Le « na na na na » de Netanyahu fait le buzz pour le pire et pour le meilleur
Un clip de l'interview accordée à la Douzième chaîne du Premier ministre a été mis en musique ; son rival Gideon Saar déclare que "pour lui, 5 406 morts, c'est na na na"

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est encore moqué des médias cette semaine, en affirmant que les informations rapportant les échecs du gouvernement pendant la pandémie de la Covid étaient du « pinaillage » – les journalistes devant plutôt se concentrer sur ses réussites.
Au cours d’un rare entretien accordé lundi soir à la Douzième chaîne, la journaliste Yonit Levy avait demandé au chef de l’État si le gouvernement avait échoué à passer rapidement à l’action pendant la pandémie.
« Ça, j’appelle ça du ‘na na na na na’, soit soyons toujours à l’affût de quelque chose », avait répondu Netanyahu en gesticulant. « L’important, ici, c’est que nous sommes leaders dans le monde en ce qui concerne la vaccination, que nous serons les premiers à sortir de la crise et que je ferai d’Israël le leader dans le monde dans le secteur de l’économie. Mais ‘na na na na na’, dites-vous – cherchons donc autre chose, cherchons donc un autre élément – c’est ça, pour moi, l’image d’ensemble [des médias] ».
Netanyahu a ensuite prédit que cette phrase intègrerait un sketch de l’émission « Eretz Nehederet ». Et en effet, le clip est rapidement devenu viral, avec notamment l’aide… du Premier ministre et de son équipe chargée de certains de ses réseaux sociaux.
"רוצה לתת חומר לארץ נהדרת": ראש הממשלה נתניהו בחיקוי משלו. צפו pic.twitter.com/rkpwc4ax1N
— החדשות – N12 (@N12News) February 15, 2021
Il a aussi été très vite adopté par ses opposants. Son ancien allié et actuel chef du parti Tikva Hadasha a déclaré mardi au micro de la radio militaire que sa réaction illustrait l’idée selon laquelle plus de 5 000 morts n’étaient qu’un « bruit de fond » pour le Premier ministre.
« Quand vous le critiquez, alors sa réponse est ‘na na na’, » a commenté Gideon Saar. « Pour lui, 5 406 morts, c’est ‘na na na.’ Le fait que les étudiants israéliens soient champions du monde en ce qui concerne le fait de ne pas sortir de chez eux, le fait que nous importions les variants du virus à travers les brèches énormes qui persistent à l’aéroport Ben-Gurion, le fait qu’il y ait une incapacité à faire respecter les règles – tout cela n’est qu’un bruit de fond ennuyeux pour lui ».
Mercredi matin, le bilan des décès au sein de l’Etat juif s’élevait à 5 441 depuis l’apparition de la COVID-19 dans le pays.
Sur une photo devenue virale, le mot « na » a été écrit sur des tombes.
אנחנו מצבות-השיש, שעליהן דורך נתניהו כדי להימלט מדין-צדק, כשהוא מחייך ושורק "נה נה נה נה, נה נה נה נה". pic.twitter.com/kcGFAnZSyS
— Eran Etzion ערן עציון (@eranetzion) February 16, 2021
Et – c’était prévisible – la phrase du Premier ministre a aussi été mise en musique.
אפשר לקחת את ה-נה נה נה נה נה נה של ראש הממשלה לכל מיני כיוונים. זה מה שיפה בשירה. שכל אחד מפרש את זה לכיוון שלו. אין נכון ולא נכון. אני הלכתי לכיוון של ריקוד הציפורים כי ככה אני רואה את הדברים. pic.twitter.com/uuiY8DGXGo
— Amir Ogash אמיר אוגש (@AmirOgash) February 15, 2021
Et – ce qui était également prévisible – elle a été comparée à la chanson de 1969 « Na Na Hey Hey Kiss Him Goodbye » de Steam.
נה נה נה נה
תפתחו רמקולים, זה ענק pic.twitter.com/9jRmmGo0eD— ???????? Noa Lavi ???????? (@NoaLavi6) February 15, 2021