Israël en guerre - Jour 369

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Le Mossad a déjoué des attaques iraniennes contre des ambassades israéliennes

Le rapport est publié alors que les tensions Israël/Iran augmentent, suite aux rumeurs selon lesquelles Jérusalem serait à l'origine du bombardement de l'usine nucléaire de Natanz

Un manifestant iranien pendant la journée d'Al-Qods, brandit une pancarte appelant à éradiquer Israël, à Téhéran le 8 juin 2018. (Crédit : AP Photo/Ebrahim Noroozi)
Un manifestant iranien pendant la journée d'Al-Qods, brandit une pancarte appelant à éradiquer Israël, à Téhéran le 8 juin 2018. (Crédit : AP Photo/Ebrahim Noroozi)

L’agence d’espionnage du Mossad a récemment déjoué des projets ou tentatives d’attaques iraniennes contre des missions diplomatiques israéliennes en Europe et ailleurs, selon un rapport publié lundi.

Selon le rapport de la Douzième chaîne, les noms des pays où les attentats ont été déjoués restent soumis à la censure militaire, mais la coopération avec ces pays a permis de déjouer les attentats.

« La frustration grandit rapidement en Iran », indique le rapport.

Aucun autre détail n’était disponible, et aucune source n’a été citée.

En 2012, l’Iran et son mandataire libanais, le groupe terroriste du Hezbollah, auraient tenté de perpétrer un certain nombre d’attaques contre des missions diplomatiques israéliennes en Inde, en Géorgie, en Thaïlande et ailleurs.

Selon le reportage de la Douzième chaîne, une attaque sur l’installation nucléaire de Natanz en Iran, créditée à Israël, avait réussi à faire reculer de deux ans le programme d’enrichissement d’uranium de Téhéran, citant des estimations des services de renseignement occidentaux.

Selon un reportage de la Treizième chaîne diffusé dimanche, l’attaque n’a fait que retarder le travail d’une seule année.

L’Organisation de l’énergie atomique d’Iran montre un bâtiment endommagé par un incendie à l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz, à 322 kilomètres au sud de Téhéran, le 2 juillet 2020. (Organisation de l’Energie atomique d’Iran via l’AP)

Un responsable des services de renseignement du Moyen-Orient a été cité dimanche par le New York Times comme ayant déclaré que l’incendie qui a endommagé un bâtiment utilisé pour la production de centrifugeuses à Natanz a été provoqué par Israël.

Le fonctionnaire non identifié a déclaré que l’explosion de jeudi au complexe nucléaire a été causée par une bombe puissante.

Un membre du Corps des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran a également déclaré au journal américain qu’un explosif avait été utilisé, mais n’a pas précisé qui en était responsable.

Le responsable des services de renseignement du Moyen-Orient a déclaré qu’Israël n’était pas lié à plusieurs autres incendies mystérieux survenus récemment en Iran au cours de la semaine dernière.

Le chef du Mossad Yossi Cohen s’exprime lors d’une cyberconférence à l’université de Tel Aviv, le 24 juin 2019. (Flash90)

L’ancien ministre de la Défense Avigdor Liberman a laissé entendre que le fonctionnaire cité dans le rapport est le chef du Mossad Yossi Cohen.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé dimanche qu’il prolongerait le mandat de Cohen jusqu’en juin 2021, en citant des « défis sécuritaires » non spécifiés. Le chef de l’espionnage est connu dans les rangs du Mossad comme un homme d’opérations. Sous sa direction, le Mossad s’est développé en termes de personnel et de budget, et se serait concentré sur des opérations d’espionnage visant le programme nucléaire iranien.

Un reportage de la télévision israélienne vendredi soir a déclaré qu’Israël se préparait à d’éventuelles représailles iraniennes s’il déterminait que Jérusalem était derrière l’explosion de Natanz.

Le ministre de la Défense Benny Gantz a minimisé les spéculations dimanche, en disant que tout ce qui s’est passé là-bas ne pouvait pas être imputé à Israël.

