Israël en guerre - Jour 528

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La police a enfin commencé à s’attaquer à la fraude mondiale des options binaires israéliennes

Le patron d’une société d’options binaires de Tel Aviv a été arrêté pour fraude et extorsion

Après des mois d’enquête, la police a arrêté Elira Saada, soupçonné d’avoir volé plus de 500 000 dollars à des victimes à l'étranger ; les bureaux ont été perquisitionnés et les ordinateurs confisqués

Le site internet de Secured Options. (Crédit : capture d'écran)
Le site internet de Secured Options. (Crédit : capture d'écran)

Avec une opération indiquant que la police israélienne a enfin commencé à s’attaquer au fléau de la fraude mondiale des entreprises israéliennes d’options binaires, évaluée à plusieurs milliards de dollars et qui a commencé il y a une dizaine d’années, le propriétaire d’une société frauduleuse d’options binaires de Tel Aviv a été arrêté lundi. Il est soupçonné de fraude aggravée, de tromperie, de faux témoignage, de fabrication de documents, d’extorsion et de chantage.

Le suspect, Eliran Saada, 38 ans, est le propriétaire d’Express Target Marketing, qui gère deux marques d’options binaires, SecuredOptions et InsideOption. La police a indiqué que son entreprise était engagée dans la vente d’options binaires frauduleuses en volant de l’argent à des victimes à l’étranger. Saada doit être présenté mardi à la cour des magistrats de Tel Aviv, qui statuera sur son maintien en détention.

Suite à une plainte déposée par une victime à l’étranger, qui serait, selon le Times of Israël, une femme de Singapour, la police du district de Tel Aviv a lancé une enquête sous couverture qui a duré plusieurs mois et a culminé lundi avec l’arrestation de Saada.

Un communiqué de la police indiquait que l’entreprise est engagée dans des pratiques frauduleuses répandues dans l’industrie, comme l’a dévoilé le Times of Israël dans une série d’articles, dont le premier a été publié en mars 2016.

La victime, a indiqué la police, a été trompée et poussée à se départir de son argent par des représentants de la société, qui a menti sur leur identité, ont utilisé de faux documents, et lui ont pris plus d’un demi-million de dollars.

La police a également perquisitionné les bureaux de l’entreprise et confisqué du matériel informatique.

Ronald (à gauche) et Tommy Rutgersson de Stockholm ont perdu 70 000 euros à cause de SecuredOptions, qui agit depuis Israël. (Crédit : autorisation)
Ronald (à gauche) et Tommy Rutgersson de Stockholm ont perdu 70 000 euros à cause de SecuredOptions, qui agit depuis Israël. (Crédit : autorisation)

Le Times of Israël a décrit les activités de Saada et d’Express Target Marketing en novembre, avec l’histoire d’une autre victime étrangère, le Suédois Tommy Rutgersson, qui a commencé à utiliser SecuredOptions en mai 2016. Tommy et son frère Ronald ont placé près de 100 000 euros, qui ont tous disparu au fur et à mesure. Après leur disparition, SecuredOptions a cessé de répondre à ses appels.

Les employés de SecuredOptions avaient dit à Tommy qu’ils étaient situés à Londres, et ont utilisé de faux noms, a-t-il dit au Times of Israël, mais il a retrouvé la firme à Tel Aviv. Il s’est rendu à l’ambassade d’Israël à Stockholm affirmant qu’il avait été arnaqué, mais sans résultat. Les autorités suédoises ne l’avaient pas non plus aidé.

Il a ensuite découvert que l’entreprise avait transféré ses fonds vers Swedbank, en Lettonie, puis vers Ceska Sportilena (banque Erste) à Prague, mais aucune des banques n’avait répondu à sa plainte.

Rutgersson avait ensuite contacté Nimrod Assif, un avocat israélien qui a pu établir les vrais noms, les identités et les numéros de téléphones des courtiers avec qui Rutgersson avait été en contact.

Assif a porté plainte auprès de la police israélienne et de l’Autorité des titres israélienne contre les propriétaires et les vendeurs de l’entreprise.

Rutgersson avait raconté son histoire au Times of Israël pour que d’autres ne tombent pas dans le même piège. « SecuredOptions sait que nous sommes retraités, que nous avons pris des prêts pour financer notre compte et que nous sommes vulnérables. Ils connaissaient les risques que nous prenions en leur faisant totalement confiance. Et malgré cela, ils nous ont trompés. Nous avons été naïfs. J’espère qu’il y a de bonnes personnes en Israël qui nous aideront », avait-il alors dit.

La tour Electra, à Tel Aviv, accueille de nombreuses entreprises ayant basé leur activité sur les options binaires. (Crédit : Lior4040/Wikipedia)
La tour Electra, à Tel Aviv, accueille de nombreuses entreprises ayant basé leur activité sur les options binaires. (Crédit : Lior4040/Wikipedia)

Après la publication de son histoire dans le Times of Israël, Rutgersson avait finalement récupéré son argent.

Le Times of Israël a détaillé la fraude massive des entreprises israéliennes d’options binaires, en commençant en mars par un article intitulé « Les loups de Tel Aviv », et a estimé que l’industrie représente plus de 100 entreprises en Israël, dont la plupart sont frauduleuses et emploient diverses ruses pour voler l’argent de leurs clients.

Ces compagnies trompent leurs victimes en leur faisant croire qu’elles proposent des investissements lucratifs à court terme, mais dans l’écrasante majorité des cas, les clients finissent par perdre tout leur argent, ou presque et ce du jour au lendemain. Pendant la dernière décennie, des milliers d’Israéliens travaillent dans ce domaine responsable d’arnaques portant sur des milliards de dollars à des victimes du monde entier.

Le bureau du Premier ministre a condamné en octobre 2016 les « pratiques sans scrupule » de l’industrie, et a appelé à son interdiction dans le monde entier.

Comme l’a documenté le Times of Israël, une grande partie de la fraude aux options binaires, et une partie de la fraude au Forex, émane de centres d’appels en Israël. L’industrie opère depuis au moins dix ans en Israël sans quasiment aucune intervention des forces de l’ordre.

Depuis le printemps 2016, les entreprises d’options binaires israéliennes ont interdiction de cibler des Israéliens. Un projet de loi gouvernemental, rédigé par l’Autorité des titres israélienne, le ministère de la Justice et le bureau du procureur général, qui interdira toute l’industrie dans le pays et l’empêchera ainsi de cibler des clients dans le monde entier, a été présenté en février à la commission des lois.

Des sources bien placées ont cependant indiqué en mars au Times of Israël que le projet de loi avait rencontré une forte opposition de lobbyistes écoutés par certains députés.

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