sa direction », a déclaré Shmuli. « En ce qui concerne une fusion – c’est encore trop tôt pour le déterminer. Peut-être aura-t-elle lieu plus tard mais elle devra être étudiée dans une position de force, pas de faiblesse ».

Le numéro deux de la formation, Tal Russo, a également indiqué samedi qu’il était possible que les Travaillistes fusionnent avec une autre faction.

« Nous sommes en train de reconstruire entièrement le parti. Peut-être nous unirons-nous à une autre formation – je n’exclus rien pour ma part pour le moment », a-t-il déclaré.

« Il y a un danger important que la droite se renforce et que dans les trois mois, des partis qui, pensions-nous, avaient disparu de la carte politique soient élus », a-t-il averti.

Avigdor Liberman (au centre), leader de Yisrael Beytenu, tient une conférence de presse avec ses collègues du parti après la dissolution de la Knesset, et avant les nouvelles élections, à Tel Aviv le 30 mai 2019. (Flash90)

Le député d’Yisrael Beytenu Eli Avidar a déclaré pour sa part samedi qu’il pensait que le Premier ministre n’avait jamais eu l’intention de permettre à sa formation de rejoindre la coalition.

« Nous avons su dès le premier instant que le Premier ministre Benjamin Netanyahu ne voulait pas de nous au gouvernement », a-t-il affirmé.

« Que va-t-il arriver lors de ce scrutin ? Netanyahu va nous attaquer et nous en sortirons plus fort. Nous n’avons pas peur de lui – ses menaces ne nous font pas peur », a-t-il asséné.

Netanyahu n’est pas parvenu à convaincre Yisrael Beytenu de rejoindre la coalition et a dû recourir à l’organisation d’élections anticipées, prévues le 17 septembre.

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