L’Iran a admis dimanche que Natanz avait subi des dommages « considérables » suite à l’incendie de la semaine dernière, car les images satellite semblaient montrer de très gros dégâts dans cette installation sensible.

Une image satellite de Planet Labs Inc. qui a été annotée par des experts du James Martin Center for Nonproliferation Studies du Middlebury Institute of International Studies montre un bâtiment endommagé après un incendie et une explosion sur le site nucléaire iranien de Natanz, le 3 juillet 2020. (Planet Labs Inc., James Martin Center for Nonproliferation Studies at Middlebury Institute of International Studies via AP)

L’Iran avait cherché à minimiser les dommages causés par l’incendie, bien que les analystes aient dit qu’il avait probablement détruit un laboratoire en surface utilisé pour préparer des centrifugeuses avancées avant qu’elles ne soient installées sous terre.

« Nous avons d’abord appris que, heureusement, l’incident n’avait pas fait de victimes, mais que les dommages financiers subis par le site en raison de l’incident étaient considérables », a déclaré le porte-parole de l’Agence atomique iranienne, Behrouz Kamalvandi.

Il a confirmé que le bâtiment endommagé était un centre d’assemblage de centrifugeuses et non un « hangar industriel », comme il l’avait prétendu précédemment.

« Des machines à centrifuger plus avancées devaient y être construites », a-t-il déclaré, ajoutant que les dégâts « pourraient entraîner un retard dans le développement et la production de centrifugeuses avancées à moyen terme ».

Les autorités ont identifié la source de l’incendie, mais ne divulguent pas ces informations pour des raisons de sécurité nationale, a-t-il déclaré.

Le bâtiment a été construit en 2013 pour le développement de centrifugeuses avancées, bien que les travaux y aient été interrompus en 2015 dans le cadre de l’accord nucléaire avec les puissances mondiales, a-t-il ajouté.

Lorsque les Etats-Unis se sont retirés de l’accord nucléaire, le travail a repris, a déclaré M. Kamalvandi.

Il a déclaré que l’incendie avait endommagé « les instruments de précision et de mesure », et que le centre ne fonctionnait pas à pleine capacité en raison des restrictions imposées par l’accord nucléaire de Téhéran de 2015 avec les puissances mondiales. L’Iran a commencé à expérimenter des modèles de centrifugeuses avancées à la suite du retrait unilatéral des Etats-Unis de l’accord il y a deux ans.

Sur cette capture d’écran de l’IRIB (Islamic Republic Iran Broadcasting), la télévision d’Etat, trois versions de centrifuges fabriquées dans le pays dans un programme diffusé en direct depuis Natanz, une structure d’enrichissement d’uranium en Iran, le 6 juin 2018 (Crédit : IRIB via AP)

En 2018, l’Iran a présenté des centrifugeuses IR-2, IR-4 et IR-6 sur le site, dans ce qui a été considéré comme un avertissement à l’Europe de s’en tenir à l’accord nucléaire après le retrait des États-Unis. Des photos ont également prétendu montrer des centrifugeuses IR-8 à Natanz, bien que les responsables iraniens aient également déclaré que le site ne pouvait pas encore accueillir les centrifugeuses ultra perfectionnées.

Cet incendie fait partie d’une série de catastrophes mystérieuses qui ont frappé des sites iraniens sensibles ces derniers jours, ce qui laisse supposer qu’il pourrait être le résultat d’une campagne de sabotage.

L’Iran a longtemps nié avoir cherché à se doter d’armes nucléaires, bien que l’AIEA ait précédemment déclaré que l’Iran avait effectué des travaux en « soutien à une éventuelle dimension militaire de son programme nucléaire » qui se sont pour la plupart arrêtés fin 2003.

Les préoccupations occidentales concernant le programme atomique iranien ont conduit à des sanctions et finalement à l’accord nucléaire de Téhéran avec les puissances mondiales en 2015. Les États-Unis, sous la direction du président Donald Trump, se sont retirés unilatéralement de l’accord en mai 2018, ce qui a conduit à une surenchère entre l’Iran et les États-Unis et à l’abandon par Téhéran des limites de production prévues par l’accord.

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